A l’occasion du 35e anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara, la veuve Sankara dit merci au peuple pour le soutien au cours du premier volet du procès de son défunt mari dans ce message. Dans son message, elle encourage le Burkina Faso à scruter d’autres partenariats pour la lutte contre le terrorisme.
La date du 6 Avril 2022 restera gravée dans l’Histoire de notre pays comme un moment important au cours duquel la justice du Burkina Faso a sanctionné les assassins du Président Thomas Sankara et ses 12 compagnons d’infortune.
Encore une fois, je tiens à vous remercier, toutes et tous, de votre soutien avant et pendant ce premier volet du procès. Mes remerciements vont aux avocats des familles, aux animateurs de la campagne de la « lutte contre l’impunité, justice pour Thomas Sankara », à l’Afrique militante en général, aux associations du Burkina, à la Diaspora, au peuple burkinabé et aux amis du Burkina Faso.
Nous devons toutefois savoir que notre lutte n’est pas finie. Dans une prochaine étape, il sera question du volet international du procès Thomas Sankara et ses 12 compagnons, volet devant faire la lumière sur les complicités extérieures de ces assassinats.
Par conséquent, cette situation nous oblige à rester vigilants et patients car il nous faut franchir une étape décisive. La campagne « lutte contre l’impunité, justice pour Thomas Sankara » continue. Nous ne devons pas nous laisser distraire par ceux-là même qui n’ont jamais voulu de ce procès.
A la suite de ce premier volet du procès Sankara, l’idée d’une réconciliation a été relancée ces derniers temps par les autorités du Burkina. Nous, membres de la famille Sankara, avons trouvé cette idée judicieuse pour la stabilité et la cohésion durable de notre pays. Car notre quête de justice n’est pas motivée par un sentiment de vengeance ou de revanche. Mais comme vous le savez, la condamnation de Blaise Compaoré – malgré sa demande de pardon écrite et lue – est toujours valable.
La réconciliation nationale ne saurait se faire dans l’oubli des normes judiciaires requises. Acter une justice à deux vitesses, reviendrait à légitimer l’existence des citoyens de première et de seconde zone. Une réconciliation irrespectueuse de nos juridictions ne saurait assurer la cohésion sociale.
Le Burkina, comme nous le savons tous, traverse une période grave de son Histoire du fait de la déstabilisation qui lui est imposée par des terroristes soutenus par des forces de l’ombre. Ces forces veulent rayer notre pays de la carte du monde. Ce projet est inacceptable.
Nous devons tous opter pour le soutien de nos forces de sécurité, des familles des victimes et des déplacés de guerre qui se comptent par milliers.
Certes, nous devons compter sur nos propres forces, mais il est impératif que nous fassions, au besoin, recours aux partenaires honnêtes et crédibles.
Puisse le patriotisme burkinabè nous servir de boussole pour la victoire finale contre le terrorisme, pour la cohésion sociale et pour la prospérité de notre pays.
La patrie ou la mort, nous vaincrons !
Montpellier le 15 octobre 2022
Madame Mariam Sankara
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