Ouagadougou : Un centre-ville mort, mais la vie se poursuit à Wemtenga et Karpala
Après les tirs intervenus dans l’après-midi de ce 1er octobre 2022, au lendemain du second coup d’Etat militaire, le centre-ville de Ouagadougou, notamment le grand-marché et ses alentours, s’est vidé de ses occupants.
Boutiques et magasins sont fermés au grand marché, sauf quelques-uns qui restent encore la porte entrouverte pour attendre les clients d’occasion. Les vendeurs ambulants, eux, semblent ne rien comprendre à la situation. Ils continuent d’accoster les passants.
Toute la zone est bouclée. Mais autre quartier, autre ambiance. A Wemtenga, les gens vaquent à leurs occupations comme si de rien n’était. Le marché hebdomadaire de Wemtenga a lieu même à ce moment. Pour les vendeurs, c’est le plus important, c’est leur marché.
« Madame, si nous ne vendons pas, nous allons manger quoi ? », répond Hamidou Sawadogo, ce commerçant de friperie. Le marché est animé comme à son habitude et les vendeurs attendent l’arrivée des clients.
Pour cet autre vendeur, Saïdou Bouda, ce qui se passe, ce sont les problèmes des politiciens. « Pas nous qui cherchons à manger », dit-il.
A Karpala, même son de cloche qu’à Wemtenga. Les habitants vaquent à leurs occupations habituelles et aucun commerce n’est fermé. Devant un libraire, nous rencontrons des parents venus faire des achats pour la rentrée scolaire.
L’incertitude plane quant à l’effectivité de la rentrée prévue pour le 3 octobre 2022, mais le parent qui désire garder l’anonymat, se dit confiant et pense que la situation s’apaisera d’ici lundi.
Dans l’un des marchés du quartier, les commerçants interrogés ne souhaitent que le retour au calme et l’entente entre les militaires.
« Les terroristes nous endeuillent chaque jour et au lieu de nous unir. Nous nous combattons entre nous. Nous voulons seulement la paix pour notre pays », nous confie Boureima Ouédraogo, vendeur de chaussures.
Justine Bonkoungou/Yvette Zongo
Lefaso.net