Une nouvelle couvée d’agents, prêts au combat, a éclos à l’Ecole nationale de police (ENP) et à l’Ecole nationale de sous-officiers d’active (ENSOA) en ce mois de juillet 2022. Plus de 900 jeunes, femmes et hommes ont décidé d’assumer leur part de responsabilité historique dans la sauvegarde de notre territoire et la sécurisation des populations. Leurs noms de baptême, « Défis sécuritaires » pour les policiers, « Résilience » pour les militaires, de même que les thèmes retenus pour les cérémonies officielles de sortie en disent long sur le contexte de leur formation, les objectifs existentiels qui leur sont assignés et le sens de leur engagement. Mais le plus important réside dans la symbolique de cette cuvée qui montre que le peuple burkinabè et particulièrement sa frange jeune, reste debout et dressé contre toutes ces forces obscures de déstabilisation.
Le porte-parole des policiers n’a-t-il pas engagé l’ensemble de ses camarades « à contribuer efficacement à relever le défi sécuritaire avec honneur et fierté dans le professionnalisme» ? Plutôt que de se lancer dans d’improbables traversées du Sahara et de la Méditerranée en quête d’un illusoire eldorado européen, plutôt que d’abreuver leurs camarades de critiques faciles et abêtissantes, ils se sont engagés sous le drapeau pour défendre la patrie en péril. Leur engagement, si exemplaire, est l’une des formes abouties du patriotisme et du comportement que chacun d’entre nous devrait avoir. Ces corps jeunes, pleins de vie et prêts au sacrifice, répondent aussi à l’appel des plus hautes autorités qui ont promis de renforcer les Forces de défense et de sécurité (FDS), en personnel et en matériel. Ce sang neuf injecté dans les forces combattantes régulières, de l’avis du ministre en charge de la Défense le Général de brigade Aimé Barthélemy Simporé, va améliorer l’action opérationnelle dans la lutte contre le terrorisme. Ils trouveront sur place des équipements utiles pour accentuer la montée en puissance des FDS et aboutir à un tournant décisif de cette guerre informe, qui n’a que trop duré.
Gageons que cette dynamique dans la motivation des ‟ boys ”, permette de maintenir la fibre patriotique des combattants, mieux, de susciter des vocations suffisantes aux métiers des armes, difficiles certes, mais ennoblissant. Par ailleurs, il est important, pour les nouveaux éléments, que leur engagement soit renforcé par la discipline qui a tendance à se lézarder face aux difficultés. C’est le lieu pour l’ensemble des FDS de resserrer les rangs pour former un corps compact et impénétrable. L’appel réitéré du président Damiba à l’union sacrée de nos vaillants combattants mérite toute une attention particulière. Car, dans le contexte qui est le nôtre, les retentions d’informations, les guéguerres et défiances corporatistes sont des attitudes absurdes et suicidaires. Enfin, ce choix périlleux des jeunes à livrer bataille contre de dangereux terroristes doit interpeller la conscience des civils : agropasteurs, artistes, journalistes, chercheurs, acteurs économiques, politiciens, religieux, coutumiers, etc. à s’impliquer davantage dans la lutte, chacun à son niveau et à taire les divisions qui nous fragilisent, le temps de la guerre et à collaborer de façon sincère. Au moment où, de plus en plus, la preuve est faite que, seuls les filles et fils du même pays, de la même corporation, seront toujours en première ligne dans ce combat, point n’est besoin de rappeler cette nécessaire communion au-delà des FDS.
C’est toute la Nation qui est appelée à jouer cette carte de la cordialité et de la solidarité, chacun selon son domaine certes, mais tous pour la même cause. Jamais dans l’histoire de notre pays depuis le retour à l’Etat de droit, le 2 juin 1991, la devise des trois mousquetaires, « un pour tous, tous pour un» n’a rempli son emprise sur la réalité que pendant cette période de tourment face à un seul et même ennemi, les terroristes et la cohorte de gens sans foi ni loi. La réalité du terrain commande que nous soyons ensemble dans notre diversité et nos différences. Avons-nous le choix ? Burkinabè de tous les horizons, de toutes les obédiences, de toutes les religions, unissons-nous. Maintenant, si chacun pense que cela est difficile, qu’il jette un regard sur l’Ukraine dans le volet « solidarité et aide ».
Assetou BADOH