« La morale peut agoniser partout, mais quand même pas au Burkina Faso » (Bonaventure Ouédraogo, président du CES)
Pour son forum national 2022, le Conseil économique et social (CES) a décidé de réfléchir autour du phénomène de la corruption. C’est d’ailleurs en partenariat avec l’Autorité supérieure de contrôle d’État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) que se tient, du 6 au 8 septembre 2022 à Ouagadougou, cette assise autour du thème : « Lutte contre la corruption au Burkina Faso : mécanismes pour une restauration des valeurs d’intégrité et de probité dans l’action administrative ». La cérémonie d’ouverture, intervenue dans la matinée de ce mardi 6 septembre 2022 au siège du CES, a mobilisé de nombreuses personnalités.
Pendant trois jours (6 au 8 septembre), les participants vont travailler en ateliers autour de quatre thématiques, à savoir l’état des lieux de la corruption, les dispositifs institutionnels et juridiques de lutte contre la corruption au Burkina, l’impact de la corruption sur les valeurs sociales positives du Burkina et les mécanismes de restauration des valeurs d’intégrité et de probité dans l’action administrative.
Le président du CES avec à sa gauche, le président du comité d’organisation, Augustin Hien et à sa droite, le contrôleur général d’État, Philippe Nion.
Le document de base des travaux est constitué d’une enquête d’opinion (analysée et enrichie) menée à cet effet dans les régions du Centre, Centre-nord, Centre-est, Centre-sud, Sud-ouest et des Hauts-Bassins. « Le public cible dans ces régions a concerné des acteurs institutionnels et ministériels, des autorités déconcentrées, des représentants de la police nationale et de la police municipale, des éléments de la douane, de la société civile, des leaders coutumiers et religieux, des acteurs du secteur privé et des partenaires sociaux », a situé le président du comité d’organisation, vice-président du CES, Augustin Hien.
Le président du CES, Bonaventure Ouédraogo, présidant l’ouverture du forum, relève qu’aucun pays, riche ou pauvre, ne peut asseoir une réelle croissance économique et assurer conséquemment un progrès social, s’il ne dispose d’une somme importante de ressources humaines compétentes, responsables et vertueuses à même de conduire véritablement son destin.
La cérémonie d’ouverture a mobilisé de nombreux invités.
C’est cette préoccupation que l’institution fait sienne, en engageant cette réflexion par la recherche de moyens et mécanismes pour restaurer la probité et l’intégrité de l’action administrative.
« Au Burkina Faso, l’administration est le principal centre d’impulsion de l’Etat et la régulatrice incontournable de la vie socio-économique », a mis en exergue le premier responsable du CES, Bonaventure Ouédraogo, pour qui, l’administration a la lourde tâche de piloter les missions de l’Etat.
La mise en place d‘une administration efficiente est, poursuit-il, une condition sans laquelle, une politique de développement économique et social ne peut atteindre les résultats escomptés. La rareté des ressources, l’immensité des besoins et les multiples besoins auxquels le pays fait face, ne sauraient s’accommoder de certains manquements, interpelle M. Ouédraogo.
Les communications seront animées par des membres du gouvernement, des responsables d’institutions et d’organisations de la société civile.
« Quelles que soient les options politique et idéologique d’un pays, le succès de toute politique de développement reste tributaire de l’engagement, la qualité et la moralité des hommes chargés de sa mise en œuvre », résume Bonaventure Ouédraogo, justifiant la quête des valeurs d’intégrité et de probité dans l’administration.
Pour le leader coutumier, « même si la morale agonise, elle peut agoniser partout, mais quand même pas au Burkina Faso, pays des hommes intègres. Ce serait un sacrilège pour la fierté et l’honneur que nous portons et qui font notre renommée un peu partout à travers le monde ».
C’est pourquoi pense-t-il qu’il faut faire du système éducatif, le creuset de formation d’une citoyenneté responsable, patriote, vertueuse, soucieuse de l’intérêt général, du bien commun et de la famille, un environnement où on inculque des valeurs et vertus aux enfants.
Les travaux devront aboutir à des « recommandations fortes »
Avant de livrer son message d’ouverture des travaux, le président Bonaventure Ouédraogo a eu une pensée pieuse pour les victimes de l’attaque à la mine survenue la veille, lundi, 5 septembre 2022 sur l’axe Djibo-Bourzanga. Il a, par rapport à cet évènement malheureux, insisté sur la nécessité de prendre davantage conscience de l’impératif de l’union sacrée avec les forces de défense et de sécurité.
O.L
Lefaso.net