Economie

Pénurie de carburant au Burkina Faso : « Il n’y a plus de rationnement, les quantités sont livrées à 100% aux distributeurs », assure le ministre du commerce Serge Poda

Le Burkina Faso est confronté depuis environ deux semaines à une perturbation de la distribution du carburant, notamment le super 91. Une situation qui a créé des scènes de panique et des affluences sans précédent dans les stations-services des différentes villes du pays. Invité au journal de 20h de la RTB le mardi 3 janvier 2023, le ministre du commerce Serge Poda a donné plus de précisions sur la situation qui prévaut au sein de la nationale des hydrocarbures.

Le ministre du développement industriel, du commerce, de l’artisanat et des petites et moyennes entreprises, a d’entrée présenté les excuses du gouvernement et de la SONABHY aux populations burkinabè pour les désagréments causés par cette pénurie. Il a rappelé que ces opérations de rationnement étaient dues à des opérations de maintenance dans certains dépôts extérieurs de la SONABHY qui ont causés des problèmes d’acheminement du super 91.

Serge Poda rassure les Burkinabè que les distributions normales ont repris depuis fin décembre et se poursuivent. « Depuis le 27, 28, 29 décembre 2022, les opérations d’acheminement ont repris et environ 4 millions de litres du super 91 sont acheminés quotidiennement par des centaines de citernes jusqu’au dépôt de Bingo (sortie ouest de Ouagadougou). Depuis le 30 décembre 2022, la SONABHY fournit et a procédé à la suspension des rationnements. Et normalement la situation devrait rentrer dans l’ordre. La consommation de la ville de Ouagadougou et ses environs est estimée entre 2,7 millions et 3 millions de litres par jour. En guise d’exemple 3,3 millions de litres de carburant ont été livrés aux distributeurs le 2 janvier 2023, plus que le pic de consommation normale dans la capitale », soutient-il.

Face aux files d’attentes incessantes devant les essenceries, le ministre du commerce remet en cause le comportement de certains distributeurs et consommateurs. « Selon nos informations, cette difficulté se résume soit par des rétentions volontaires de certains distributeurs, soit par des constitutions de stocks inexplicables de certains consommateurs. C’est ce qui épuise rapidement les stocks et crée toujours la psychose. Je puis rassurer que la situation est rentrée dans l’ordre et des instructions ont été données pour qu’il y ait une équipe de veille et de travail continu afin de toujours livrer à 100% les quantités dédiées à chaque distributeur pour satisfaire les Ouagavillois », explique-t-il.

Des mesures sont prises en la matière pour lutter contre ces comportements selon le ministre en charge du commerce Serge Poda. « Nous avons instruit les brigades de contrôle du ministère du Commerce et les services techniques des ministères en charge de l’énergie et de la sécurité pour faire des inspections et des contrôles afin de vérifier l’état des choses. Il y a eu des situations où des personnes ont été interpellées et les sanctions en la matière seront prises. Nous allons renforcer davantage les équipes de contrôle afin de dissuader toute personne qui voudrait s’adonner à ces pratiques. Au niveau du ministère nous veillons à cela. Certes, les équipes ne peuvent pas être à toutes les stations au même moment mais la veille c’est 24H sur 24 », assure-t-il.

Pour Serge Poda, cette difficulté d’approvisionnement en carburant n’est pas spécifique au Burkina Faso mais mondiale en raison des crises géopolitiques mondiales qui ont perturbé les circuits de distribution.
Le gouvernent a pris des dispositions pour éviter de pareilles situations selon Serge Poda. « A court terme, nous avons décidé d’élargir nos partenaires-fournisseurs et renforcer le pack des camions citernes qui pourraient acheminer les hydrocarbures au Burkina Faso. A long terme, les réflexions sont engagées sur la structure des prix. En rappel, le budget de l’Etat débourse deux milliards de FCFA par jour pour la subvention du prix du carburant afin de maintenir les prix du super 91 et du gasoil bas par rapport aux autres pays de la sous-région. Mais si le budget de l’Etat n’arrive plus à supporter ces charges, il va falloir aller vers la vérité des prix et dire clairement aux Burkinabè que la situation est intenable pour la SONABHY, intenable pour le budget de l’Etat », prévient-il.

Des réflexions seront également menées pour une un fonctionnement et une gestion efficaces de la SONABHY selon Serge Poda, ministre du développement industriel, du commerce, de l’artisanat et des petites et moyennes entreprises du Burkina Faso.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net
Source : RTB

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