Le ministère de l’Economie, des Finances et de la Prospective et la Banque mondiale ont organisé conjointement la revue de la performance du portefeuille des projets et programmes financés par l’institution de Bretton Woods, le mardi 21 juin 2022, à Ouagadougou.
Le Burkina Faso peut compter sur la Banque mondiale dans la relance durable de son économie à travers des projets et programmes résilients. Afin de mieux recadrer son financement au pays des Hommes intègres, la Banque mondiale et le gouvernement burkinabè ont passé en revue les projets et programmes sous financement de la banque, le mardi 21 juin 2022 à Ouagadougou. Le ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective, Seglaro Abel Somé, a salué le réengagement du groupe de la Banque mondiale auprès du Burkina Faso.
Après avoir suivi les capsules de vidéo réalisées sur les résultats des projets financés par la Banque mondiale, le ministre Somé s’est dit satisfait des acquis engrangés et a souhaité plus de dynamisme dans la mise en œuvre des projets et programmes. Il a rassuré qu’au sortir des échanges, avec l’ensemble des acteurs autour des aspects stratégiques et opérationnels, des dispositions nécessaires à l’amélioration de la performance du portefeuille seront prises. Car, a-t-il dit, il importe de créer des conditions d’une relance économique inclusive pour un développement durable.
« La revue des projets et programmes offre l’occasion de partager des idées, de recenser les difficultés et de trouver des solutions pour parfaire. C’est aussi le lieu de présenter les résultats, d’analyser le suivi-contrôle citoyen et de partager les meilleurs exemples en termes de réussite de projets au niveau des collectivités », a expliqué M. Somé. Il a salué la confiance de la Banque mondiale au pays et a rassuré les partenaires de l’engagement du Burkina Faso à relever le défi du développement inclusif.
Pour la représentante-résidente de la Banque mondiale au Burkina Faso, Maimouna Mbow Fam, la revue s’effectue au moins une fois par an et se veut un rituel qui vise à faire le point des projets du portefeuille afin d’assurer une mise en œuvre efficiente pour une contribution optimale à la résilience économique et sociale du pays.
Juguler les lenteurs administratives
Selon Maimouna Mbow Fam, l’insécurité a sérieusement rétréci le champ d’intervention de la Banque mondiale, via des difficultés de supervision physique des activités sur le terrain. Toute chose qui, du point de vue de la mise en œuvre financière, a concouru quelquefois à perturber l’atteinte des objectifs de développement des projets dans les délais impartis. Mais, la représentante de la Banque mondiale a dit reconnaitre que c’est dans les circonstances où les pays sont en proie à l’insécurité qu’ils ont grand besoin de l’accompagnement de son institution.
« Notre intervention devient plus cruciale si nous voulons donner une réponse adéquate aux besoins les plus urgents des populations les plus vulnérables comme les 3, 5 millions de Burkinabè menacés par l’insécurité alimentaire ou les deux millions de déplacés internes », a-t-elle indiqué. Elle a également précisé que le portefeuille des opérations de la banque a pratiquement doublé en trois ans au Burkina Faso, ce qui a permis aux engagements nets de passer de 1,7 milliard de dollars américains en 2018 à 3 milliards de dollars à ce jour.
Et d’informer que deux nouveaux projets viennent d’être approuvés par son Conseil d’administration au profit du Burkina. Pour renforcer la performance et engranger plus de résultats, Mme Mbow Fam a invité la partie burkinabè à résoudre les problèmes de lenteur administrative dans la délivrance des avis, de lourdeur dans les procédures de sauvegardes environnementales et sociales, de passation de marchés, etc. D’ailleurs, la patronne de la Banque mondiale au Burkina Faso a précisé que des mesures de flexibilité ont été apportées aussi bien sur la passation des marchés que les mesures de sauvegardes dans le projet d’urgence pour le développement local et la résilience.
Lesquelles mesures pourraient être généralisées à l’ensemble du portefeuille. « Du côté du gouvernement, nous attendons une supervision plus accrue par les ministères de tutelle qui pourraient par exemple instaurer une coordination au moins mensuelle avec les unités de gestion des projets afin de passer en revue tous les goulots d’étranglement et instaurer une culture de performance et de redevabilité », a exhorté Maimouna Mbow Fam.
Wanlé Gérard COULIBALY