Transition au Burkina : « Il faut récupérer au moins 60% de notre territoire avant d’organiser des élections », estime une OSC
L’association Leadership pour le développement et la cohésion sociale (LEAD-CS) a animé une conférence de presse, ce lundi 4 juillet 2022, sur l’actualité nationale et internationale.
Cette organisation de la société civile prône la réconciliation nationale et la cohésion sociale. Elle invite les Burkinabè à s’attacher à une dynamique de réconciliation qui, selon les conférenciers, révèle le sens du patriotisme. Qu’ils soient à l’intérieur du pays ou en exil, tous les Burkinabè qui veulent participer au processus de la réconciliation nationale sont les bienvenus, a lancé Azaratou Konaté, la présidente du Leadership pour le développement et la cohésion sociale (LEAD-CS).
Pour cette association, le moment est venu pour le peuple burkinabè de passer à l’action. « Il faut avouer que nous passons par une période délicate pour l’avenir de notre pays et pour celui de nos enfants. Nous avons encore une unique occasion de nous réunir autour de tout ce qui peut fortifier la nation et léguer aux générations futures un pays altier et fier », a exhorté Azaratou Konaté.
Selon Azaratou Konaté, la présidente du LEAD-CS, chaque OSC a une vision, une valeur à défendre.
Quant à Inoussa Sorgho, secrétaire général adjoint de l’association, il faut que les Burkinabè, par tous les moyens, puissent s’asseoir et aplanir leurs divergences, car « tout pays a un passé ».
Obtenir des résultats probants…
Le LEAD-CS pense qu’il est nécessaire de constituer « un gouvernement de guerre, qui va s’attaquer avec toutes les énergies mobilisables à cette guerre qui nous est imposée ». Le Burkina Faso actuel a besoin d’un « gouvernement qui va au charbon », sont convaincus Azaratou Konaté et ses camarades.
En ce qui concerne la situation sécuritaire actuelle du Burkina Faso, les responsables de LEAD-CS ont indiqué qu’il y a eu des efforts qui ont été consentis, même s’il existe des insuffisances.
Cette OSC a salué les mesures prises par les autorités de la transition. Il s’agit de la création de zones de sécurité militaire, la création de la Brigade de veille et de défense patriotique (BVDP) et l’interdiction de l’importation, de la commercialisation et de la distribution de motos type Aloba, Sanili et Fortune. Ces nouvelles mesures vont permettre « d’obtenir des résultats probants sur le terrain », foi de Azaratou Konaté.
Inoussa Sorgho (au micro) prône le modèle de réconciliation nationale du Rwanda.
« Nous sommes sceptiques »
Au plan international, cette OSC demande aux institutions de la sous-région et en particulier la CEDEAO de « prêter main forte dans la résolution de la crise sécuritaire dans la région au lieu de jouer le rôle de régisseurs intransigeants au service de grandes puissances ».
Quant à la décision de la CEDEAO sur la réduction du délai de la transition (24 mois à compter du 1er juillet 2022), les responsables du LEAD-CS disent l’avoir appris avec beaucoup d’étonnements. « Nous sommes sceptiques. Nous ne sommes pas contre mais nous pensons que les deux ans sont petits », a laissé entendre Azaratou Konaté, qui a ajouté que les deux ans sont insignifiants. « Pour nous, il faut récupérer au moins 60% de notre territoire avant d’organiser les élections ».
Pour Cheick Ouattara, le LEAD-CS est dans une démarche d’interpellation et de propositions de solutions.
L’association Leadership pour le développement et la cohésion sociale (LEAD-CS) est une nouvelle OSC. Autre fois un groupe de réflexion, le LEAD-CS s’inscrit dans deux dynamiques : interpeler le gouvernement et proposer des solutions, selon Cheick Ouattara, le chargé aux questions éducatives et scientifiques.
Cryspin Laoundiki
Lefaso.net