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Tani Tindano, première étudiante avec un handicap visuel à l’ISTIC, obtient 18/20 à sa soutenance

Tindano Tani, la première étudiante vivant avec un handicap visuel à l’Institut des Techniques et Sciences de l’Information et de la Communication (ISTIC), a effectué la présentation de son travail de fin de formation ce 21 juin 2022. Elle a obtenue la moyenne de 18/20.

C’est une première pour l’Institut des Techniques et Sciences de l’Information et de la Communication (ISTIC). Tindano Tani, la première étudiante stagiaire vivant avec un handicap visuel dans cet établissement, a présenté son travail de fin de formation. Elle est en 2e année de formation en Journalisme.

Sa production a été un magazine radiophonique intitulé, « Éducation pour tous » avec comme thème, « L’enseignement de l’alphabet braille au primaire et au secondaire, une alternative pour une éducation inclusive au Burkina Faso ». « Le magazine « Education pour tous » fait le point sur les résultats obtenus dans les écoles intégratrices et les centres abritant des enfants à handicap visuel. Nous évoquons également les objectifs de l’éducation inclusive au secondaire, les difficultés et les perspectives », a-t-elle résumé.

L’étudiante a présenté son travail devant un jury composé de Souleymane Ouédraogo, Président du jury, son Directeur de production, Baba Hama et le rapporteur, Mamadou Kaboré. Ils lui ont accordé la note de 18 sur 20. Son Directeur de production estime que la note obtenue par l’étudiante est bien méritée. « Je crois d’ailleurs que c’est très important qu’on ne juge pas les gens par rapport à leur handicap », a laissé entendre Baba Hama.

« J’ai été victime de tentatives de rejets »

Il a par ailleurs indiqué que la méthode de travail qu’il a adopté avec son étudiante nécessitait du temps. « Elle écrit en braille, on transmet ça à l’ABPAM (Union Nationale des Associations Burkinabè pour la promotion des aveugles et malvoyants, ndlr) qui traduit donc en écritures normales qu’on soumet au directeur que je suis. Je lis et s’il y a des corrections, si elles sont mineures, je l’appelle au téléphone pour lui dire bon voilà, il faut rectifier par là. Si ce sont des corrections majeures, on renvoie encore au niveau de l’ABPAM pour donc intégrer ces corrections et lui soumettre », a expliqué Baba Hama.

À en croire Tani Tindano, le choix de son thème a été motivé par une expérience personnelle. « J’ai été victime de tentatives de rejets en classe de 6ème en 2011 et en classe de seconde en 2016 à Madaga dans la région de l’Est, parce que les enseignants ne maîtrisent pas l’alphabet braille. J’étais vraiment surprise quand je suis venu composer le bac à Ouaga, de trouver des professeurs qui ignorent complètement l’existence de cette forme d’écriture en posant la question à savoir ce que nous sommes venus chercher dans un centre de composition de bac », a-t-elle donné à savoir.

Tani Tindano et sa mère © Faso7

Pour ce qui de son amour pour le journalisme, il est né de la solitude dont elle était victime dans son village. En effet, Tani Tindano restait toujours seule à la maison pendant les vacances, lorsque ses parents rejoignaient les champs pour aller cultiver. « Quand j’ai découvert la radio rurale, radio Djawoampo de Bogandé, je me suis trouvé un compagnon fidèle qui m’a vraiment beaucoup aidé d’abord à lutter contre la solitude et également à améliorer mes études à l’école comme avec le braille, je n’avais pas accès à tous les documents. Vraiment, c’est à travers ça que la passion pour le journalisme est née », a-t-elle raconté.

Une collaboration encours entre L’ISTIC et l’ABPAM

Aujourd’hui, elle veut faire du journalisme un moyen pour mettre en lumière l’écriture braille et interpeller les autorités éducatives sur l’importance de travailler pour que cette écriture soit connue par tous, afin de faciliter le travail aux personnes vivant avec un handicap en particulier visuel, selon elle.

Concernant l’adaptation du matériel technique de l’ISTIC aux étudiants vivant avec un handicap visuel, Arsène Evariste Kaboré, Secrétaire général de l’institut a rassuré qu’une collaboration est en cours avec l’ABPAM en vue de l’obtention de ce type de matériels. « Nous avons trouvé quelqu’un aussi qui reconfigure les ordinateurs et on est en discussion avec lui pour voir quelles reconfigurations il peut faire, parce que nous avons deux autres avec nous en première année. Nous allons essayer de performer avec d’autres matériels de façon à ce qu’ils se sentent tout comme les autres », a-t-il fait savoir.

Josué TIENDREBEOGO

Faso7

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