Burkina : Un agent de banque accusé d’avoir volé plus de deux milliards de francs CFA à une société
Un agent d’une banque de la place est accusé d’avoir volé plus de deux milliards de FCFA d’une société privée avec la complicité de son épouse et de ses partenaires d’affaires.
Un agent d’une banque de la place est accusé d’avoir détourné plus de deux milliards de francs CFA de la société Supernet technologies holding (STH). Le présumé auteur du détournement a créé cette société avec quatre autres associés.
Selon un rapport d’audit juridique et de gestion de la société que Lefaso.net a pu consulter, l’agent de banque est accusé d’avoir détourné la somme deux milliards avec la complicité de son épouse et de ses partenaires d’affaires en posant des actions frauduleuses sur les biens de la société.
« La fraude estimée totale s’élève à deux milliards cent soixante-onze millions cent quatre-vingt-treize mille cent vingt-quatre francs CFA (2 171 193 124) en plus des salaires non justifiés. A cela s’ajoute les encaissements en espèces de créances entre janvier 2022 et la date de la signature du présent rapport, mais aussi la fraude fiscale à travers la majoration de nombreuses charges et la distribution de dividendes non soumis à l’impôt », peut-on lire dans le rapport.
De 2018 à 2022, plusieurs irrégularités auraient ainsi entaché l’image fidèle des comptes de la STH. On note notamment un défaut de comptabilisation d’une partie du chiffre d’affaires en 2020, la comptabilisation de charges sans justification, une sortie massive de trésoreries pour des tiers sans justification.
A cela s’ajoutent des salaires très élevés par rapport à ceux servis dans les PME locales, des dépenses relevant des actes anormaux de gestion, la distribution de dividendes au mépris des textes, des écritures de régularisation qui ne répondent à aucune logique comptable, des impôts insuffisamment déclarés…
« Sans vouloir nous immiscer dans la gestion de l’entité STH SARL, Monsieur le Procureur du Faso près le tribunal de Grande Instance de Ouagadougou nous jugeons nécessaire que des mesures conservatoires soient prises pour limiter l’action des co-gérants en attendant le jugement final. Tout cela dans l’intérêt de la société, des associés, du public mais aussi pour la préservation des emplois », recommande le rapport en date du 14 mars 2022.
A noter qu’un deuxième rapport de contre-expertise datant de juin 2022 révèle à peu près le même montant volé.
L’affaire, devant le tribunal de grande instance de Ouagadougou, n’a pas encore été jugée. « Impunité ou lourdeur administrative ? » se demandent certaines personnes du monde des affaires, qui ne sont pas loin de penser que « des complicités tapies dans l’ombre bloquent la tenue du jugement de ce dossier ». Affaire à suivre…
Lefaso.net