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Transition politique : le Capitaine Ibrahim Traoré aux commandes

Le Capitaine Ibrahim Traoré, président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) 2, est le nouveau chef de l’Etat. Ainsi en ont décidé à l’unanimité, le 14 octobre 2022, les participants aux Assises nationales de la Transition. A quoi s’ajoutent les autres organes de la Transition qui doit s’achever au plus tard le 1er juillet 2024.

« Tout est urgent et il faut aller vite », avait lancé le capitaine Ibrahim Traoré lors de sa rencontre avec les secrétaires généraux des ministères, quelques jours après avoir destitué le président Damiba. C’est dans cette urgence qu’il a encore convoqué les assises nationales de la Transition les 14 et 15 octobre 2022. Les participants, venus des 13 régions du pays et choisis sur des critères parfois contestables, se sont retrouvés dans la salle des conférences de Ouaga2000 dans une ambiance surchauffée par les partisans du capitaine qui redoutaient que leur choix ne soit remis en cause. C’est que, depuis le 30 septembre, date du putsch qui l’a porté au pouvoir, des signes montrent que l’affaire est encore fragile.

Certes, sous les bons offices des religieux et des chefs coutumiers, les divergences entre le capitaine, ses camarades et certains hauts gradés de l’armée se sont quelque peu aplanies. Mais les nouveaux tenants du pouvoir à Kosyam avaient encore besoin de conforter leur « chose » avec la tenue des assises nationales.
Dès le 13 octobre, la veille de l’ouverture des assises, des partisans du capitaine Traoré, en majorité des jeunes qui se reconnaissent en lui ont investi plusieurs artères de la capitale pour exprimer, trèsbruyamment leur souhait de voir leur champion aux commandes du pays. Une mobilisation qui s’est renforcée le 14 octobre aux alentours du Centre des conférences. Tôt dans la matinée, des jeunes en binôme sur des motos se sont fait remarqués dans plusieurs endroits de la ville. Munis de drapeaux russe et burkinabè, ils brandissaient des pancartes portant des messages appelant à une intensification de la collaboration avec la Russie. Leur choix est sans ambiguïté : « I.B. ou rien ».
C’est dans cette ambiance que les 354 représentants des Forces vives de la nation ont planché sur le projet de charte proposé par le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR2). Ils devaient examiner et adopter les organes qui allaient régir le fonctionnement de la Transition jusqu’aux prochaines élections démocratiques et le retour à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024. Selon le représentant du MPSR2, le capitaine Marcel Meda, qui a porté le message du capitaine Ibrahim Traoré, les Assises doivent impérativement être inclusives et surtout répondre aux aspirations profondes des populations burkinabè. Il a invité les participants à de fructueux échanges.


Ibrahim Traoré désigné chef de l’Etat
Sans surprise, l’unanimité s’est dégagée sur le capitaine Traoré comme président de la Transition et président du Faso. L’information, vite relayée sur les réseaux sociaux a été accueillie par des scènes de joie de la foule qui ne voulait en rien se faire conter.
Prévus sur deux jours, les travaux ont finalement été bouclés à la fin de la première journée et la charte adoptée par les participants a été signée peu après 22 heures par le capitaine Ibrahim Traoré.
Pour l’essentiel les décisions ci-contre ont été adoptées :

Un président de la Transition qui exerce les fonctions de président du Faso, chef suprême des armées. En cas de vacance de la présidence, les fonctions de président sont exercées par le premier ministre qui n’est pas éligible aux prochaines élections.
En attendant la mise en place de l’Assemblée législative de la Transition, le président de la Transition légifère par ordonnance.

Un gouvernement de la Transition ne devant pas compter plus de 25 ministres sera formé dans les semaines à venir.

Une Assemblée législative de la Transition de 71 députés. A l’inverse du MPSR1, les députés ne toucheront pas de salaire, mais percevront juste des indemnités de sessions qui seront permanentes ! En outre, le président de l’ALT n’est pas éligible aux prochaines élections.
A noter la suppression du Comité d’orientation et de suivi de la Transition (COST) mis en place sous Damiba, dernier organe de la précédente Transition qui avait consacré la fin du MPSR. Cet organe, qui n’a fait l’objet d’aucune mention dans la charte, suscite des questions. Non seulement on ignore l’identité des membres qui le composent, mais on s’interroge sur son existence et son mode de fonctionnement après la mise en place des organes de la T

Cheick Traoré et Joachim Vokouma
Kaceto.net

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