Dans la doxa marxiste, il est convenu que c’est l’infrastructure qui détermine la superstructure. Dit autrement, l’état de santé, institutionnel, psychologique, mental, social… est tributaire de son état de santé économique. Quand l’économie va, tout va, et les déchirements et autres prurits sociaux n’existent pas, ou à tout le moins sont contenus dans des proportions acceptables.
Exemple, la crise des gilets jaunes en France, qui a fortement ébranlé la cohésion sociale et le vivre-ensemble, mais qui a cependant été circonscrite. L’Exécutif français ayant puisé dans ses fonds de caisse pour se faire, en attendant une autre éruption cutanée, qui se profile à l’horizon avec les effets pervers de la crise ukrainienne. Quoiqu’au bord de la banqueroute selon le bon mot de son ancien Premier ministre, François Fillon, la France a un trésor de guerre qui lui permet jusque-là de sortir la tête de l’eau.
Or, que constatons-nous, à l’application de cette maxime marxiste à nos Etats, soixante ans après leurs indépendances ? Des économies exsangues, extraverties, incapables de générer une quelconque plus-value et conséquemment des emplois décents pour une jeunesse dont on dit qu’elle est la bombe sociale de demain. Loin d’indexer les puissances impérialistes et autres suppôts de l’enfer (sic) il conviendrait de pointer du doigt des élites gloutonnes et déconnectées des masses populaires, incapables d’expérimenter la seule voie de salut que demeure l’intégration et la promotion de politiques endogènes.
Face à cet échec de la première fournée des intellectuels africains, il appartient à la génération de jeunes dirigeants, d’abandonner les discours idéologiques à “deux sous” pour faire face à la problématique du développement avec pragmatisme. Si le Burkina Faso est comme certains milieux l’affirment, en état de guerre civile c’est en raison de cette économie grise que les terroristes ont réussi à créer dans leurs zones et dont ils font profiter certains leaders sociaux et au-delà toute leur communauté.
Quoi de plus normal que l’omerta soit la règle dans ces régions étant entendu que la bouche qui mange ne parle pas ? Il faudra donc que le gouvernement crève l’abcès sans passion, mais aussi sans faiblesse avec les leaders de ces communautés pour éviter que la gangrène ne prenne et ne pourrisse tout le corpus social. Une action qui va nécessiter n’en déplaise aux puritains, le bâton, mais aussi la carotte. Comme dit l’adage c’est le mil qui attire les poules, et, honni soit qui mal y pense.
Boubakar SY
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