« Les terroristes ne sont pas plus armés et entraînés que nous. Il faut que les nouvelles autorités ouvrent l’œil et le bon. Tous les militaires doivent quitter les bureaux climatisés et aller au front », a déclaré Boukari Conombo, au lendemain de la chute du président Paul-Henri Damiba qu’il accuse de trahison. Coordonnateur du mouvement Brassard noir, il dit s’exprimer en tant que citoyen au regard de la suspension des activités politiques et des OSC par les nouvelles autorités.
« Nous pensons que la chute du lieutenant-colonel Damiba est une bonne chose. C’est un ouf de soulagement pour le peuple burkinabè du moment où on n’avait plus d’espoir avec ce Monsieur. En huit mois, il a amené notre pays dans un gouffre intolérable. Il n’avait aucune notion de la gestion sécuritaire et administrative du pays. Nous avons vécu huit mois d’enfer et c’était difficile pour le peuple burkinabè.
Il gouvernait dans le déni, le mensonge et la camaraderie. Il a oublié que le pays est en guerre. C’est vraiment malheureux pour un jeune officier. Ce coup d’Etat était prévisible. Le peuple burkinabè est un peuple qui regarde, observe et à un moment donné prend ses responsabilités. Quand vous voyez les différentes marches de dénonciation, ces derniers temps, le peuple avait commencé à exprimer sa colère.
Sous Paul Henri Sandaogo, le Burkina Faso n’a jamais été autant humilié. Des populations étaient obligées de manger des feuilles, des enfants mourraient de faim. Il n’était pas capable de faire sécuriser un convoi. Je me demande bien comment il a fait pour rester pendant huit mois à la tête du pays. Il ne doit pas quitter ce pays. Il doit répondre de ses actes de trahison, de tentative d’assassinat d’un président démocratiquement élu. S’il est aux mains des Français, ces derniers ne doivent pas commettre l’erreur de l’exfiltrer comme ils l’ont fait avec Blaise Compaoré.
Les nouvelles autorités sont au courant de tout. Ce qui s’est passé le 30 septembre n’est pas un coup d’Etat. Ces jeunes militaires sont venus rectifier l’idéal. Ils doivent écouter le peuple et rester aux côtés de ce peuple résilient, meurtri et combattant. Ce n’est pas plus que ça. Au lieu de restaurer le territoire, Damiba était en train de restaurer un ordre ancien. Il ne pouvait pas ne pas échouer. Alors que les nouvelles autorités écoutent ce peuple, et elles verront un accompagnement naturel de ce même peuple. Il ne faut que ces autorités fassent les mêmes erreurs que Damiba en faisant l’exclusion dans la mise en place des organes de la transition.
Les nouvelles autorités doivent également travailler à ramener la confiance au sein de notre armée, à asseoir la cohésion au sein de notre armée pour qu’ensemble nous fassions cette guerre. Faire la guerre, ce n’est pas difficile. Je ne suis pas militaire. Mais je me dis que s’il y a la cohésion et l’entente entre les forces de défense et de sécurité, s’il y a la cohésion entre les populations, nous allons gagner cette guerre. dans la vérité. Les terroristes ne sont pas plus armés et entraînés que nous. Il faut que les nouvelles autorités ouvrent l’œil et le bon. Tous les militaires doivent quitter les bureaux climatisés et aller au front ».
LeFaso.net
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