Selon nos informations, des anciens chefs d’Etat, des parents des victimes, l’institution judiciaire, certains chefs d’Etat de la sous-région, des démarches ont été entreprises pour rencontrer toutes les parties.
Blaise Compaoré
Plusieurs missions se sont rendues à Abidjan pour un éventuel retour de « l’enfant de Ziniaré » au pays. Selon nos informations, cela ne date pas de maintenant. Roch Kaboré en avait fait une promesse de campagne en 2020. Il envisageait le retour de Blaise Compaoré dès le premier semestre de 2021. Et de source sûre, la venue de Blaise Compaoré sous le régime Kaboré n’était plus un projet tant la phase opérationnelle était déjà enclenchée. En témoigne, selon nos sources, la rénovation de la maison de Ziniaré et de la villa Khadafi au quartier Ouaga2000, supervisée par Kosyam à l’époque. Mieux, il ne s’agissait pas d’un retour de quelques jours mais d’un retour définitif car, toujours selon nos sources, les estimations pour un déménagement définitif avait même déjà fait l’objet d’un devis.
Zephirin Diabré, alors ministre de la Réconciliation nationale s’était rendu à Abidjan. Il avait d’ailleurs rencontré l’ancien Président mais n’avait pas pu le convaincre notamment sur le volet judiciaire.
Ainsi, les nouvelles autorités, en prenant le pari d’organiser la rencontre entre Damiba et les anciens chefs d’Etat ont poursuivi les discussions non seulement avec le Président Compaoré mais aussi avec les autorités d’Abidjan notamment le Président Alassane Ouattara. Ce dernier aura joué un grand rôle dans le voyage récent de Blaise Compaoré à Ouagadougou, expliquent des sources bien placées. Aussi, Jean-Baptiste Ouédraogo (JBO) après la rencontre préparatoire entre lui, Roch Kaboré et Damiba s’est rendu à Abidjan. Il a rencontré Blaise Compaoré. Il serait l’une des pièces maîtresses de la démarche de Damiba. JBO aurait tout de suite adhéré à l’initiative.
Les nouvelles autorités ne manquent pas d’occasion pour multiplier des démarches pour préparer la fameuse rencontre Damiba – anciens chefs d’Etat.
Roch Kaboré
Lui aurait eu des rencontres avec Damiba pour harmoniser les points de vue. Selon nos sources, il a été reçu à plusieurs reprises par Damiba. Il semblait engagé et volontaire. Il aurait même mené des démarches pour que la rencontre soit une réussite. C’est lui qui porterait le communiqué final des anciens chefs d’Etat à l’issue de la rencontre avec Damiba. Mais nos sources indiquent que le revirement s’est joué la veille de la rencontre. Notamment la nuit de jeudi. De sources bien introduites, Roch Kaboré aurait eu des rencontres avec des militants de son parti le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et des militants d’organisations de la société civile (OSC). La suite on la connaît. Roch Kaboré a finalement été empêché par ses militants de participer vendredi à la rencontre.
Isaac Zida
Selon les informations de Oméga, Isaac Zida avait marqué son accord pour la rencontre mais avait tout de même émis des réserves au regard de son statut d’exilé politique. Nos sources précisent que le Burkina a mené des démarches pour que Zida puisse participer à cette rencontre au sommet. Mais Isaac Zida aurait fait notifier le fait que s’il quittait le territoire canadien, il perdrait automatiquement son titre de réfugié politique. Malgré son engagement et sa bonne foi, précisent des sources, Isaac Zida ne pouvait en aucun cas prendre part à cette rencontre.
Michel Kafando
Lui son absence reste encore floue. Il y a plusieurs versions sur sa non-participation. Certains évoquent ses multiples problèmes de santé. Ce qui l’aurait empêché de prendre part à la première réunion entre Damiba, Roch Kaboré et Jean-Baptiste Ouédraogo. Il aurait adhéré à l’initiative. Pour preuve, lui qui a dirigé la transition de 2015 aurait écrit « une belle lettre » pour saluer la démarche. D’autres sources indiquent que Kafando aurait opposé un non catégorique. Il aurait décliné l’appel de Damiba. Pour ce que Oméga sait, la thèse de la maladie semble plausible. Nos sources précisent que la famille de Kafando ne souhaitait pas exposer sa santé dégradée et fragile.
Autres acteurs
Pour réussir le coup, au-delà des anciens chefs d’Etat, d’autres acteurs engagés dans le processus auraient été touchés par les nouvelles autorités. Il fallait parler avec l’institution judiciaire. Parmi ces anciens présidents, deux (Blaise Compaoré et Isaac Zida) ont des démêlés judiciaires. En aucun cas ils ne pouvait fouler le sol Burkinabè sans être inquiétés par la justice. Et selon nos informations, le ministre de la Justice aurait entrepris des démarches auprès des acteurs du monde judiciaire à quelques jours de la rencontre. Et nos sources précisent qu’aucune opposition ne s’est dégagée.
Quant au ministère qui pilote l’initiative, la Réconciliation nationale, des discussions ont été engagées avec certaines familles des victimes. Un émissaire aurait rencontré Mariam Sankara à Libreville (Gabon) dans le but de l’informer de l’initiative et du bien fondée de l’initiative. Nos sources précisent qu’elle semblait n’avoir aucune opposition quant à l’idée de la cohésion sociale. Elle qui a des dossiers bloqués au niveau de Ouagadougou aurait même soumis des doléances. Et ces requêtes ont été traitées.
Le Président Damiba a tout de même tenu la rencontre comme il se devait. Selon nos sources, certains chefs d’Etat de la sous-région auraient même félicité l’homme fort de Ouagadougou pour l’initiative. Des sources au sein du gouvernement Burkinabè ne cachent pas leur déception. Les autorités pensent à un boycott de l’initiative et restent convaincues que si la rencontre se passait dans de meilleures conditions, elle apporterait une dynamique pour la cohésion sociale. D’ailleurs les remous autour de cette rencontre ne sont-ils pas en eux-mêmes la résultante d’un malaise social que connaît le pays?
Lamine Traoré
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