« La performance du portefeuille dans un contexte de crises : quelles approches innovantes pour une mise en œuvre efficiente ». Cest autour de cette thématique que la Banque mondiale a organisé ce mardi 21 juin 2022, une revue conjointe de performance du portefeuille des projets et programmes qu’elle a financé au Burkina Faso. L’ouverture des travaux a été présidée par le ministre burkinabè de l’économie, Seglaro Abel Somé.
La revue conjointe est un rituel auquel le gouvernement et la Banque mondiale doivent sacrifier au moins une fois par an. Elle vise à faire le point sur l’état d’exécution des différents projets, le niveau de performance notamment les ratios de décaissement et partager les succès, selon la représentante résidente de la Banque mondiale au Burkina, Maïmouna Mbow Fam. C’est aussi une occasion pour mettre sur la table les difficultés rencontrées. Ceci, en vue de proposer des solutions pratiques pour accroître les résultats et aussi d’avoir un plus grand impact pour les populations les plus vulnérables.
La présente rencontre se tient dans un contexte difficile marqué par une superposition de crises qui ralentit l’exécution des opérations et impacte la performance globale du portefeuille, de l’aveu de Maïmouna Mbow Fam. En effet, dit-elle, l’insécurité a rétréci le champ d’intervention de la Banque mondiale et cela s’est traduit par un surenchérissement des coûts, des difficultés de supervision physique des activités, un niveau d’exécution relativement faible et des risques élevés de non atteinte des objectifs de développement des projets dans les délais impartis.
Vue des participants
Des pistes de solutions sont proposées pour donner une réponse adéquate aux besoins les plus urgents des 3,5 millions de Burkinabè menacés par l’insécurité alimentaire ou les 2 millions de déplacés internes en particulier. L’une des recommandations formulées par la représentante résidente de la Banque mondiale au Burkina est l’intensification des efforts conjoints en faveur d’un renforcement des services sociaux de base, tout en portant une attention particulière aux populations déplacées internes et affectées par les conflits et à la question de l’emploi des jeunes.
Pour ce qui concerne la mobilisation des ressources, malgré le contexte difficile, la Banque mondiale a doublé son portefeuille des opérations en trois ans. Permettant ainsi au Burkina de disposer de flux importants de ressources qui constituent des opportunités de relance de l’activité économique et de solution aux différentes crises. En clair, les engagements nets de la Banque mondiale sont passés de 1,7 milliards de dollars en 2008 (soit 1 056,754 milliards de francs CFA) à plus de 3 milliards de dollars (soit plus de 2 393,858 milliards de francs CFA) à ce jour, foi de Maïmouna Mbow Fam. Le portefeuille connaîtra une hausse avec l’approbation de deux nouveaux projets et avec ceux qui deviendront effectifs dans les prochains jours. Ainsi, de 3 milliards de dollars, il passera à 3,851 milliards de dollars dont 2,851 milliards de trésorerie disponible.
La représentante résidente de la Banque mondiale a remercié le gouvernement pour l’excellence et le dynamisme de leur partenariat
Cette performance ne cache pas les défis à relever dont le plus important concerne l’insécurité. Pour y remédier, la Banque mondiale a réorienté sa stratégie pour pouvoir répondre aux besoins de développement les plus pressants des zones affectées par l’insécurité et ce, depuis 2020. « Les autres défis, c’est avoir plus de flexibilité, d’agilité pour répondre à ce contexte d’urgence ; avoir des procédures plus adaptées à une exécution rapide pour avoir des résultats avant que les communes ne basculent dans l’insécurité et aussi avoir des approches innovantes telle que la digitalisation pour pouvoir faire les revues ou supervision là ou humainement on ne peut plus aller », a-t-elle conclu.
Le ministre de l’économie, Seglaro Abel Somé a salué les performances de la Banque mondiale
Présidant la cérémonie d’ouverture, le ministre en charge de l’économie, Seglaro Abel Somé, s’est dit satisfait de la mise en œuvre des projets et programmes cofinancés par le groupe de la Banque mondiale. Le programme de cette rencontre prévoit des travaux de groupes suivis d’échanges. Des communications sont également au menu. Parmi lesquelles un panel sur la digitalisation, moyen innovant de délivrer des services publics aux citoyens et d’assurer la continuité et le suivi de la mise en œuvre des projets dans les zones à risques.
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net
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