Nommés par décret le 25 août dernier, les 40 membres du Conseil d’orientation et de suivi de la Transition (COST) ont été officiellement installés ce matin par le chef de l’Etat Paul Henri Sandaogo Damiba au cours d’une sobre cérémonie organisée dans la Salle de conférences de Ouaga2000.
« La tâche qui vous attend est immense. Il s’agira d’analyser froidement et sans complaisance aucune tous les déterminants du devenir de notre Nation. Il faudra ensuite, à la lumière de nos expériences et de notre histoire, tirer leçon de toutes les insuffisances et de tous les manquements à l’origine de la crise profonde que vit notre pays ». Ainsi s’est adressé le chef de l’Etat, Paul-Henri Sandaogo Damiba ce matin aux 40 membres du COST à l’occasion de leur installation officielle. Des quatre institutions prévues par la Charte de la Transition (présidence du Faso, gouvernement de la Transition, Assemblée législative de Transition), il manquait le COST pour compléter l’architecture institutionnelle devant conduire la Transition à bon port, c’est-à-dire, à des élections générales dans un délai de 22 mois à la date d’aujourd’hui. C’est donc désormais chose faite.
Globalement, le COST a pour mission d’accompagner le gouvernement dans sa politique de restauration « de l’intégrité du territoire national, apporter une réponse efficace à la crise humanitaire, renforcer la gouvernance, assainir et refonder la vie politique, assurer un retour à une vie démocratique normale, œuvrer à la réconciliation nationale et à la cohésion sociale », le tout adossé à une vision que de « faire du Burkinabè, l’artisan de son propre bien-être, de la stabilité et de l’essor de son pays ».
Selon la Charte de la Transition adoptée lors des assises tenues du 28 février au 1er mars 2022, le COST est chargé de :
définir les grandes orientations et les stratégies pour la formulation et la mise en œuvre des politiques en matière de réconciliation nationale et de cohésion sociale, de paix, de stabilité et de sécurité nationale
donner des orientations en matière de refondation et de l’Etat et d’amélioration de la gouvernance administrative, politique, économique et des secteurs sociaux
Suivre et évaluer la mise en œuvre des missions de la Transition ; élaborer les avis et recommandations qui en résultent
Formuler toute recommandation à toute institution, tout organisme ou toute entité publique ou privée dans le cadre de ses domaines d’attributions.
Selon toujours la Charte de la Transition, le COST, qui est un organe indépendant ne saurait être un doublon de l’Assemblée législative de la Transition en ce qu’il ne vote pas de lois, « participe à la définition de la vision prospective du pays » et constitue en même temps, « une aide à la décision au président du Faso ».
Rattaché à la présidence du Faso, le COST comprend quatre commissions : la commission chargée de la lutte contre le terrorisme et pour le rétablissement de l’intégrité territoriale ; celle chargée de l’action humanitaire ; celle chargée de la refondation de l’Etat et de l’amélioration de la gouvernance administrative, politique, économique et des secteurs sociaux et enfin, la commission chargée de la cohésion sociale et de la réconciliation nationale.
Le COST est doté d’un directoire* et est présidé par le chef de l’Etat lui-même, assisté de deux vice-présidents, les présidents des commissions et un secrétariat permanent. Les 40 conseillers ne travailleront pas à plein temps, juste des sessions ordinaires une fois par trimestre et des sessions extraordinaires en cas de besoin. Un décret pris par le président du Faso précisera dans les jours à venir les indemnités et autres avantages qui leur seront accordés. Leur mandat prend fin dès la prestation de serment du président qui sera élu, à l’exception du secrétariat permanent qui demeure en place durant six mois, le temps de transmettre les mémoires du COST à celui qui présidera aux destinées des 20 millions de Burkinabè durant cinq ans.
Paul-Henri Sandaogo Damiba compte sur le COST pour prodiguer les conseils à même « d’accroitre notre productivité agricole, booster notre industrie ou tirer un meilleur profit de nos ressources naturelles ». Au plan diplomatique, la contribution du COST devra aider le Burkina à « cultiver des relations apaisées et réciproquement bénéfiques avec l’ensemble de ses partenaires et amis ».
Mais tout cela sera peine perdue si en fin de compte, prévient le chef de l’Etat, « n’émerge pas une nouvelle classe politique vertueuse, préoccupée par l’intérêt général et résolument tournée vers l’édification d’une Nation sur le socle de nos valeurs cardinales ».
* Membres du directoire
Président : Paul Henri Sandaogo Damiba
Premier vice-président : Naon Daba
Deuxième vice-président : Jean-Baptiste Ilboudo
Président de la commission chargée de la lutte contre le terrorisme et pour le rétablissement de l’intégrité territoriale : Lieutenant-colonel Diawari Ismaël
Président de la commission chargée de l’action humanitaire : Kaboré/Ouattara Agnès
Président de la commission chargée de la refondation de l’Etat et de l’amélioration de la gouvernance administrative, politique, économique et des secteurs sociaux : Bassono Fulgence
Président de la commission chargée de la cohésion sociale et de la réconciliation nationale : Sanou Doti
Joachim Vokouma
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