Economie

Burkina /Ecole nationale des régies financières : Les apprenants outillés sur le multilatéralisme et le financement du développement

Ce jeudi 23 juin 2022, s’est tenue dans l’enceinte de l’Ecole nationale des régies financières (ENAREF), une conférence publique sur le multilatéralisme et le financement du développement. Des élèves fonctionnaires et des fonctionnaires élèves, des agents des ministères de l’Agriculture, et de l’Economie y ont pris part.

Dans la dynamique de partager le savoir et d’entretenir les élèves sur des thématiques et des problématiques d’actualité, l’Ecole nationale des régies financières (ENAREF), à travers la direction de la recherche et de la formation continue, a inscrit dans son agenda une conférence publique, ce jeudi 23 juin 2022.

Multilatéralisme et le financement du développement est le thème qui a été développé au cours de ce rendez-vous du donner et du recevoir par l’administrateur général de International challenge consulting and advisory (ICC), Seydou Bouda. L’origine du multilatéralisme, le mécanisme de financement, notamment les cycles de financement et les tables rondes, sont quelques-uns des principaux aspects qui ont été abordés.

De la substance de son exposé, l’on retient que le multilatéralisme, un vocable apparu au lendemain de la seconde guerre mondiale, est un pacte autour duquel les Etats s’entendent pour organiser leur vie sur cette planète. Toutefois, il arrive que des pays sortent de ce pacte pour faire cavalier seul. Du reste, le multilatéralisme, des dires du conférencier du jour, couvre l’étendue des relations et des accords entre États, qu’il s’agisse de l’aide publique au développement, de l’aviation civile internationale ou de l’environnement.

Les pensionnaires de l’ENAREF ont prêté une oreille attentive au conférencier

« Presque dans tous les domaines, il y a du multilatéralisme aujourd’hui. Notre monde ne serait pas ce qu’il est sans multilatéralisme parce que ça organise tout simplement la vie au sein de notre monde où les grands cohabitent avec les plus faibles sans que la loi de la jungle ne s’applique », a-t-il fait remarquer.

L’Organisation des nations-unies, le creuset où tous les pays du monde se retrouvent pour parler des questions qui les concernent, est l’exemple le plus achevé du multilatéralisme qu’il a relevé. Entre autres préoccupations souvent au menu des rencontres, les questions environnementales, le développement humain, les pandémies, ainsi que les changements climatiques. Bien à d’autres échelles, M. Bouda a reconnu l’existence des mécanismes du multilatéralisme déconcentrés comme l’UEMOA, la CEDEAO (…) et qui engagent les intérêts des pays-membres.

Selon le conférencier, le monde ne serait pas ce qu’il est sans le multilatéralisme

Prenant l’exemple de son propre pays qui bénéficie de l’aide extérieur, il a indiqué que le multilatéralisme ne peut développer le Burkina Faso à la place des Burkinabè. Il revient ainsi aux Burkinabè d’élaborer de bonnes politiques publiques pour assurer leur développement, tout en rappelant que les appuis extérieurs viennent en soutien à un pays qui conduit son développement. En d’autres termes, les appuis extérieurs ne se substituent pas aux politiques publiques qui doivent être mises en place par le pays pour promouvoir son développement.

« L’aide ne sera pas éternelle. Elle suit un certain cycle. Tous les pays développés ont dû bénéficier d’aide d’amorçage à un moment donné. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, il y a eu le plan Marshall pour aider l’Europe à se tirer d’affaire. Egalement, les pays asiatiques, notamment ceux qu’on a appelé les tigres asiatiques, à un moment donné ont bénéficié dans le contexte de la guerre froide, d’appui massif de capitaux américains pour pouvoir amorcer leur développement. Mais l’aide au développement ne doit pas être vue comme un cadeau ou une invitation à ne rien faire pour prendre son destin en main. Elle doit catalyser nos efforts et non être en position de main tendue en permanence », selon lui.

Les officiels ont posé pour la postérité

Les participants ont suivi avec grand intérêt la communication faite par le conférencier sous la modération de Delwendé Koela. Pendant plus d’une heure, ils ont pris la parole à tour de rôle pour exprimer leurs préoccupations. Le multilatéralisme n’est-il pas l’antichambre des multinationales ? Est-ce que cette formule est efficace ? Quels sont ces inconvénients ? Comment se porte le multilatéralisme en Afrique ? (…). A toutes ces préoccupations, le conférencier a apporté des éclaircissements. Le public a également participé aux échanges par diverses contributions.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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