Dans l’après-midi du mardi 31 mai 2022, la troupe théâtrale Étoile de l’avenir de l’Université Joseph Ki-Zerbo a présenté une lecture théâtralisée de l’œuvre romanesque « Carrefour des veuves » de l’écrivaine Monique Ilboudo. Cette présentation s’est déroulée à l’Université Joseph Ki-Zerbo en présence d’étudiants, d’enseignants et les responsables de l’institut français Georges Méliès.
La passion pour la lecture a diminué avec l’avènement des nouvelles technologies. Permettre aux étudiants de renouer avec le livre, tel est l’objectif de l’institut français Georges Méliès en collaboration avec la troupe théâtrale Etoile de l’avenir de l’Université Joseph Ki-Zerbo à travers une mise en scène par la lecture de la dernière œuvre romanesque de Monique Ilboudo « Carrefour des veuves »
Pour Dr Boukary Tarnagda, enseignant en étude théâtrale à l’Université Nazi Boni et vacataire à l’Université Joseph Ki-Zerbo, artiste-comédien, directeur artistique, « c’est pour faire surtout entendre le texte écrit, le roman qui a été écrit. Ce travail ne se limite pas uniquement au roman. Même les pièces de théâtres, on essaie de les lire à haute voix avec le concours des étudiants.», a-t-il laissé entendre sur cette présentation puis d’ajouter : « C’est une envie de partage. On a lu le bouquin, ça nous a plu, on s’est dit qu’est-ce que l’on fait pour que les autres puissent entendre ce qu’on a lu et le message qui est véhiculé dedans ».
Cette lecture de l’œuvre a été mise en place à l’Université Nazi Boni et progressivement à l’Université Joseph Ki-Zerbo avec l’appui des étudiants qui en sont les acteurs. Et son objectif est d’amener les étudiants à la lecture. « Il ne faut pas se voiler la face, les gens lisent moins. Cette lecture théâtralisée est une façon de redonner goût aux gens pour la chose romanesque, théâtrale ou textuelle parce que trouver des gens aujourd’hui qui vont se prendre un roman, un certain temps le finir, c’est vraiment complexe parce que les gens sont beaucoup plus sur les tablettes, leurs téléphones mais il faut que les gens reconnaissent que le véritable savoir c’est dans les livres. C’est vrai que dans les tablettes, on a les documents à l’intérieur mais il faut souvent se ressourcer, repartir prendre le livre, le feuilleter et sentir le livre tourner, il y a déjà une émotion derrière et c’est cette culture que l’on veut aussi amener aux gens », a-t-il confié sur les raisons de ce spectacle.
Cette lecture théâtralisée prend en compte tous les genres littéraires abordant des thématiques diverses. Le choix de cette œuvre qui traite du terrorisme, a été selon les organisateurs, une coïncidence. « Toute œuvre qui nous plait, qui nous parle et qui aborde souvent certains sujets de nos sociétés, nous, on les aborde tous. Ici le hasard a voulu que ce soit un texte qui traite du terrorisme, de l’hydre terroriste et de ses effets sur nos sociétés qu’on a pu travailler. Traiter la question du terrorisme, c’est quelque chose qu’on vit en ce moment, ça nous prend, ça nous presse. Il y a beaucoup de déplacés internes, on ne sait plus où on va vraiment, c’est d’actualité. La thématique allait avec la situation actuelle de notre pays et l’objectif est d’amener les gens à la lecture et en même temps rappeler aux gens ce problème qu’on est en train de traverser dans le pays. Tout le monde est touché d’une manière ou d’une autre», a-t-il expliqué.
Dr Tarnagda a apprécié le travail abattu par les étudiants qui sont pour la plupart à leur première expérience. « J’ai trouvé qu’on a fait un grand boulot, on a su donner la substance même de ce texte au public, vu le public qui était là avec les témoignages qu’on a reçus, les gens sont satisfaits et on compte récidiver, ce avec d’autres textes, surtout maintenant en présence des auteurs. Nous allons travailler sur d’autres textes. Passer à une mise en scène de ce texte », a-t-il confié. Ce spectacle a été mis en scène par Nouhoun Bagayogo et Daouda Yaméogo sous la direction artistique de Dr Boukary Tarnadga et Soumaïla kaboré avec un travail de 10 à 12 jours.
« J’ai été ravi de représenter cette œuvre par une lecture théâtralisée et j’espère que le message qu’on voulait passer a pu être véhiculé », s’est réjouie Nadège Tiemtoré, 3e année de Lettres Modernes, qui a joué le rôle de la narratrice et de l’actrice principale.
Pour Abzèta Kaboré, journaliste de profession et membre de la troupe théâtrale étoile de l’avenir, « c’était tellement intéressant ce moment et c’était tellement enrichissant. Et je pense que la lecture théâtralisée, il n’y a rien de mieux pour faire connaitre un texte que ce soit un roman, un texte de théâtre quel que soit le genre littéraire dès que vous transporter ça en lecture théâtralisée, tout de suite les gens ont l’histoire de l’œuvre, tout de suite les gens ont l’émotion que l’œuvre veut transmettre et c’est intéressant. Participer à cette lecture théâtralisée à l’université c’était intéressant. J’ai trouvé que les acteurs se sont donnés et puis l’œuvre de Monique, il y a la crème et le style. C’était intéressant et enrichissant tout simplement », a-t-elle confié à la fin de cette mise en scène.
En rappel, l’œuvre de Monique Ilboudo « Carrefour des veuves », publiée en 2020, relate l’histoire de Tilaine, sage-femme qui a perdu son mari Ahmed, officier de douane affecté dans le Nord suite à une attaque terroriste. Tilaine désormais veuve, mettra en place une association pour venir en aide aux femmes veuves du terrorisme et à leurs enfants. Ce roman sur l’insécurité met en scène des personnages féminins comme Tilaine, Noura, Farida, Sebyèla, Ada, Bilkiss. Cette œuvre puise de l’actualité que vit le Burkina.
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