Economie

Blanchiment de capitaux et terrorisme au Burkina : Des acteurs en concertation pour assécher les sources de financement

Le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) s’active pour couper les ponts aux sources du financement du terrorisme au Burkina Faso. Ainsi, en collaboration avec la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), le secrétariat du GIABA organise un atelier pour renforcer les capacités des acteurs dans le cadre de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. L’atelier se tient du 15 au 17 juin 2022 à Ouagadougou.

Si l’impact du blanchiment d’argent semble être sensiblement moins saisi par une partie de la population, le terrorisme au moins reste le phénomène qui affecte le plus la population en Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso particulièrement au regard de l’actualité. Et pourtant, le blanchiment de capitaux constitue l’un des moyens qui nourrit ce terrorisme. En effet, des fonds entrent et sortent du pays la plupart du temps, sans aucune déclaration préalable aux autorités compétentes.

Or, le transport transfrontalier physique d’espèces constitue l’une des formes les plus élémentaires de blanchiment d’argent et même du financement du terrorisme. C’est au regard de ce constat, que le GIABA organise cet atelier au profit des acteurs locaux de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) en vue de lutter efficacement contre ces phénomènes.

Durant les 72 heures d’échanges, ces acteurs vont se pencher sur le thème « Lutte contre le transport illicite physique transfrontalier d’espèces et autres instruments négociables au porteur ». Ces acteurs locaux sont des agents des douanes ; les services impliqués dans le contrôle aux frontières aériennes et terrestres ; ceux de la chaine pénale, les autorités de contrôle et de coordination dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

La présidente de la CENTIF/ Burkina, Aïssata Diallo a salué la mobilisation des acteurs

Au cours de ces trois jours de discussion, il s’agira de renforcer, entre autres, les capacités opérationnelles des participants ; d’améliorer leurs connaissances sur les techniques de profilage ; de blocage et de saisies des espèces et devises des passeurs de fonds ; de les amener à comprendre les procédures de déclarations de soupçons ou de communications d’informations à la CENTIF, de renforcer leurs capacités en matière de rédaction de procès-verbaux, de leur expliquer les moyens pour perturber les réseaux transnationaux et de prévenir le financement des activités terroristes.

« Les rapports de recherche ont mis en évidence la circulation prédominante de l’argent liquide au sein de notre économie régionale et indique, en outre, qu’une part de ces espèces sont utilisées pour financer le terrorisme et pour blanchir les capitaux », a relevé Aïssata Diallo, présidente du CENTIF.

A l’issue de cette activité, elle attend, entre autres, une augmentation de détection des cas de transports physiques transfrontaliers aux postes de sortie et d’entrée ; des saisies des fonds illicites ; une amélioration des statistiques sur les déclarations relatives aux passeurs de fonds.

La représentante du directeur général des douanes, Pulchérie Dabiré, a laissé entendre que cette activité entre dans le cadre de lutte contre les techniques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme que le Groupe d’action financière (GAFI) a édicté sous le nom de la ‘’recommandation 32 » relative aux passeurs de fonds.

« Le mécanisme de coordination des différents services de police de l’immigration, des douanes et des autres administrations devraient être clairement décrit », Pulchérie Dabiré

Cette recommandation selon elle, vise à empêcher les terroristes et autres criminels de financer leurs activités ou de blanchir le produit de leur crime par le transport physique transfrontalier d’espèces ou d’instruments négociables au porteur. Par ailleurs la directrice de la lutte contre la fraude et de la surveillance du territoire a salué l’organisation de cet évènement tout en exhortant les participants à une riche contribution lors des échanges. Et l’objectif de cet atelier est de renforcer les compétences de la douane dans la mise en œuvre de cette recommandation 32, a ajouté le représentant du directeur général du GIABA, Djiha Benoît Konan.

« Nous devons apporter des réponses vigoureuses et appropriées à ces phénomènes » Djiha Benoît Konan

En rappel, la recommandation 32 du Groupe d’action financière exige que « les pays devraient avoir mis en place des mesures pour détecter les transports physiques transfrontaliers d’espèces et d’instruments négociables au porteur, y compris un système de déclaration et/ou de communication ; les pays devraient s’assurer que des sanctions efficaces, proportionnées et dissuasives sont applicables aux personnes qui ont effectué une fausse déclaration ou une communication d’information fausses… »

Serge Ika Ki
Lefaso.net

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2. « Le mécanisme de coordination des différents services de police de l’immigration, des douanes et des autres administrations devraient être clairement décrit », Pulchérie Dabiré

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