J’ai vu des gens sourire pendant que le monde soupire dans l’antre du pire
J’ai vu des bougies d’anniversaires brûlées plus que les flambeaux aux morts
J’ai vu la joie du père qui brandit les 18 sur vingt de son fils sur sa page en délire
J’ai vu le poids de la charge que l’orphelin sans pain porte en vain sur le site d’or
J’ai entendu des saints parler sans écouter les promesses de leur propre messe
J’ai entendu des chœurs chanter sur de fausses notes dans un vrai concert
J’ai entendu des cris de détresse retentir dans le giron des forteresses en laisse
J’ai entendu des sauveteurs brandir des drapeaux blancs de sang couverts
Les larmes du drame n’émeuvent plus les flammes du blâme qui crament
Le deuil est au seuil de nos demeures en pleur, la mort fait du porte-à-porte
Comme Terminator, ils disent qu’ils reviendront et ils reviennent avec vacarme
Rien ne sert de supplier, il faut prier, se plier et rendre son âme à la cohorte
Mais ne t’en fais pas, ce sont les frères de nos terres qui font couler autant de sang
Ils reviendront à la raison, après la saison des passions sur l’aire des discussions
Ne te morfond pas, quand nous toucherons le fond, nous flotterons sur l’étang
Et ils déposeront les armes pour fondre en larmes sur nos tombes de la reddition
Et les dieux de nos valeureux ancêtres viendront danser la fin de l’héritage bradé
Et l’intégrité marchera la queue entre les jambes sur le tintamarre des fanfares
Et notre intégralité sera tracée à la craie sur le macadam du drame au visage fardé
Et nous balbutierons l’hymne national le froc baissé, le poing caché sous nos tares
Tant que le destin sera égoïste et solitaire, la lutte sera stoïque mais suicidaire
Tant que la tragédie fera le lit de tous les non-dits, la suite sera une triste comédie
Tant qu’il y aura une fissure dans le mur, il y aura un lézard dans la termitière
Tant que nous nous combattrons sans nous battre, notre guerre sera une parodie
Clément ZONGO
clmentzongo@yahoo.fr
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