A Ouagadougou les prix des produits de grandes consommations connaissent une augmentation. Des vendeurs aux clients, la situation devient de plus en plus inquiétante. Nous avons parcouru certains marchés de la capitale burkinabè pour toucher du doigt cette réalité.
Abdoul Ouédraogo est celui que nous avons rencontré à notre arrivée au marché de Toécin à 9 heures. Le regard inquiet, posé sur les produits qu’il est venu chercher, il se demande s’il pourra retourner à la maison avec quelque chose au regard de la cherté des produits de grandes consommations. « Le bouillon de cube maggi qui était à 25f l’unité est passé à 50f voire 3 à 100f. Nous avons le litre d’huile qui s’élève à plus de 1000 francs cfa, les prix des produits augmentent de jour en jour » a-t-il lâché. Il s’en remet aux autorités du pays pour trouver des solutions à cette préoccupation. « A vrai dire, on ne peut plus rien acheter encore » a-t-il maugréé avant de s’éclipser.
« Nous souhaitons que l’Etat ait pitié de nous en baissant les prix des produits afin que nous les pauvres puissions-nous nourrir et nourrir nos familles » a lancé une dame pour attirer notre attention sur elle.
Les commerçants, accusés à tort ou à raison de cette augmentation, se disent inquiets aussi de la montée fulgurante des prix. Ils dégagent toute responsabilité dans cette augmentation. C’est le cas de Saidou Ouédraogo, au marché de Toécin. « Le maïs qui coûtait 500 francs cfa est passé à 800 francs cfa. Le sac du maïs même coûte 26 000 francs cfa, pour le petit mil, le sac de 100 kg, est à 40 000 francs cfa et 1200 francs cfa la boite. Le haricot, la boîte fait 1 200 francs cfa et le sac 50 000 francs cfa » a-t-il désespérément détaillé. A l’en croire, la flambée des prix des produits de grande consommation n’est pas du fait des commerçants mais plutôt liée à une série d’évènements comme la crise sécuritaire. « L’augmentation des produits nous affecte aussi car nous n’avons pas de clients » a-t-il confié.
Même si Ousséni Rabdo reconnaît que cette augmentation est multidimensionnelle, il pense que l’Etat peut mieux s’investir pour juguler le problème. « Je pense que l’Etat doit revoir ce point car il y a des imperfections au niveau de la douane. J’ai dû abandonner d’autres produits à cause de leur hausse » a-t-il indiqué tout en invitant les dirigeants à œuvrer pour faciliter l’écoulement des produits des commerçants.
Actuellement, poursuit-il, « nous sommes assis mains vides, car moins d’acheteurs. » Pour ce commerçant de 10 yaar, la situation est plus qu’urgente parce qu’elle n’épargne personne. « Hier, j’ai acheté la tonne de riz a 580 000 francs cfa mais après, on m’a dit que le prix est monté à 600 000 francs cfa » se désole-t-il.
Urielle Lezogo
Latifatou Zougmoré (Stagiaires)
Lefaso.net
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