La semaine écoulée a été marquée par des gestes de solidarité d’une portée incommensurable en “ces périodes de soudure “ comme l’a si bien indiqué le ministre en charge de la solidarité nationale, Lazare Zoungrana, lors de la réception de ces dons .Il s’agit tout d’abord du don de vivres et de biens de première nécessité (nattes ,pagnes, savon…) fait par Sa Majesté le Mogho Naaba Baongo et l’ensemble de sa cour aux personnes en détresse du fait du terrorisme, et ensuite de celui effectué par un opérateur économique de la place, Arouna Tamboura en l’occurrence.
Des gestes, qui, en dehors de leur valeur financière estimable, revêtent une haute portée symbolique, au regard de la personnalité des donateurs, de leur rang social et de l’idée répandue faussement de nos jours qui prétend que la solidarité n’a plus droit de cité dans ce Burkina Faso ‟ du chacun pour soi ”. Sur le premier point, et si l’on doit convenir que Sa Majesté est coutumière du fait (la plupart du temps dans la discrétion légendaire qui le caractérise) ,de mémoire, c’est la première fois que Naaba Baongo, accompagné des dignitaires de l’empire et avec la solennité qui sied, sacrifie à cette coutumière solidarité.
Sans vouloir en faire une récupération politicienne, il faut percevoir là, la confiance accordée aux autorités de la Transition en général, au ministère en charge de la solidarité nationale pour la traduire en réalité concrète au niveau des populations visées. En effet, et l’eut-il voulu que Sa Majesté pouvait passer par ses canaux traditionnels pour acheminer ces dons à leurs destinataires. Dans le droit fil de ses sorties récentes, où il exhortait ses compatriotes à s’unir et à être solidaires dans la résolution de la crise sécuritaire, le Mogho Naaba joint l’acte à la parole, indiquant ainsi la voie à tous.
Quant à l’opérateur économique, Tamboura, richissime homme d’affaires, discret lui aussi, au point d’être inconnu de la majorité de ses compatriotes, il s’inscrit dans la même veine, en magnifiant les valeurs multiséculaires qui ont toujours caractérisé le Burkinabè. Des gestes hautement symboliques donc ,faits par des hommes d’honneur, conscients de leur statut de modèles et de guides, qui viennent mettre à mal les idées qui soulignent la dureté de cœur des Burkinabè.
Des Burkinabè, qui, il faut le dire sont plutôt lassés des contorsions et des retournements de veste des politiques, au point que ceux-ci ont perdu tout crédit à leur niveau, comme le rappelait opportunément le Président Damiba, dans son discours du 4 septembre dernier. Les donateurs donnent donc un crédit à la Transition, à charge pour les autorités de ne pas le vendanger ,ce dont on peut-être certain ,à l’analyse de la démarche du ministère de la Solidarité nationale sur le terrain.
Un ministère dirigé de main de maître par un expert en la matière, si tant est que le ministre est un pur produit d’un organisme spécialisé dans la solidarité, la Croix-Rouge burkinabè en l’occurrence. Discret lui aussi, le ministre Zoungrana et son équipe travaillent sans relâche à soulager les peines des déplacés internes ,d’où ces soutiens de haute valeur à l’action gouvernementale. C’est l’occasion d’inviter l’ensemble des Burkinabè à se mettre au diapason, car, à l’étape actuelle de sa lutte contre les adversités, la solidarité constitue la première arme pour la victoire.
Boubakar SY