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Politique : chaude journée à Bobo-Dioulasso

A l’appel d’organisations de la société civile, des Bobolais sont sortis ce matin pour exprimer leur colère contre la gestion de la crise sécuritaire par le pouvoir en place, une colère toujours vive trois jours après l’attaque terroriste perpétrée le 26 septembre 2022 contre un convoi humanitaire à hauteur de Gaskindé, dans le Soum.

« Damiba dégage », tel était le slogan des manifestants, en majorité des jeunes, qui sont sortis ce matin à Bobo-Dioulasso, pour exprimer leur mécontentement à l’égard des dirigeants du pays. Selon eux, le président Paul Henri Sandaogo Damiba n’est pas en mesure de faire face aux groupes terroristes qui font chaque jour, des victimes dans notre pays.
Pour Nestor Podassé dit Mandela 1er, un leader d’une des Organisations de la société civile à l’origine de la manifestation, le président Damiba avait justifié sa prise du pouvoir, le 24 janvier 2022, par l’incapacité du président Roch Marc Christian Kaboré à assurer la sécurité des Burkinabè.  » Nous constatons qu’il y a plus de morts aujourd’hui que quand il n’était pas arrivé au pouvoir. Nous voulons dire à Damiba que Kossyam est un lieu pour diriger et non pour faire du stage », a t-il martelé.
Les manifestants ont contraint les commerçants à fermer le grand marché ; des magasins et boutiques aux alentours du marché sont restés fermés durant toute la journée.



Les forces de sécurité (police et gendarmerie) sont intervenues pour disperser les manifestants à coups de grenades lacrymogènes, lesquels répondaient avec des jets de pierres et autres projectiles.
Entre temps, des loubards armés de chicottes sont arrivés et se sont mis à frapper les manifestants. Trois personnes auraient été blessées, selon Nestor Podassé dit Mandela 1er, qui condamne ces agissements car dit-il, « la constitution nous donne le droit de manifester librement ». Il a indiqué que lui et ses camarades saisiront les organisations de défense des droits de l’homme afin que  » justice soit rendue aux blessés ».
Interrogés, des des commerçants disent avoir fermé leurs magasins pour compatir aux douleurs des parents des victimes de l’attaque du convoi.  » La plupart des victimes sont des commerçants. Nous voulons compatir aux douleurs de leurs parents « , a confié Omar Ouédraogo, leader d’OSC.
Pour lui, les tenants du pouvoir ont abandonné les populations à la merci des groupes terroristes, invitant le président Damiba à « prendre très au sérieux la question sécuritaire ».
Les forces de sécurité sont restées sur la Place Tiéfo Amoro jusqu’à 15h pour empêcher les manifestants de s’y rassembler.

Hamed Zerbo
Kaceto.net (Bobo-Dioulasso)

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