En marge de son engagement dans la lutte contre le terrorisme aux côtés des forces armées du Sahel, la France mène aussi le combat de l’opinion publique et répond aux accusations dont elle fait l’objet.
Après son discours le 14 juillet dans lequel il a déploré les « fake news » propagé par des « idiots utiles » faisant le jeu consciemment ou non de forces extérieures désireuses de s’implanter durablement dans la sous-région, l’ambassadeur de France au Burkina Faso, Luc Hallade a saisi l’occasion lors de la conférence de presse sur la réarticulation de la force Barkhane au Sahel, pour déconstruire ce qu’il a appelé des légendes urbaines à propos de l’intervention française dans la sous-région.
Contrairement aux mercenaires de Wagner pour lesquels des montants chiffrés en milliards de francs CFA sont avancés, Luc Hallade a soutenu que les interventions de la force Barkhane ne coûtent absolument rien aux Etats sahéliens.
« Nous ne facturons rien, contrairement à certaines légendes urbaines. C’est le contribuable français qui paie. Ce sont des opérations que nous ne facturons pas parce que nous estimons que nous menons un combat commun, celui de la stabilité du Sahel », a précisé le diplomate français.
Espoir en un Burkina débout
Au demeurant, l’ambassadeur Luc Hallade estime que les intérêts économiques français au Burkina Faso sont « minimes » et que son pays n’a pas d’intérêt « caché » dans le pays encore moins d’accord secret. Les seules conventions sur le plan militaire qui lient les deux pays sont l’accord de défense signée en 1962, l’accord de coopération de 2018 autorisant le stationnement de forces françaises au Burkina et une autre coopération technique sur les conditions d’opérations aériennes au Burkina et de collaboration entre les forces françaises et burkinabè.
Le prétendu sentiment anti-français est même à relativiser, selon lui, dans la mesure où a-t-il estimé, ce sont quelques influenceurs sur les réseaux sociaux, qui « ne représentent qu’eux-mêmes » qui entretiennent ce rapport de défiance vis-à-vis de la France, une défiance qui trouverait ses racines dans des considérations historiques, politiques et sociologiques selon lui. En tout état de cause, le diplomate a affirmé ne pas ressentir d’hostilité particulière au-delà d’un cercle assez limité.
Interrogé sur la polémique suscitée après son discours du 14 juillet, l’ambassadeur de France au Burkina est resté constant : « je défie quiconque de trouver dans ce discours la moindre trace d’injure », a-t-il insisté.
Plutôt confiant sur la faculté de résilience de la nation burkinabè, Luc Hallade préfère que l’on retienne de ce discours, la note d’espoir que le Burkina Faso restera débout et saura faire face à l’épreuve qu’il traverse.
Fabé Mamadou OUATTARA
Sidwaya.info