Le 8 juillet, la rencontre des anciens chefs d’Etat qui s’est tenue à la présidence du Faso a suscité moult polémiques en raison essentiellement de la présence de l’ex-président Blaise Compaoré, condamné à perpétuité dans l’affaire Thomas Sankara. Beaucoup y vont une prime à l’impunité et un mépris pour l’institution judiciaire, un des piliers de l’Etat de droit en construction dans notre pays.
Sur six attendus, ce sont finalement trois présidents (Jean Baptiste Ouédraogo, Blaise Compaoré et Paul Henri Sandaogo Damiba) qui ont effectivement pris part à la rencontre, sanctionnée par la déclaration ci-contre.
L’initiative de la rencontre avec leurs Excellences les
Anciens Chefs d’État poursuit un et unique objectif
qui est la recherche de la cohésion sociale, au regard
de la situation difficile que traverse notre chère
Patrie le Burkina Faso.
En plus des efforts qui sont fournis par les Forces
engagées et l’ensemble des Burkinabè contre le
terrorisme, il nous est paru opportun d’examiner
avec nos prédécesseurs les meilleures conditions
qui pourront créer et forger une solide cohésion
entre Burkinabè. Toute chose qui contribuera à
renforcer et démultiplier nos chances de succès
dans la lutte contre l’insécurité qui menace les
fondements de notre cher pays.
Beaucoup de communications partisanes ont voulu
dénaturer le sens et la portée de cette initiative.
L’urgence de la préservation de l’existence de notre
Patrie commande une synergie d’actions qui ne
nous autorise pas à nous donner le luxe de perdre le
moindre temps dans la polémique.
Cette rencontre au sommet, tenue sur la Terre de
nos ancêtres et nulle part ailleurs, a porté
principalement sur la recherche d’une paix durable
pour notre pays.
Nous avons ainsi à l’occasion, formulé à l’endroit de
nos prédécesseurs aux plus hautes fonctions de
l’Etat, le profond vœu de les voir se mettre au
dessus de la mêlée pour mieux incarner les idéaux
de l’ensemble de la Nation plus que tout autre.
Nous avons invité à cette rencontre, leurs
Excellences Jean-Baptiste OUÉDRAOGO, Blaise
COMPAORÉ, Michel KAFANDO, Yacouba Isaac
ZIDA et Roch Marc Christian KABORE. Pour des
raisons de santé, le Président Michel KAFANDO n’a
pas pu participer. De même le Président Yacouba
Isaac ZIDA n’a pu faire le déplacement pour des
raisons administratives.
Le Président KABORE a, quant à lui, été
physiquement empêché par un groupe d’individus
de participer à la rencontre. Nous avons pris acte et
nous l’invitons à ne pas se mettre en marge de la
démarche en cours.
Aux Burkinabè qui se sont exprimés en défaveur de
notre démarche nous leur disons que le processus
n’est pas fait pour consacrer l’impunité mais pour
contribuer à la recherche de solutions pour un
Burkina Faso de paix et de cohésion sociale. Nous
les appelons à mettre l’intérêt supérieur de la
Nation au dessus de toute considération politique
et partisane.
Je saisis l’occasion, pour transmettre au nom de
leurs Excellences les anciens Chefs d’État et à mon
nom propre au Président Michel KAFANDO, qui
nous a fait parvenir un message de soutien, nos
vœux de prompte guérison.
A nos ainés qui ont pris part à cette concertation
d’intérêt national, nous réitérons toutes nos
gratitudes pour l’effort consenti. Nous sommes
convaincus que c’est seulement dans la cohésion
sociale et dans l’Unité que les Forces qui
combattent le terrorisme davantage seront
déterminées et auront plus de succès.
Des dispositions sont d’ores et déjà prises pour
poursuivre en bilatéral les concertations avec les
Anciens Chefs d’Etat qui n’ont pas pu participer à la
présente rencontre et aussi pour accroitre
davantage l’accompagnement des Burkinabè,
toutes tendances confondues, à cette initiative de
recherche d’alternatives pour la stabilisation du
pays.
Que Dieu et les mânes de nos ancêtres bénissent le
Burkina Faso.
Pour la Partie, nous vaincrons ensemble !
Paul Henri Sandaogo Damiba
Président du Faso
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