L’administration des douanes du Burkina Faso s’est adonnée ce 27 mai 2022, à un exercice de communication autour de ses missions, sa vision ainsi que l’exécution du service. C’était au cours d’une conférence de presse, dont le principal orateur était le directeur général des douanes Adama Nana. Celui-ci a saisi l’opportunité de cette sortie médiatique, pour démentir les allégations faisant cas d’une augmentation des droits et taxes et qui serait à la base de la flambée des prix des produits de grande consommation.
La douane burkinabè poursuit trois missions principales. La première est la mission fiscale, liée à la perception des droits et taxes au profit de l’Etat et de certaines administrations publiques. La deuxième mission est celle économique, à travers laquelle la douane contribue à l’essor économique, en mettant en œuvre des régimes douaniers qui favorisent la promotion des industries locales. La dernière mission consiste à l’appui d’autres administrations publiques et institutions pour l’application de certains textes.
C’est d’ailleurs à travers cette mission, que la douane veille à la protection des citoyens, par le contrôle de l’importation des produits prohibés.
Afin de mener à bien ses missions, la douane s’est dotée d’un plan stratégique couvrant la période 2022-2026, et dont la vision est de faire de la douane à l’horizon 2026, une administration rénovée, équitable, performante et résiliente pour un Burkina meilleur, autrement dit, faire de la douane du Burkina Faso, une administration repère.
L’administration douanière et les journalistes ont posé pour la postérité
Au regard de la situation sécuritaire qui s’est dégradée dans plusieurs zones du pays, rendant difficile l’exécution du service au niveau de certaines frontières, plusieurs services de douane qui y étaient situés, ont du faire un repli « tactique » vers les grands centres pour mieux se réorganiser, à en croire l’administration douanière.
Au cours de l’année 2021, l’administration des douanes a activé le module Exo dans le système douanier automatisé (SYDONIA), afin d’assurer un meilleur suivi des exonérations douanières. Elle a également procédé à l’informatisation du transit international de fer, rendant ainsi effective l’interconnexion des systèmes douaniers entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.
Adama Nana, directeur général de la douane
Dans la même dynamique, la douane burkinabè est en train de développer actuellement une plateforme de télépaiement des droits et taxes de douane dans le cadre du projet e-Douanes. Elle entend également procéder à l’informatisation du laisser passer et du certificat de mise à la circulation, ainsi qu’à la mise en place d’un observatoire pour la célérité des opérations douanières.
Revenant sur la perception des droits et taxes, le directeur général des douanes, Adama Nana, a rappelé que les taux de perception n’ont connu aucune augmentation. Ils sont, selon ses propos, conformes aux taux définis par le tarif extérieur commun de la CEDEAO, les textes de l’UEMOA ainsi que les textes nationaux en vigueur concernant le taux de la TVA et des droits d’accises. « S’il y a augmentation des prix des produits au niveau du consommateur final, cela pourrait s’expliquer par d’autres raisons qui ne sont pas liées au cordon douanier, notamment par la hausse des prix des produits chez les fournisseurs à l’international », a ajouté Adama Nana.
Robert Kontogom, directeur de la règlementation, de la facilitation et de la coopération douanière.
Réagissant sur la contrebande de carburant, Robert Kontogom, directeur de la règlementation, de la facilitation et de la coopération douanière a laissé entendre que le monopole de l’importation et du stockage du carburant a été confié à la SONABHY depuis 1985. Et pour introduire du carburant sur le territoire, il faut disposer d’un bon délivré par la SONABHY.
Malheureusement, certains opérateurs, au regard du conflit frontalier entre le Burkina Faso et le Bénin à Kouanou qui fait de cet espace un « no man’s land », profitent de la situation pour faire d’importants stocks de carburant qu’ils convoient à l’intérieur du pays en contournant les bureaux de douane.
C’est grâce aux unités de surveillance et aux brigades mobiles mises en place par la douane, que l’on arrive souvent à mettre la main sur ces contrebandiers qui ravitaillent par moment les terroristes. Robert Kontogom déplore le manque de soutien de la population, au regard du fait que les douaniers qui mettent la main sur les contrebandiers, sont souvent agressés.
Armelle Ouédraogo/Yaméogo
Lefaso.net
Comments
comments