L’attaque perpétrée, dans la nuit du 11 au 12 juin 2022, par des individus armés dans la commune de Seytenga a provoqué un déplacement de 3 173 personnes à Dori, chef-lieu de la région du Sahel. Les services de l’action humanitaire sont à pied d’œuvre pour faciliter leur prise en charge.
Le directeur régional de l’action humanitaire du Sahel, Lassané Ouédraogo : « les opérations se déroulent avec l’accompagnement des autorités et des partenaires ».
A la suite de l’attaque dans la nuit du 11 au 12 juin 2022, dans la commune de Seytenga située à une quarantaine de km de Dori, chef-lieu de la région du Sahel et à une dizaine de la frontière nigérienne, les populations ont trouvé refuge dans la capitale du Liptako. Retrouvé sur l’un des trois sites des Personnes déplacées internes (PDI) de Dori, un ressortissant de Seytenga qui a requis l’anonymat, a précisé qu’il a quitté sa localité avec sa famille de 10 membres depuis la soirée du vendredi 10 juin 2022.
« Je suis venu à Dori à moto tandis que mes deux femmes et mes huit enfants ont emprunté un tricycle. Depuis le mercredi 8 juin où les individus armés ont tué trois personnes, suivi le lendemain de l’attaque de la gendarmerie, il y avait déjà la psychose au sein de la population », a retracé notre interlocuteur. Et d’ajouter que de peur d’être des cibles des hommes armés, nombre de familles ont préféré partir de Seytenga. C’est après notre départ, a-t-il indiqué, que les hommes armés non identifiés ont attaqué à nouveau la population. Logé dans une famille d’accueil, notre interlocuteur a confié avoir tout abandonné à Seytenga en termes de vivres et de bétail et même de vêtements.
Abondant dans le même sens, un rescapé de l’attaque du 11 au 12 juin dernier, H.D. dit avoir rejoint Dori avec toute sa famille de 12 membres dans la matinée du dimanche 12 juin 2022.
2 173 enfants enregistrés
« Lorsque nous avons entendu les tirs dans la nuit, nous avons quitté notre habitation pour nous réfugier en brousse et au petit matin nous avons continué à Dori », a-t-il relaté. Toutes les personnes avec qui nous avons pu échanger ont indiqué avoir été enregistrées par les services de l’action humanitaire. A en croire le directeur régional de l’action humanitaire du Sahel, Lassané Ouédraogo, à la date du 12 juin 2022, ses services ont dénombré 3 173 PDI dont 2 173 enfants et 500 femmes venus essentiellement de Seytenga dans le Séno et de Titabé (localité voisine) dans le Yagha. Il a fait savoir que les opérations se poursuivent et le point se fera chaque jour.
Pour H.D, le plus important est de voir sa famille saine et sauve.
« Il existe d’abord les opérations de dénombrement pour faciliter la prise en charge. Lorsque les gens se déplacent nouvellement, il y a une assistance d’urgence. C’est une réponse que nous devons apporter rapidement pour soulager la souffrance des déplacés en répondant à leurs besoins prioritaires urgents », a expliqué M. Ouédraogo. De son avis, l’opération de dénombrement permet d’avoir la taille de la population concernée pour pourvoir apporter une assistance d’urgence. Pour cette opération, a-t-il dit, une équipe a été déployée en vue d’orienter les déplacés qui ne connaissent pas la ville vers la direction régionale de l’action humanitaire. A partir de là, une autre équipe est sur le terrain pour diriger les déplacés vers les zones d’accueil en fonction des affinités, contacts et des liens avec les populations hôtes. « Nous privilégions les familles d’accueil que les sites. Si la famille n’a pas assez de concessions mais de l’espace dans la cour, nous implantons un abri en fonction des personnes à accueillir. Pour ceux qui n’ont pas de famille d’accueil, nous les envoyons sur des sites », a laissé entendre Lassané Ouédraogo.
Souaibou NOMBRE
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