🔴 URGENT – Le Gouvernement « rejette » des propos « discourtois » de l’ambassadeur de France au Burkina et « proteste vigoureusement »
Le Gouvernement burkinabè « tout en rejetant les propos de l’Ambassadeur Luc Hallade qui sont à la fois discourtois et inamicaux, voudrait protester vigoureusement contre ces affirmations proférées sans aucune réserve, aux antipodes des principes élémentaires de la diplomatie », peut-on lire dans la correspondance du gouvernement adressée à la mission diplomatique française au Burkina Faso.
Dans la correspondance, le gouvernement affirme que c’est avec étonnement qu’il a pris connaissance des propos tenus le 5 juillet 2022 devant des représentants du Senat Français par l’Ambassadeur Luc Hallade, Ambassadeur de France au Burkina Faso au cours de l’audition du Groupe d’amitié France-Afrique de l’Ouest sur la crise politico-sécuritaire.
Parlant du Burkina Faso, le ministère des Affaires étrangères indique que l’Ambassadeur affirme que « l’absence de résultats provoque des frustrations de plus en plus fortes dans le pays », et que ce conflit endogène est, en réalité, une guerre civile : une partie de la population se rebelle
contre l’État et cherche à le renverser ».
« De tels propos assez subjectifs de la part du chef de la diplomatie française au Burkina Faso suscitent des interrogations bien
légitimes, surtout au moment même où les Forces de défense burkinabè commencent
à engranger des résultats sur le terrain de la lutte contre le terrorisme », déplore le gouvernement.
Pour les Affaires étrangères , l’ambassadeur « devrait, aller au-delà des simples jugements de valeur et prendre en compte toutes les nuances permettant une claire appréciation de la situation sécuritaire et de sa complexité ».
Selon la correspondance adressée à l’ambassadeur, « les Forces de défense burkinabè remportent des victoires sur l’ennemi, ce qui n’était pas le cas dans un passé récent, toute chose qui suscite à la fois l’espoir au sein des populations et met en déroute les hordes terroristes obligées aujourd’hui à s’attaquer aux populations civiles, à piller leurs biens et à détruire les infrastructures routières ».
« La lecture erronée de l’Ambassadeur de France au Burkina Faso qui fait cas,
entre autres, de conflit endogène et de guerre civile, montre les insuftisances de son
analyse bien étrange si celle-ci ne vise pas de sombres desseins », ajoute le gouvernement dans la correspondance.
Le gouvernement estime qu’il est tout aussi « troublant que les propos assez graves du Chef de la diplomatie française au Burkina Faso qui sont de nature à saper la cohésion sociale, soient proférés au moment même où les efforts du Gouvernement de la Transition et de l’ensemble du Peuple Burkinabè convergent vers l’unité pour réconcilier les fils et les filles du pays ».
Et d’inviter l’ambassadeur « à s’inscrire dans la dynamique de ces efforts, et à prendre des initiatives visant à raffermir les relations
entre la France et le Burkina Faso au lieu de s’engager dans la voie de la controverse ».
« Il est à craindre qu’une telle attitude de condescendance à l’égard des Autorités
de la Transition n’exacerbe davantage le regain du sentiment antipolitique
française évoqué par l’Ambassadeur lui-même dans son discours du 14 juillet 2022″, affirme le gouvernement.
Sur ces mêmes propos, jeudi, le diplomate français a été reçu en audience par le ministre délégué chargé de la Coopération Régionale pour le lui « signifier clairement ». « Son Excellence Monsieur Karamoko Jean Marie Traoré a signifié clairement à l’ambassadeur de France que le Burkina Faso ne partage pas ses propos tenus lors d’une audition du groupe d’amitié France – Afrique de l’Ouest », indiquait le communiqué.
Après ces propos du 5 juillet, le 14 juillet lors de la commémoration de la fête nationale française à Ouagadougou, le diplomate français s’en est pris à certains internautes qu’il a qualifié d’ »idiots utiles » qui « accusent sans preuves » son pays engagé dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.
L’ambassadeur Luc Hallade s’est défendu, jeudi à Ouagadougou. Il a affirmé defier quiconque de trouver dans ce discours du 14 juillet dernier, la moindre trace d’insulte à l’égard des Burkinabè.
« Je défie quiconque de trouver dans ce discours la moindre trace d’insulte à l’égard des populations ou des autorités burkinabè bien au contraire », a déclaré l’ambassadeur.
« Certains se sont sentis visés. Je n’ai visé personne en particulier. Seulement que les gens doivent prendre de reculer pour éviter d’entretenir en quelque sorte des psychoses ou des attaques qui vont nous détourner de l’objet fondamental et principal qui est celui que nous partageons avec le Burkina, la lutte antiterroriste », a affirmé l’ambassadeur. « Ne nous trompons pas d’ennemis. Nous avons un ennemi commun. Ce sont les groupes armés terroristes », a-t-il poursuivi.
Des propos jugés « tendancieux » et insultants » et qui avaient suscité l’indignation de certains internautes.
Monique Yeli Kam, candidate malheureuse à la présidentielle de 2020 a demandé, mardi, « le départ de l’ambassadeur de France au Burkina « sans condition et avec effet immédiat » suite à ces propos du 14 juillet
Selon la candidate malheureuse, « Luc Hallade, Ambassadeur de France au Burkina Faso, n’a pas manqué l’occasion de frustrer davantage le peuple Burkinabè avec des propos discourtois, orduriers et anti-diplomatiques ».
« Je n’imagine pas l’ambassadeur du Burkina Faso en France tenir un tel langage contre le peuple français, sans que Kossyam ne soit appelé et réprimandé », avait-elle poursuivi. « Monsieur Luc Hallade s’est trompé d’époque ! « , affirmait madame Kam.
Elle avait annoncé une « marche suivie d’un Sit-in devant l’ambassade de France à partir du vendredi 12 Août à 14h00, renouvelable tous les vendredis, jusqu’au départ de cet ambassadeur ».
Lamine Traoré
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