Gouvernement Zerbo : Les burkinabè attendent plus de résultats et moins de discours
Après l’onde de choc sur le drame de Inata qui avait poussé, le locataire de kossyam à quitter sa couchette avec un sursaut pour adresser un message à la nation, Le président avait promis effectivement lors de son message de faire bouger les lignes en apportant du sang neuf pour répondre aux besoins des populations.
Eh bien, c’est désormais chose faite avec successivement la nomination de Lassina Zerbo comme Premier ministre, suivie de la formation de la nouvelle équipe gouvernementale. C’est un gouvernement plus réduit de seulement 24 ministres de plein exercice et de deux ministres délégués. Dans cette nouvelle équipe, on compte 19 des 34 membres qu’elle comptait qui ont été pour ainsi dire démobilisés, pour sauver la tête du président, plus que jamais sur la sellette pour son laxisme.
Roch Marc Christian Kaboré s’est finalement défait des figures les plus à risques de son entourage, notamment ceux dont les noms ont été associés à des malversations diverses ou à des méthodes suspectes de gestion de la chose publique. Avec ce réaménagement, les burkinabè attendent moins de discours et plus de pratique sur le terrain, car la situation est cruciale pour le pays. Que l’équipe de Zerbo redresse le pays, éradique la corruption et surtout qu’il parvienne à recoller les morceaux de la cohésion sociale partie en lambeaux. Ce sont entre autres le combat à faire.
Décrit comme un technocrate pragmatique, le Premier ministre, doit très vite apporter la preuve qu’il est à la hauteur de cette verve sémantique en remplissant correctement la mission herculéenne qui est la sienne, afin de mettre fin au scepticisme de plus en plus grand de ceux qui, dès 2015 déjà, affirmaient de manière dramatiquement prémonitoire que son patron de président ne pourra pas conduire le pays à bon port.
C’est vrai que moins de ministres et de ministères ne signifient pas forcément plus de rigueur dans la gestion mais ce tour de vis était absolument nécessaire dans ce contexte de crise pour mettre moins de protagonistes dans la boucle, et pour rendre la prise de décision plus cohérente et plus fluide.
En attendant, et le plus urgent, c’est de se mettre sur le pied de guerre et en ordre de bataille pour sauver la maison commune du péril terroriste, et par la même occasion, de relever les défis titanesques que sont la lutte contre la corruption et les détournements frénétiques de deniers publics par certains agents gloutons de l’Etat. Que ce gouvernement évite de trop chanter à longueur de journée, ce refrain de patriotisme alors que certaines autorités dans ce pays, depuis 2015 se sont élongées de ce vocable.
Donc, il serait illusoire pour ce gouvernement de parler de patriotisme sans eux-mêmes vouloir l’incarner. Que ce gouvernement de Roch Marc Christian Kaboré ne lui coupe pas l’herbe sous le pied au regard de la situation mais qu’elle soit une équipe au service du peuple et qui travaillera réellement à sortir le Burkina des deuils.
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