Bobo-Dioulasso : Des OSC demandent la démission du président Damiba et annoncent un « concert de casseroles »
Les membres de la Coordination des organisations de la société civile dites spécifiques de Bobo-Dioulasso, disent être préoccupés par la situation sécuritaire du Burkina Faso. C’est pourquoi, ils ont animé une conférence de presse, vendredi 24 juin 2022 à Bobo-Dioulasso, pour demander au président Damiba de « rendre le tablier », car ils estiment qu’il n’est pas « l’homme de la situation ».
Au cours de cette rencontre avec la presse bobolaise, les conférenciers ne sont pas allés du dos de la cuillère pour dénoncer la « mauvaise gestion » du pays par le président Damiba. A en croire ces derniers, le Burkina assiste, depuis quelques temps, à la montée en puissance de l’ennemi, avec la prise en otage de certains villages. « Le constat est amer et le mal est profond. Les Burkinabè qui voyaient en Damiba le messie qui allait changer la tendance de la situation sécuritaire du pays, sont tous découragés », déplorent-ils.
Plusieurs mois après la prise du pouvoir par le régime Damiba, la coordination affirme avoir constaté avec amertume que les lignes n’ont pas bougé sur le plan sécuritaire. « Le MPSR a été incapable de faire mieux que son prédécesseur. Le président Damiba nous a demandé un délai de cinq mois pour nous mettre en confiance. Nous sommes restés passifs, en dépit du nombre plutôt croissant de morts et de déplacés internes (…). Cinq mois passés, le délai de grâce prend fin le 30 juin 2022 et les éléments de preuve énumérés indiquent à profusion que ce régime n’est pas à la hauteur. L’opinion populaire ne le soutient pas et n’en peut plus. Nous sommes tous désorientés », regrette la coordination.
Des journalistes présents à la conférence de presse.
Pour les membres de la coordination, le président Damiba n’est pas l’homme de la situation. C’est pourquoi, ils lui demandent de « rendre le tablier ». Mais avant cela, ils exigent que le Mouvement patriotique pour le salut et la réconciliation (MPSR) revoie à la baisse les prix de quelques denrées alimentaires ainsi que les salaires des députés et ministres. Aussi, ils exigent la libération des citoyens « illégalement arrêtés » lors des récentes manifestations. Par ailleurs, la coordination demande la « libération immédiate et sans conditions » du président Roch Kaboré et du lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana.
« Faute de quoi, la coordination invite toutes les organisations de la société civile de Sya à se tenir prêtes pour un concert de casseroles très prochainement, afin de sauver, dans une unité d’action, ce qui peut encore l’être », préviennent les conférenciers.
Romuald Dofini
Lefaso.net