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Gambie : l’ancien président Yahya Jammeh bientôt devant la justice selon le gouvernement

Le ministre gambien de la justice, Dawda Jallow a déclaré mercredi 25 mai devant les associations de victimes du régime de l’ancien président Yahya Jammeh que le gouvernement est prêt à le faire juger, en Gambie, ainsi que soixante-dix autres personnes accusées de crimes pendant ses vingt-deux ans à la tête du pays. « Nous ne sommes pas disposés à laisser l’impunité encourager les auteurs de crimes », a-t-il assuré.

Un parquet et un tribunal spéciaux seront créés, a annoncé le ministre. « Cette cour sera établie en Gambie », a-t-il précisé.

Mais de là à connaître la date d’une comparution de l’ex président, rien n’est assuré, Yahya Jammeh s’est exilé en Guinée équatoriale, pays avec lequel la Gambie n’a pas d’accord d’extradition.

Un rapport produit en novembre 2021 accuse l’ancien président Yahya Jammeh et plusieurs de ses proches, d’avoir commis « une myriade de crimes entre 1994 et 2017 ».

Si l’information apporte un début d’espoir, les familles des victimes restent vigilantes. Fatoumatta Sandeng, porte-parole d’une coalition d’associations de victimes estime à ce titre que « la tâche la plus importante maintenant, c’est de veiller à ce que les recommandations soient respectées, appliquées et non pas mises de côté comme ailleurs ».

Pendant vingt-deux ans, « les exécutions extrajudiciaires, le viol, la torture, les disparitions forcées et de nombreuses violations graves des droits de l’homme ont été la marque de [la] junte militaire » de M. Jammeh ; « avec ses complices, y compris les broussards et l’Agence nationale du renseignement, Yahya Jammeh s’est servi de ces instruments pour s’accrocher au pouvoir en semant la peur dans le cœur des Gambiens ordinaires », souligne le gouvernement dans un « Livre blanc » rédigé à partir des travaux de la commission chargée de faire la lumière sur la période de gouvernance de l’ancien président.

La commission a dénombré entre 240 et 250 personnes mortes entre les mains de l’Etat et de ses agents.

Personne n’a encore été jugé en Gambie pour les crimes attribués au régime Jammeh. La présidence de M. Jammeh a pris fin avec sa défaite surprise à la présidentielle de décembre 2016 et son exil forcé en janvier 2017 sous la pression d’une intervention militaire ouest-africaine.

Sidwaya.info

Source : lemonde.fr/afrique

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