« Finance digitale, un outil d’accélération de l’inclusion financière ». C’est autour de cette thématique que le cadre de concertation sur la finance digitale (CCFD) tient sa première session ce mardi 5 juillet 2022, à Ouagadougou. Le ministre en charge de l’économie, Abel Somé, a présidé l’ouverture des travaux.
Dans le contexte actuel du Burkina Faso marqué par la crise sécuritaire qui entraîne des déplacements forcés de populations dans de nombreuses localités, la stabilité socio-économique et financière des ménages est négativement impactée, induisant une baisse de l’accès aux services financiers. Elle s’est traduite, pour l’utilisation des services financiers bancaires, par un recul de 9,4 points de pourcentage sur la période 2018-2020. Au regard de ce qui précède, il s’avère nécessaire de relever les défis majeurs de l’inclusion financière. Toute chose qui permettra de renforcer la résilience des populations.
Vue des participants
Dans cette optique, le Fonds des nations-unies pour l’équipement (FENU/UNCDF) a mis en place un fonds d’appui dédié au développement du secteur des énergies renouvelables au Burkina Faso dont l’un des résultats visés est la réalisation d’un accès ouvert au service supplémentaire pour données structurées (USSD), pour les entreprises de services énergétiques propres, à travers un travail de plaidoyer, la création d’un groupe de travail dédié et la réalisation d’activités de partage des connaissances. Pour relever ce défi, un Cadre de concertation sur la finance digitale (CCFD) a été mis en place. Les membres dudit comité tiennent leur première session ce 5 juillet 2022, à Ouagadougou.
La ministre de la transition digitale a indiqué que le cadre de concertation entre en droite ligne des initiatives qui sont mises en place pour permettre aux acteurs de se retrouver, d’échanger et de mener en synergie des actions pour accélérer cette inclusion financière par l’implémentation de la finance digitale. Après avoir souligné l’importance de l’inclusion financière, la vice-présidente du CCFD a déploré le faible taux de bancarisation dans notre pays. Ce faible taux de pénétration constitue « un frein parce que les populations les plus vulnérables n’arrivent pas à accéder aux moyens de production pour développer leurs activités ou réaliser leurs projets ».
La ministre de la transition digitale
S’il est vrai qu’au Burkina Faso, plusieurs acteurs interviennent dans le domaine pour accélérer cette inclusion financière, il n’en demeure pas moins que leurs actions restent à parfaire. En guise de recommandation, la ministre suggère l’adaptation des cadres réglementaires afin de permettre aux services digitaux de se développer. Revenant sur quelques réalisations du gouvernement dans le domaine, elle a relevé la mise en place des infrastructures dans des zones qui ne sont pas assez rentables pour les opérateurs en vue de permettre aux populations de ces zones d’être connectées. En plus d’encourager le développement du SFD, le gouvernement fait également la promotion de la finance digitale. Il se bat aussi pour faire en sorte que l’inclusion financière soit une réalité dans notre pays, foi de la vice-présidente.
Pour Janine Ouattara, il était de leur devoir d’être aux côtés du secrétariat permanent pour la promotion de l’inclusion financière
Pour la responsable pays de l’inclusion financière au Burkina, Janine Ouattara, il était de leur devoir d’être aux côtés du secrétariat permanent pour la promotion de l’inclusion financière en mettant à disposition des mécanismes de financement innovants pour les différentes populations. « Le taux de pénétration que nous avons eu au Burkina Faso, il est important de saisir cette opportunité pour permettre aux populations qui se trouvent dans les zones de conflit d’avoir aussi accès aux services financiers digitaux ».
Pour rappel, les thématiques de la première session du CCFD seront axées d’une part sur « l’état des lieux de l’accès des prestataires de services financiers aux USSD » et d’autre part sur « l’intégration des technologies financières dans le secteur financier au Burkina Faso ».
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net
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