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Une politique-fiction

Entendue comme un genre littéraire ou cinématographique qui met en scène un ou plusieurs épisodes politiques fictionnels dans un pays réel, la politique fiction a bel et bien cours au Burkina Faso, au vu des derniers développements de la scène politique, en rapport avec la situation de crise que vit le pays.

Entre “patriotes” vindicatifs, transformateurs aux propos au vitriol et “néo révolutionnaires” agressifs, on peut dire qu’au Burkina, le mélange des genres fait fureur entre politique et syndicalisme, lutte émancipatrice et lutte matérielle, avec la volonté manifeste pour les uns et les autres, d’être califes à la place du calife.

Que dire d’autre, lorsque, sous le couvert de la transformation radicale après la Transition, on en vienne à trahir ses intentions réelles au détour d’une phrase en appelant hic et nunc au “dégagement “(sic) de cette même Transition avec des propos corrosifs pour se faire passer pour des parangons de vertu.

La pilule aurait été moins amère à avaler si l’on se trouvait dans une situation normale, mais l’état actuel du pays nous autorise à dire que ce sont là des propos lunatiques pour rester polis.

Faut-il rappeler à ces transformateurs que l’échec des militaires qu’ils vouent aux gémonies, signifierait l’effondrement total du pays, même s’ils feignent de croire que tous les militaires ne sont pas sur la même longueur d’onde que ceux en charge des affaires et qu’un putsch “militaro-civil” est envisageable dans cette occurrence.

Une transition dans la transition qui nous ramènerait plus bas que terre avec les sanctions économiques et financières qui en découleront, ce qui creuserait la ligne de fracture entre les politiques et le pays réel, lassé par les sempiternelles querelles entre les différents camps.

Un peuple burkinabè que chacun invoque, sûr de sa légitimité à parler en son nom, qui regarde avec indifférence tous ces micmacs, son seul désir restant de retrouver la paix. Les has been de la politique des années 70-80, adeptes des envolées lyriques teintées de maximes marxistes et de la démarcation physique qui a fait tant de mal au Faso, devront se le tenir pour dit et œuvrer plutôt au retour de cette paix salvatrice.

Une opposition qui se veut responsable ne doit pas confondre obligation de critiquer et diabolisation systématique. Les Burkinabè patriotes et rêvant d’une transformation qualitative de la société, ont un rôle (que chacun connait) à jouer en ces moments difficiles. Sortons donc de la fiction pour affronter la réalité avec courage et abnégation.

Boubakar SY

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