La Banque africaine de développement (BAD) et le ministère en charge de l’économie ont tenu une séance de travail en vue d’examiner de fond en comble les mécanismes à instaurer pour répondre efficacement aux besoins des Burkinabè face à la crise. C’était le vendredi 16 septembre 2022 à Ouagadougou, lors de la finalisation du Document de stratégie pays intérimaire (DSP-I 2022-2025). Mais aussi dans le cadre de la revue de performance du portefeuille de la BAD au Burkina Faso.
La triple crise sécuritaire, sanitaire et humanitaire qui bouleverse le Burkina Faso nécessite des initiatives allant dans le sens de remédier au plus urgent pour mettre un terme aux souffrances des populations. Toute chose qui justifie la présente rencontre d’échanges entre la BAD et le gouvernement de la transition, en l’occurrence, le ministère de l’Economie, des finances et de la prospective.
Il ressort des travaux que si le portefeuille des projets de la BAD est globalement satisfaisant, il convient de consentir davantage d’efforts pour l’atteinte des résultats escomptés. À ce jour, le portefeuille de projets avec la BAD comprend 18 projets actifs d’un montant global estimé à 553,38 millions d’Unité de compte (UC) ainsi qu’un appui budgétaire de 15 millions d’UC, selon Séglaro Abel Somé, ministre de l’économie, des finances et de la prospective. Ces projets sont repartis dans divers secteurs, à savoir l’agriculture, l’énergie, l’environnement, le transport, l’eau et l’assainissement.
Les deux domaines d’intervention du DSP-I 2022-2025
Le renforcement des infrastructures durables pour une croissance inclusive et verte et le soutien aux chaînes de valeur agricole pour booster la résilience de l’économie constituent les deux principaux domaines d’intervention du DSP-I 2022-2025. « Le Plan d’action servant de guide à l’action quotidienne du gouvernement a un coût global d’environ 12 000 milliards de francs CFA dont environ 3 000 milliards sont attendus de nos partenaires techniques et financiers », a confié le ministre Séglaro Abel Somé.
Séglaro Abel Somé, ministre de l’économie, des finances et de la prospective
Ces financements indispensables pour la mise en œuvre des activités entrant en droite ligne des objectifs fixés, vont être obtenus d’une part, grâce à l’appui de la BAD qui reste fidèle à ses engagements. « Nous avons une excellente collaboration avec le Burkina Faso qui date de plus de cinquante ans et que nous comptons renforcer et consolider en cette période de transition où les défis sont énormes », laisse entendre Daniel Ndoye, responsable pays de la BAD au Burkina.
Les actions à mener pour faire bouger les lignes
Pour M. Ndoye, le gouvernement fait des efforts considérables pour la définition de stratégies de développement claires. Comme l’a dit le ministre de l’économie, en dépit des défis sécuritaires et sanitaires qui s’imposent, des importants efforts sont faits pour la mise en œuvre des projets, soutient-il.
Daniel Ndoye, responsable pays de la BAD au Burkina
« Par conséquent, il nous faut travailler ensemble pour améliorer nos procédures et accélérer la mise en œuvre des projets en diligentant les procédures de passation des marchés et les décaissements », affirme le responsable pays de la BAD au Burkina.
Bien avant cette réunion, le ministère de l’Économie avait procédé avec la BAD, à un exercice de préparation du rapport combiné d’achèvement du document de stratégie pays (DSP) 2017-2021 en avril 2021.
Le groupe de la Banque africaine de développement a débuté ses opérations au Burkina Faso, en 1970. Ses interventions couvrent le développement des infrastructures dans le secteur de l’énergie, le développement des chaînes de valeur agricole, la maîtrise de l’eau, l’appui à l’émergence des pôles de croissance, la promotion de l’emploi des jeunes dans le secteur de l’agro-business, l’appui au financement du secteur agricole, ainsi que la réalisation d’infrastructures de désenclavement pour améliorer la commercialisation de la production agricole et les échanges intra régionaux.
Quelques participants de la rencontre entre la BAD et le ministère de l’Économie
Le cadre de coopération entre la Banque africaine de développement et le Burkina Faso est défini dans le Document de stratégie pays (DSP), qui indique notamment les secteurs dans lesquels la banque accentue ses interventions, en lien avec le référentiel national de développement du pays. Ainsi, le DSP 2017-2021, était aligné sur le Plan national de développement économique et social (PNDES 2016-2020). Dans le même esprit, la présente réunion vise principalement à s’assurer de la cohérence des axes d’intervention prévus dans le nouveau DSP intérimaire avec les orientations du Plan d’action de la transition (PAT).
Hamed NANEMA
Lefaso.net
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