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Inclusion financière au Burkina Faso : Les acteurs de la finance digitale réfléchissent sur l’opérationnalisation de l’accès aux données de services supplémentaires non structurés

La finance digitale représente une opportunité pour accélérer le taux d’inclusion financière au Burkina Faso. Pour ce faire, l’ouverture des données des services supplémentaires non structurées encore appelé code USDD aux acteurs de la finance digitale est incontournable. C’est ce qui a d’ailleurs motivé l’adoption en 2020 par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), de deux décisions relatives à la fourniture de l’accès aux utilisateurs finaux des réseaux et services de communication électronique pour l’offre des services à valeur ajoutée. Afin d’accélérer le processus de libéralisation des codes USSD au Burkina Faso, un atelier d’échanges réunissant l’ensemble des acteurs des services financiers numériques et les prestataires des services financiers, se tient ce 20 septembre 2022.

Les participants vont au cours de cet atelier d’échanges, mener la réflexion afin d’identifier les actions nécessaires pour rendre effective l’ouverture du code USSD au profit des acteurs de promotion de l’inclusion financière. De façon spécifique, ils pourront prendre connaissance du contenu des décisions d’ouverture du code USSD prises par l’ARCEP ainsi que les conditions tarifaires, en savoir davantage sur les procédures d’accès au code USSD, connaître le rôle de l’ARCEP et des opérateurs de téléphonie mobile dans l’opérationnalisation de l’ouverture de l’USSD et enfin proposer un plan d’actions pour rendre opérationnel l’accès au code USSD aux acteurs de promotion de l’inclusion financière.

L’atelier est organisé par le secrétariat permanent pour la promotion de l’inclusion financière (SP-PIF), en collaboration avec United nations capital development fund (UNCDF). A en croire Kalidou Ky, chef du département des études des statistiques et du suivi-évaluation du SP-PIF, le taux d’inclusion financière est de 35,75% pour le taux bancarisation classique.

Kalidou Ky, chef du département des études des statistiques et du suivi-évaluation du SP-PIF

Mais lorsque l’on considère la monnaie électronique, le taux d’inclusion financière se chiffre à 81,42%. Ce qui sous-entend que la finance digitale, est un moyen important pour faciliter l’accès des populations mises de côté dans le système bancaire classique, d’avoir accès aux systèmes financiers. Ce qui leur permettra de pouvoir accéder aux produits et services financiers afin de pouvoir entreprendre.

Voici pourquoi l’accès au code USSD, qui est une technologie de communication qui permet aux institutions d’interagir avec leurs clients, est important dans la finance digitale. Mais comme le souligne Kalidou Ky, pour que les institutions puissent bénéficier de ces codes, il faut que les opérateurs de téléphonie mobile leur offre cette opportunité, et ces opérateurs ne peuvent non plus fournir ces données tant que l’autorité de régulation des communications électroniques ne s’implique pas.

C’est l’ensemble des acteurs de cet écosystème, qui vont réfléchir à comment rendre effective l’accès aux données de services supplémentaires non structurés. La rencontre vise aussi à imprégner les acteurs, du contenu de deux décisions majeures prises en mars 2022, en lien avec l’ouverture et les conditions tarifaires.

Pour la tenue de ce cadre de réflexion, le SP-PIF bénéficie de l’accompagnement de l’UNCDF, à travers son programme Clean energy for people’s resilience. Un des objectifs visés par ce programme, est de soutenir le développement du marché des services financiers numériques.

Jeanine Ouattara, représentante pays de UNCDF

Selon la représentante pays de l’institution, Jeanine Ouattara, le digital est un facteur d’accélération de l’inclusion financière, c’est pourquoi son organisation travaille dans ce sens. Et cet atelier constitue pour elle, une bonne opportunité pour les participants, de réfléchir pour trouver les voies et moyens, afin de permettre aux populations vulnérables, de pouvoir profiter des services financiers numériques.

Elle précise que les besoins en termes d’accès et en produits financiers ont été évalués par le SP-PIF à travers des campagnes. Les prestataires vont donc réfléchir à adapter les services aux besoins exprimés par les populations en ce qui concerne l’accès à l’information sur les services disponibles, les conditions à remplir pour avoir accès à un prêt par exemple, l’accompagnement et la mise en relation avec les institutions financières, etc.

Il faut souligner que le Burkina Faso entend atteindre d’ici à 2023, un taux d’inclusion financière d’au moins 75% de sa population. C’est pourquoi un accent particulier est mis sur la promotion de l’implémentation de la finance digitale.

Armelle Ouédraogo/Yaméogo
Lefaso.net

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