Le Réseau des journalistes et communicateurs du Sud-Ouest pour la protection des enfants a organisé, du 23 au 25 mai 2022, la IVe édition de la caravane de presse sur les droits des enfants. Pendant trois jours, les caravaniers ont sillonné les villes de Gaoua, Diébougou et Dissin pour des émissions et jeux radiophoniques ainsi que des articles de presse sur la question.
En 2020-2021, la région du Sud-Ouest a enregistré 9 620 abandons scolaires dont 4 085 filles pour des raisons diverses. La seule province du Ioba a enregistré 680 cas de trafic d’enfants et 225 cas de violence. Ces chiffres qui sont de la direction régionale de l’éducation nationale, préscolaire et non-formelle, inquiètent et interpellent les acteurs. C’est pourquoi, le Réseau des journalistes et communicateurs du Sud-Ouest pour la protection des enfants (RJPE) a initié, pour la quatrième fois, une caravane de presse pour sensibiliser les populations de la région sur les mariages et grossesses précoces, la traite, les travaux sur les sites d’orpaillage, des fléaux que vivent les enfants dans la région.
Cette activité qui a eu lieu, du lundi 23 au mercredi 25 mai 2022, a concerné les villes de Gaoua, de Diébougou et de Dissin. A cette occasion, les journalistes ont produit une trentaine d’émissions et de jeux radiophoniques, de reportage, sur les droits des enfants. Selon le coordonnateur du RJPE, Ollo Daniel Palé, la présente caravane s’est penchée spécifiquement sur la protection des droits des enfants dans le contexte actuel du Burkina marqué par la situation sécuritaire dégradante.
« Nous avons des enfants déplacés internes dans la région et l’une de nos priorités est de faciliter leur intégration afin qu’ils aient accès à l’école mais aussi qu’ils bénéficient de l’établissement d’actes de naissance pour ceux qui n’en ont pas », a-t-il soutenu. En sus, il a relevé que l’autre volet a concerné l’enlèvement d’enfants, un phénomène qui perdure dans le Sud-Ouest. Les chiffres sur les grossesses et les mariages d’enfants, a dit Ollo Daniel Palé, sont également alarmants et « nous devons travailler à renverser la tendance pour l’épanouissement des enfants ».
Selon le parrain de la caravane, par ailleurs, directeur régional de l’éducation nationale et non formelle, Jean Joseph Somda, les défis de l’éducation ne sauraient être relevés par les acteurs seulement. C’est pourquoi, il a salué cette initiative des journalistes qui va contribuer à améliorer les indicateurs de l’éducation dans la région. Sur les causes des décrochages scolaires, Jean Joseph Somda a confié que durant l’année scolaire 2019-2020, la région a enregistré 16 cas de grossesses précoces, 10 cas de mariages forcés et 4 traites et pire forme de travail des enfants. Le président de la caravane, Mgr Kussiélè Der Raphael Dabiré a apprécié la pertinence de la thématique qui va contribuer à la prise de conscience de la nécessité de protéger les enfants.
Joseph HARO
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