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Reprise en main

Ainsi que le laissait subodorer son discours bilan sur la lutte contre l’insécurité dans lequel il ne s’était pas trop étalé sur les chiffres, le Président du Faso, Paul-Henri Sandaogo Damiba, s’est montré réaliste et pragmatique dans sa démarche. Conscient de la nécessité d’avoir une armée soudée, tirant dans la même direction, le président du Faso a, dans un premier temps, procédé à un réaménagement pour ne pas dire une rearticulation géographique des troupes, afin de faire face encore plus victorieusement à l’ennemi, pour résoudre au plus vite l’équation terroriste et s’attaquer aux autres chantiers de la transition, dont entre autres la refondation de l’Etat, pour lui donner une base structurelle plus adaptée à nos réalités et à même de poser les jalons d’une démocratie forte, dynamique et source de progrès. Et, dans la logique de cette dynamique, il fallait du sang neuf et un regard plus proche sur les questions militaires, pour se donner toutes les chances de réussite et soulager les populations en proie à des problèmes variés, qui tendent à plomber l’optimisme du Burkinabè lambda.

Le lifting gouvernemental intervenu dans la nuit d’hier lundi 12 septembre 2022 obéit à cette nouvelle volonté, avec le président lui-même qui prend les commandes du département de la Défense et les nominations d’officiers qu’il estime à même de lui permettre d’atteindre ses objectifs. Pour parler comme les «capitaines d’industrie», Damiba a donc mis un «Tigre dans son moteur» pour une efficacité plus grande et des résultats plus importants sur le terrain. C’est dire qu’après avoir interpellé la conscience des Burkinabè, le président du Faso s’affiche désormais comme le commandant en chef dans cette guerre, pour vaincre les dernières réticences et amener le peuple dans un esprit solidaire, synonyme d’un nouvel élan, à s’impliquer davantage dans la lutte. Un signal fort qui, s’il est suivi d’actions fortes emportera l’adhésion populaire, avec une victoire certaine au bout. Une reprise en main qui doit sonner l’hallali pour les terroristes, si tant est que les Burkinabè ont toujours fait face victorieusement à l’ennemi, chaque fois qu’ils sont allés au combat en rangs serrés. L’inversion de toutes les tendances négatives n’est plus loin, si nous nous mettons au diapason de cette ligne de conduite tracée dès le 24 janvier dernier et qui s’affirme nettement au fur et à mesure que la transition prend ses marques. Le tournant de ce 12 septembre devra, plaise à Dieu, être donc historique.

Boubakar SY

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