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Réconciliation au Burkina : « Blaise Compaoré doit se rendre dans la famille Sankara pour demander pardon », clame Raphaël Koama, président du RPI

L’avenir du Rassemblement patriotique pour l’intégrité (RPI) repose désormais sur Raphaël Koama, élu nouveau président lors du dernier congrès tenu le samedi 16 juillet 2022. Celui qui préside désormais à la destinée du parti se dit préoccupé par la situation nationale. La réconciliation, dit-il, est une nécessité de survie, d’où son appel dans cet entretien accordé à Lefaso.net

Lefaso.net : Vous avez quitté le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) pour créer le RPI. Pourquoi ?

Raphaël Koama : Au cours de notre parcours au MPP, nous avons rencontré certaines difficultés qui nous ont poussés à quitter le navire. La raison était notre défense de l’intégrité et du patriotisme. Nous avons été combattus en son temps par certains cadres du MPP. Cela n’était pas bien pour la vie du parti. C’est pourquoi nous avons claqué la porte et créé notre parti pour ramener des valeurs au Burkina. En le créant, nous avons voulu donner une dynamique de patriotisme et d’intégrité. Pour nous, les maux sociaux tels que la corruption et l’impunité ne peuvent être évités que par une éducation patriotique des jeunes générations.

Comment vous voyez la situation nationale aujourd’hui après le coup d’Etat militaire ?

Le coup d’Etat ne nous a pas surpris. L’insécurité était une raison au sein de l’opinion publique burkinabè. Aujourd’hui, nous encourageons les militaires à travailler pour le retour de la paix au Burkina, sinon notre pays est à la croisée des chemins. Notre appel à l’endroit des dirigeants actuels, c’est d’unir tous les Burkinabè.

Quelle appréciation faites-vous de la venue de Blaise Compaoré au Burkina et de sa lettre demandant pardon au peuple burkinabè et à la famille Sankara ?

L’arrivée de Blaise Compaoré, nous interpelle. Le droit doit être appliqué. Nous défendons toujours la justice. Et si notre pays est un pays de droit, le droit doit être dit. Aujourd’hui, notre pays a besoin de réconciliation. Il est clair que ceux qui ont dirigé notre pays dans le passé ont commis certaines erreurs. C’est pourquoi la réconciliation doit se faire de la base au sommet et non du sommet vers la base. Pour parvenir à une réconciliation vraie, Blaise Compaoré doit se rendre dans la famille Sankara pour demander pardon.

Quelle appréciation faites-vous du fonctionnement de l’appareil étatique dirigé par les militaires aujourd’hui ?

Notre constat est celui de tous les Burkinabè. C’est pourquoi nous estimons qu’aucun militaire ne peut diriger le pays sans les civils et aucun civil non plus ne pourrait le faire sans les militaires. Concernant la situation sécuritaire, je pense que si les militaires s’y mettent, ils peuvent y arriver.

Lors de votre congrès, vous avez appelé les dirigeants à s’inspirer de l’exemple rwandais pour la réussite de la réconciliation… Pourquoi ?

Le Rwanda est un pays qui a connu un génocide. Mais avec l’avènement de Paul Kagamé, aujourd’hui, la situation est exemplaire. C’est pourquoi nous avons demandé aux autorités de notre pays de s’inspirer du cas rwandais qui fait la fierté aujourd’hui d’un continent.

Quel appel lancez-vous à vos militants ?

Nous demandons aux militants d’être intègres et patriotes. Nous demandons que dans les villages les valeurs d’intégrité soient prônées. En tant que militants RPI, nous devons rester vigilants et travailler à l’éducation de nos enfants sur des valeurs de civisme.

Gérard Béogo
Lefaso.net

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