Produits de grande consommation au Burkina : Le ministère en charge du commerce explique le mécanisme de fixation de prix
Le ministère du Développement industriel, du commerce, de l’artisanat et des petites et moyennes entreprises a organisé une rencontre d’échanges avec les journalistes, ce vendredi 27 mai 2022, à Ouagadougou. Donner des précisions sur le mécanisme de fixation de prix des produits de grande consommation était le but de cette rencontre. Il s’agissait d’informer les journalistes sur les fondements juridiques de la fixation des prix au Burkina Faso, les régimes des prix, les infractions et sanctions prévues.
L’un des sujets qui taraude en ce moment l’esprit de biens de Burkinabè, c’est la flambée des prix des produits de grande consommation. Les produits d’importation, de même que ceux de fabrication locale et les céréales… tout semble inaccessible au commun des Burkinabè. Fort de ce constat, le ministère en charge du commerce a initié une rencontre avec les hommes de média.
L’objectif de cet échange était de mettre à leur disposition l’information sur le mécanisme de fixation des prix.
Selon les initiateurs de la rencontre, dans le régime de fixation des prix des produits, il existe une différence entre les produits importés et les produits fabriqués localement. En effet, en ce qui concerne les produits importés, les prix sont fixés par l’État en tenant compte de la marge du prix de revient. Concernant les produits de fabrication locale, les prix sont directement fixés sur le produit.
Moumouni Doulkoum, directeur général de la réglementation et du contrôle des prix
Au Burkina Faso, on dénombre 24 produits soumis à cette la réglementation. Ces différents produits sont, entre autres, le riz, les céréales locales, les huiles alimentaires, les intrants agricoles, les produits phytosanitaires, le sucre, la farine de blé, le pain, le lait et les produits laitiers, le savon, le ciment, le fer à béton, les tôles, les hydrocarbures, les tarifs publics (eau, électricité)…
L’un des sujets qui était également à l’ordre du jour de cet échange, c’était le bras de fer entre le gouvernement et les boulangers concernant l’augmentation du prix de la baguette de pain de 50 FCFA.
Selon Moumouni Doulkoum, directeur général de la réglementation et du contrôle des prix, pour ce qui est du dossier pain, il y a eu plusieurs rencontres avec les acteurs et ces différentes rencontres ont abouti à la détermination du prix qui a permis aux acteurs de faire des propositions.
« Le prix du pain avait été fixé avec une estimation de 527 000 FCFA la tonne de la farine de blé, alors qu’actuellement, le prix de la tonne n’a même pas encore atteint ce montant », a martelé le directeur général de la réglementation et du contrôle des prix, Moumouni Doulkoum.
Il a confié que beaucoup de bonnes propositions avaient été faites par l’État pour la bonne marche du secteur de la boulangerie. Cependant, les boulangers les ont rejetées, et ils sont toujours venus sur la table de concertation avec une proposition d’augmentation de 50 francs CFA sur la miche de pain.
Yacouba Billa, coordinateur général de la brigade mobile de contrôle économique et de la répression des fraudes
« Nous lançons un appel à l’ensemble de la population pour dire que seules, les structures de contrôles ne pourront pas être efficaces. Nous les invitons à dénoncer toute pratique illicite de prix, à dénoncer tout comportement anormal au niveau du commerce pour que les services de contrôle puissent intervenir. On ne peut pas avoir un contrôleur pour chaque point de vente, du coup ce n’est que l’implication des populations qui va nous permettre d’en venir à bout », a expliqué le coordonnateur général de la brigade mobile de contrôle économique et de la répression des fraudes, Yacouba Billa .
Les numéros verts suivants : 80 00 11 84/ 80 00 11 85/ 80 00 11 86, sont mis à la disposition de la population pour dénoncer toute pratique illicite de prix au niveau des commerces.
Patricia Coulibaly
Lefaso.net