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Burkina/Économie : La Chambre de commerce entend relever les défis du secteur privé grâce à son plan stratégique 2021-2026

« La question sécuritaire et ses conséquences humanitaires continuent de mobiliser les efforts du gouvernement et des partenaires techniques et financiers », a souligné le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF), Mahamadi Savadogo. Une situation face à laquelle, l’institution qu’il dirige ne saurait rester en marge des efforts consentis pour relever les défis qui s’imposent au Burkina Faso, et partant, de son secteur privé. C’était à l’occasion du séminaire stratégique de la mandature 2021-2026 de la CCI-BF, initié ce jeudi 15 septembre 2022 à Ouagadougou.

À entendre le président de la CCI-BF, Mahamadi Savadogo, le conflit entre la Russie et l’Ukraine, mais aussi les effets post COVID continuent de cristalliser la communauté internationale, de désorganiser les chaînes d’approvisionnement des économies du Burkina Faso et de favoriser une inflation galopante. C’est pourquoi dit-il, la CCI-BF a voulu la tenue du présent séminaire, afin d’adopter son plan stratégique pour la mandature (PSM) 2021-2026, autour du thème : « quel plan stratégique de mandature dans un contexte de défis sécuritaires et de résilience économique ? ».

Les acteurs du secteur privé ont massivement répondu présent au regard des enjeux de la rencontre

Pour ce faire, Mahamadi Savadogo a invité les élus consulaires que sont notamment les chefs d’entreprises, à saisir toutes les opportunités qui s’offrent à eux en vue d’œuvrer auprès des pouvoirs publics au développement économique. Celui-ci, demeurant leur seule raison d’être et celui de leur institution.

« Nous ne devons avoir aucun autre agenda que celui de soutenir le gouvernement dans la restauration de l’intégrité du territoire national, la cohésion, la réconciliation nationale et le renforcement de la gouvernance socio-politique », a-t-il interpellé.

Le président de la CCI-BF, Mahamadi Savadogo a de nouveau sollicité l’accompagnement des PTF pour la mise en œuvre de son nouveau plan stratégique

Toute chose qui permettra selon lui, de contribuer au développement des affaires et d’exercer leurs responsabilités consulaires. Au terme de ce séminaire qui s’est voulu participatif, les avis de uns et des autres pour aboutir à un consensus sur les articulations du plan stratégique à mettre en œuvre, ont été recueillis.

Le témoignage d’un élu consulaire

En ce sens, plusieurs ont pris la parole pour donner leurs points de vue sur le sujet à l’ordre du jour, dont Ibrahim Zina, élu consulaire de la province du Sourou. « Nous traversons une crise sécuritaire qui est née d’une crise économique et alimentaire. Depuis l’instauration du couvre-feu dans notre localité, les boutiques sont vandalisées, les champs sont abandonnés, les stations services sont fermées et l’État n’a rien fait pour accompagner ces opérateurs économiques. Ce qui a entraîné beaucoup de jeunes dans le chômage », confie-t-il.

« La population est en train de s’appauvrir et les récoltes sont en train de s’épuiser », a signifié Ibrahim Zina, élu consulaire de la province du Sourou

Sur 6.500 hectares autrefois irrigués, il n’y a malheureusement aujourd’hui, plus un seul litre pour servir la vallée qui est en train de périr car l’eau est en train d’envahir les champs, selon M. Zina. Il explique également, que le Sourou enregistre à ce jour, plus de 250 boutiques cassées. Sans oublier les restrictions concernant les motos Aloba et les tricycles mettent à mal l’économie de la région quand on sait que ces engins permettent de transporter le sable et parfois même des cadavres, a-t-il mentionné.

Pour M. Zina, les opérateurs économiques doivent être davantage impliqués dans les prises de décisions surtout dans ce contexte particulier que traverse le pays.

Les recommandations faites à l’endroit du gouvernement

Ainsi, plusieurs recommandations ont été faites pour sortir de cette impasse. Celles faites à l’endroit du gouvernement sont notamment le renforcement des actions de reconquête du territoire national, la sécurisation des grands axes routiers, des convois, et des équipements économiques. Mais aussi la mise en place d’un dispositif d’alerte précoce des opérateurs économiques.

Les membres du gouvernement de la transition et la CCI-BF ont immortalisé cet instant

À cela s’ajoute, la mise en place dans une démarche participative avec les acteurs locaux, d’un programme d’urgence de développement des régions à fort défi sécuritaire qui auront un impact significatif sur la vie des populations. Ce programme concerne entre autres des activités génératrices de revenus en faveur des jeunes et femmes d’une part, ainsi que la réalisation d’infrastructures sanitaires, éducatives, routières, hydrauliques, d’autre part.

Ces recommandations font aussi cas de la mise en place d’un dispositif de déclaration, de suivi et d’un système d’accompagnement approprié, des préjudices causés aux outils de productions des entreprises, liés aux attaques terroristes. L’autre axe des doléances soumises à l’État, est l’allègement des procédures administratives pour soulager les opérations économiques en matière fiscale, douanière, sociale et de règlement de la dette intérieure.

« Nous avons l’avantage de connaître les attentes du secteur privé et nous travaillons ensemble pour relever les défis », a signalé le ministre du commerce, Abdoulaye Tall

Le ministre en charge du développement industriel et du commerce, Abdoulaye Tall a pour sa part relevé que le secteur privé demeurait dynamique malgré les obstacles auxquels il fait face. Pour lui, ce secteur est porteur d’espoir car c’est grâce à lui que l’État parvient à mobiliser ses ressources internes à travers les impôts et taxes pour répondre efficacement aux différents défis.

Le nouveau PSM de la CCI-BF estimé à plus de 270 milliards de francs CFA
« Le plan stratégique du secteur privé de plus de 270 milliards montre qu’il est toujours résilient mais surtout ambitieux et porteur d’espoir. Nous sommes donc venus en tant que gouvernement sous le leadership du Premier ministre pour l’assister, l’encourager et le rassurer que nous sommes prêts à l’accompagner », a affirmé le ministre du commerce.

Abdoulaye Tall a déclaré être dans une dynamique de travailler en synergie avec le secteur privé aux fins que la fraude et la contrefaçon ne viennent pas asphyxier les entreprises naissantes.

Des équipements médico-techniques offerts à l’unité des grands brûlés du CHU de Tengandogo

Au cours de la cérémonie officielle d’ouverture présidée par le Premier ministre Albert Ouédraogo, accompagné des membres du gouvernement, la CCI-BF a symboliquement offert des dons à des populations. Il s’agit en effet d’un chèque de cent millions de francs CFA pour les personnes déplacées internes et des équipements médico-techniques d’une valeur de vingt millions de francs CFA à l’unité des grands brûlés du CHU de Tengandogo.

Bien avant la clôture du séminaire, le directeur général de la CCI-BF, Issaka Kargougou a présenté aux parties prenantes les grandes lignes du Plan stratégique de la mandature 2021-2026 qui s’inscrit en droite ligne avec le Plan d’action du gouvernement de la transition. À l’horizon 2026, la CCI-BF se veut être l’institution leader de référence au cœur des actions de développement du secteur privé. Pour cela, elle envisage notamment la promotion de la transformation digitale en vue d’une meilleure compétitivité.

Dans cette vision, elle prévoit une étude sur la prospective du secteur privé d’ici à 2050. Mais aussi organiser des Journées nationales de l’intelligence économique (JNIE).

En rappel, la CCI-BF est un établissement public à caractère professionnel, créé le 11 juin 1948 avec cinq principales instances que sont l’Assemble générale, le Bureau consulaire, les délégations consulaires régionales, les commissions et la direction générale.

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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