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Discours haineux sur les réseaux sociaux : le gouvernement invite à une prise de conscience sur les risques

L’hebdomadaire Conseil des ministres s’est tenu, le mercredi 17 août 2022, à Ouagadougou, sous la présidence du chef de l’Etat, Paul-Henri Sandaogo Damiba. Plusieurs dossiers étaient sur la table du gouvernement notamment, les récents audios comportant des propos haineux sur les réseaux sociaux, la suspension de la Caisse de dépôt et de consignation et le sabotage des ouvrages de franchissement sur les axes routiers dans la région de l’Est.

La question de la cohésion sociale préoccupe le gouvernement. Le Con-seil des ministres, en sa séance du mercredi 17 août 2022, s’est penché sur le sujet à la suite des récents audios incitant à la haine. A l’issue du conclave gouvernemental, le ministre de l’Education, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales, porte-parole du gouvernement, Lionel Bilgo, a lu un communiqué relatif à la question.

A travers la déclaration, l’Exécutif a condamné les discours « haineux, subversifs et inacceptables dans un pays aussi riche et diversifié comme le Burkina Faso ». Il a, à cet effet, invité les Burkinabè à une prise de conscience sur les risques d’oppositions et de divisions intercommunautaires. Toutefois, le porte-voix du gouvernement a rassuré que toutes les conséquences de droits seront tirées afin que les auteurs de ces messages soient traduits en justice conformément à la loi. Outre la cohésion sociale, le Conseil a délibéré sur plusieurs dossiers.

Au titre de la primature, un décret portant sur la dissolution du Millenium chalenge acount II (MCA) a été adopté. De l’avis de M. Bilgo, ce texte de loi fait suite à la décision de l’administration du Millenium chalenge corporation (MCC) de suspendre le compact du Burkina Faso. En lien avec cette dissolution, un autre décret a été adopté pour organiser les attributions de l’unité de coordination de la formulation du second compact du Burkina afin de satisfaire à toutes les obligations du gouvernement en rapport avec la suspension du compact. « Il permettra de capitaliser les études de faisabilité réalisées sur le compact et de faciliter l’identification et la mise en œuvre de schémas alternatifs de financements des infrastructures énergétiques au profit de notre pays », a précisé le porte-parole du gouvernement.

La Caisse de dépôt et de consignation suspendue

Pour le compte du ministère en charge de l’économie, le Conseil a aussi suspendu les activités de la Caisse de dépôt et de consignation. Selon Lionel Bilgo, cette décision fait suite aux difficultés constatées. Il s’agit, a-t-il expliqué, de l’absence de consensus entre la Caisse et ses partenaires financiers que sont la Caisse autonome de retraite des fonctionnaires (CARFO), la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et La Poste Burkina Faso créant ainsi des soucis de mobilisation des ressources financières.

« D’autres difficultés d’ordre juridique mettent la caisse dans une situation de quasi-illégalité, car elle fonctionne sans commission de surveillance conforme à la loi », a-t-il précisé. A ce propos, le gouvernement a mis en place une commission pour analyser le montage juridique et institutionnel et s’assurer de la viabilité de la Caisse de dépôt avant son éventuelle relance ou la création d’une nouvelle structure plus viable et consensuelle, a relevé le ministre.

230 comptes bancaires sans autorisation

Le Conseil des ministres a, en outre, statué sur un rapport qui recense les comptes bancaires de l’Etat dans les banques commerciales courant avril 2022. Ce sont 685 comptes qui ont été ouverts au profit des structures publiques avec un solde de plus 426 milliards 354 millions FCFA. A écouter M. Bilgo, 230 comptes bancaires sont sans autorisation avec un solde de plus 68 milliards 926 millions FCFA.

Les difficultés répertoriées sont, entre autres, l’insuffisance de textes sur la centralisation des fonds publics, le non-accès des répertoires des comptes au niveau des banques et l’inexistence d’une base de données relative aux ouvertures de comptes avant 2015 au sein des services. Le Conseil a par conséquent mandaté le ministre en charge de l’économie de mener la réflexion autour de la question en vue de clarifier la situation de ces comptes « irréguliers ».

Au cours de la rencontre, le ministère de la Santé et de l’Hygène publique a fait le bilan de la mise en œuvre de la gratuité de soin au profit des femmes enceintes et des enfants de moins de 5 ans. « Après 6 ans de mise en œuvre, des acquis importants ont été engrangés dont l’amélioration significative de l’accès aux soins de santé, la rapidité dans la prise en charge des patients et l’augmentation progressive des bénéficiaires de la gratuité de soins », s’est réjoui le ministre Bilgo.

Cependant, il a déploré des difficultés constatées telles que la rupture de médicaments, l’insuffisance de crédits alloués à la gratuité des soins, des fraudes et des retards de virements de fonds. « A la date du 30 juin 2022, la dette de l’Etat envers ces créanciers notamment la CAMEG s’élève à plus de 10 milliards 824 millions FCFA », a-t-il confié.

Le Conseil a instruit le ministre en charge du dossier de prendre les mesures nécessaires en vue d’améliorer la politique de mise en œuvre de la gratuité des soins, a précisé le ministre. Autre sujet abordé au cours du conclave gouvernemental, la manifestation des étudiants de la cité de Kossodo, le 10 août 2022 à la suite de la décision du CENOU de fermer la cité pour réfection au regard de l’état de délabrement des locaux.

Un plan de sécurisation des sites universitaires

A ce propos, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Fréderic Ouattara, a indiqué que son département a pris langue avec les étudiants. « L’électricité et l’eau qui avaient été coupées pour les obliger à libérer les cités ont été rétablies. Il ressort que la liste qui devrait être transmise à la direction du CENOU est incomplète. Un délai supplémentaire de dix jours leur a été donné pour compléter la liste.

Les échanges vont se poursuivre afin qu’ils puissent être délocalisés comme cela était prévu dans le but de réfectionner les locaux de la cité Kossodo », a-t-il signifié. Le ministre Ouattara a, par ailleurs, expliqué l’incident survenu à l’université de Ouahigouya. Dans la nuit du 15 au 16 août 2022, la salle de reprographie de l’université de Ouahigouya a été l’objet d’un incendie occasionnant d’importants dégâts matériels. Dans la soirée du 16 août, un véhicule de l’université est monté sur un engin explosif dans l’enceinte de l’établissement.

Le chauffeur, qui était à bord, a eu une blessure à la cheville et a été transporté au Centre hospitalier régional (CHR) de Ouahigouya. Il a reçu des soins et il est hors de danger. Le gouvernement a mis en place un périmètre de sécurité et prévoit, par ailleurs, une sécurisation de l’ensemble des sites universitaires afin que les étudiants reprennent les cours à la rentrée universitaire en toute sécurité, a rassuré le ministre en charge de l’enseignement supérieur.

Le ministre des Infrastructures et du Désenclavement, le colonel-major Charles Zoungrana, a fait une communication orale relative au sabotage des ouvrages de franchissement sur les axes routiers dans la région de l’Est par des groupes armés sur la route départementale 10 et sur la route régionale 28. Il a indiqué que des dispositions sont prises pour la réparation de ces deux infrastructures dans de meilleurs délais. « Le gouvernement rassure les populations que des dispositions sont prises pour sécuriser d’avantages les ouvrages sur les axes routiers pour contrer la stratégie des terroristes d’isoler certaines localités », a-t-il confié.

Abdoulaye BALBONE

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