Politique

Détention de Roch Kaboré : Une marche-meeting le 2 juillet prochain à Koudougou, pour exiger sa libération

La coordination des organisations pour la libération de Roch Kaboré appelle les Burkinabè à une « grande mobilisation », le 2 juillet prochain à Koudougou, pour exiger la libération du président Kaboré. L’annonce a été faite dans l’après-midi de ce samedi 25 juin 2022 à Bobo-Dioulasso, au cours d’une assemblée générale de ladite coordination. Cette rencontre a été l’occasion pour les membres de donner leur lecture de la situation nationale du pays.

La situation nationale du pays est déplorée par bon nombre de citoyens burkinabè. Pour les militants de la coordination des organisations pour la libération de Roch Kaboré, « depuis le coup d’état militaire, la situation du pays est intenable, notamment sur les plans sécuritaire, économique, humanitaire. Notre peuple est martyrisé et abandonné à son sort », a déploré Désiré Guinko, le porte-parole de la coordination.

Des militants de la coordination, présents à l’assemblée générale à Bobo-Dioulasso.

C’était au cours d’une assemblée générale tenue le samedi 25 juin dernier à Bobo-Dioulasso, pour parler de la « détention arbitraire » du président Roch Kaboré. Selon le porte-parole de la coordination, Désiré Guinko, depuis l’avènement du MPSR, « le Burkina Faso vit un recul démocratique ». Il a affirmé par ailleurs que le gouvernement de la transition, qui devait travailler à relever des grands défis pour le bien-être de la population, s’est lui-même mué en véritable caverne d’Ali Baba, au mépris de la souffrance des citoyens.

Face à ses camarades, il n’est pas allé du dos de la cuillère pour dénoncer la détention du président Roch Kaboré. Cet état de fait, dit-il, piétine le droit burkinabè. Toute chose que la coalition estime inacceptable. « Cela fait cinq mois que l’ex-président est entre les mains du MPSR, en violation flagrante des principes de liberté et de notre loi fondamentale. Sa libération ne saurait faire l’objet d’une négociation quelconque dès lors que rien ne lui est reproché sur le plan judiciaire », a lancé Désiré Guinko.

Désiré Guinko, porte-parole de la coordination.

Pour les militants de la coalition, la récente rencontre entre le président Damiba et les deux anciens présidents, qui devait jeter les bases d’un apaisement à travers la libération définitive et réelle du président Kaboré, s’est vite présentée comme une simple volonté de la junte d’instrumentaliser l’opinion nationale et internationale. A en croire les conférenciers, la détention de Roch Kaboré est l’expression d’une mauvaise foi des dirigeants du moment qui, disent-ils, cachent mal leurs intentions inavouées derrière les discours d’unité, de cohésion et d’apaisement.

« Au regard du manque de volonté de la junte militaire de faire ce pas si important (libérer Roch Kaboré), nous estimons qu’il est plus que temps que les Burkinabè épris de liberté, de justice et d’équité se lèvent pour freiner ce déni de justice honteux pour l’image de notre pays. Il est temps de dire à ces militaires que la récréation n’a que trop duré. La détention du président Kaboré doit prendre fin immédiatement sans aucune condition », martèle Désiré Guinko. C’est ainsi que la coalition a lancé un appel à l’endroit de tous les patriotes attachés « au respect de la constitution et à l’Etat de droit », à une mobilisation générale le 2 juillet prochain à Koudougou. « Un groupe d’individus armés ne sauraient prendre en otage un ancien président sur la base d’aucun fondement juridique, et qu’on ne réagisse pas », s’est indigné le porte-parole de la coordination.

Des femmes de la coordination réaffirment leur engagement à poursuivre la lutte pour la libération du président Kaboré.

Pour lui, la mobilisation citoyenne et la lutte doivent se renforcer face au régime actuel qui, dit-il, continue de faire « la sourde oreille » aux multiples appels lancés pour la libération du président Kaboré. « Si de façon urgente ces militaires ne le libèrent pas, qu’ils soient certains de faire face à une résistance populaire et républicaine très prochaine », a-t-il lancé. Aussi, la coordination a saisi l’occasion pour réitérer sa compassion et sa solidarité à toute la population meurtrie par l’effet néfaste de l’hydre terroriste. Face à la situation, elle appelle les Burkinabè à une unité nationale, afin de bâtir ensemble « une nation forte, prospère et solide ».

Romuald Dofini
Lefaso.net

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