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Burkina : « IB peut et doit avoir l’audace, l’imagination et l’intégrité de Sankara » (ambassadeur Bassirou Sanogo)

<div class&equals;"rss&lowbar;chapo">&NewLine;<p><strong>Premier ambassadeur du Burkina en Algérie&comma; journaliste de formation et proche collaborateur de Thomas Sankara&comma; Bassirou Sanogo se prononce sur l&rsquo&semi;actualité politique nationale&comma; avec un retour sur l&rsquo&semi;histoire du pays&period; Interview &excl; <&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<&sol;div>&NewLine;<div class&equals;"rss&lowbar;texte">&NewLine;<p><strong>Lefaso&period;net &colon; Quelle est la lecture que vous faites de l&rsquo&semi;instabilité institutionnelle que connaît le Burkina&comma; de 2014 à ce jour &quest;<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>Bassirou Sanogo &colon; Il faut rappeler que l&rsquo&semi;insurrection populaire d&rsquo&semi;octobre 2014 est l&rsquo&semi;aboutissement d&rsquo&semi;une lutte populaire&comma; multiforme et soutenue&period; Elle est intervenue après un long règne &lpar;27 ans&rpar; d&rsquo&semi;un président&comma; qui a quand même triché avec la démocratie &lpar;libérale&rpar;&period; Il ne voulait pas céder le pouvoir &colon; sa ferme volonté de modifier l&rsquo&semi;article 37 de la Constitution en témoigne amplement&period;<&sol;p>&NewLine;<p>L&rsquo&semi;insurrection de 2014 est survenue parce qu&rsquo&semi;il n&rsquo&semi;y avait pas de perspectives de changement&period; L&rsquo&semi;instabilité institutionnelle peut-être soumise à deux lectures&period; Il y a d&rsquo&semi;abord les attentes non résolues du peuple insurgé&comma; majoritairement jeune&period; Le changement ou renversement du régime s&rsquo&semi;est opéré sans que les acteurs de ce changement aient vu leurs attentes légitimes se réaliser sur les plans socio-économiques et de la bonne gouvernance notamment&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Les insurgés espéraient que « plus rien ne sera comme avant »&period; Ils ont été déçus&period; <br &sol;>&NewLine;L&rsquo&semi;autre lecture&comma; peut-être la plus préoccupante&comma; c&rsquo&semi;est que depuis 2015&comma; nous sommes dans une situation d&rsquo&semi;insécurité galopante&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Pour ce qui est des causes&comma; il faut remonter au pouvoir précédent&period; Nous avons vécu presqu&rsquo&semi;une décennie sous Blaise Compaoré de « traficotage » avec les terroristes&sol;djihadistes qui étaient logés&comma; nourris et blanchis à Ouagadougou&period; En réalité&comma; il se réalisait des affaires juteuses mais dangereuses&comma; à terme&comma; sur notre dos &semi; car les terroristes opéraient à partir de notre territoire et les voisins&comma; notamment le Mali&comma; en prenaient des retombées dommageables&period; Ce volet sécuritaire a été également mal gérée&comma; faute d&rsquo&semi;une bonne analyse et compréhension de la situation&period; Résultat &colon; on n&rsquo&semi;a pas une véritable stratégie de riposte&comma; d&rsquo&semi;offensive adaptée aux attaques terroristes&period; Pour dire vrai&comma; il y a eu une incapacité de juguler la crise sécuritaire sous Roch Kaboré et Damiba&period; C&rsquo&semi;est cette incapacité conjuguée à la mal gouvernance socio-économique qui ont créé les conditions de réalisation des putschs&period; Pour nous résumer&comma; la situation actuelle résulte de gros espoirs déçus&comma; tant sur le plan socio-économique que sécuritaire&period;<&sol;p>&NewLine;<p><strong>On s&rsquo&semi;accorde à dire que le Burkina a les ressources humaines de qualité nécessaire&comma; le potentiel naturel et matériel suffisant pour se sortir de là&period; Qu&rsquo&semi;est-ce qui fait que depuis l&rsquo&semi;insurrection populaire&comma; la marche balbutie&comma; alors que tous semblent conscients de ce qu&rsquo&semi;il faut faire pour avancer &quest;<br &sol;>&NewLine;<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>C&rsquo&semi;est exact&period; La situation de 2014 a montré que ce pays&comma; dans sa grande majorité&comma; voulait un changement qualitatif&period; D&rsquo&semi;autant qu&rsquo&semi;il existe encore des Burkinabè qui ont vécu la période de la Révolution et qui&comma; avec très peu de moyens&comma; ont pu mobiliser pratiquement l&rsquo&semi;ensemble du pays pour diverses tâches de développement&period; Le facteur commun qui a conduit à l&rsquo&semi;insurrection populaire&comma; c&rsquo&semi;est qu&rsquo&semi;on voulait un changement qualitatif&comma; qui se traduise dans le vécu socio-économique des populations&period;<&sol;p>&NewLine;<p> On a pensé que le pouvoir qui suivrait Blaise Compaoré tiendrait compte de ce besoin&comma; voire impératif&comma; de changement socio-politique et sécuritaire&period; Au vrai&comma; le pouvoir en place a manqué de vision politique&period; Si aujourd&rsquo&semi;hui&comma; Sankara est mondialement célébré&comma; si on étudie sa pensée et ses approches de développement dans des universités&comma; c&rsquo&semi;est qu&rsquo&semi;on lui reconnaît des mérites&comma; surtout en matière de développement endogène&comma; de mobilisation populaire&comma; de réhabilitation culturelle&comma; de valorisation de l&rsquo&semi;homme en tenant compte de la justice&comma; de l&rsquo&semi;équilibre et de transparence dans la gestion de la chose publique&period;<&sol;p>&NewLine;<p><strong>Au-delà de tous les défis passagers&comma; ce à quoi aspirent les Burkinabè&comma; c&rsquo&semi;est d&rsquo&semi;asseoir une véritable nation&period; Quelles sont les conditions indispensables pour y parvenir &quest; <br &sol;>&NewLine;<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>J&rsquo&semi;estime que ce pays est un assemblage de 63 ethnies&period; C&rsquo&semi;est assez rare en Afrique de l&rsquo&semi;Ouest&period; Ce pays a été créé en 1919&comma; en tant que colonie&period; C&rsquo&semi;est-à-dire qu&rsquo&semi;on a pris le bloc mossi de 61 000 km2 et on a collé un certain nombre de régions&period; Par exemple&comma; la région d&rsquo&semi;où je suis originaire &lpar;la Boucle du Mouhoun &colon; ndlr&rpar;&comma; avant 1919&comma; dans le cadre de l&rsquo&semi;organisation administrative du Haut-Sénégal et Niger&comma; faisait partie du Cercle de San&comma; au Soudan français &lpar;actuel Mali &colon; ndlr&rpar;&period; C&rsquo&semi;est à partir de 1919 qu&rsquo&semi;elle a fait partie de la Haute-Volta&period; Quand&comma; en 1932&comma; la colonie a été supprimée&comma; les Cercles de Tougan et de Ouahigouya ont été rattachées au Soudan français&period; La Haute-Côte d&rsquo&semi;Ivoire englobait la majeure partie du pays mossi et une bonne partie de l&rsquo&semi;Ouest&period; Dori relevait du Niger&period; A partir de 1945&comma; quand il y a eu cet élan de promotion des libertés&comma; les partis politiques étaient autorisés&period; C&rsquo&semi;est une période où Monseigneur Joanny Thévenoud &lpar;premier évêque de Ouagadougou &colon; ndlr&rpar; et le Mogho Naaba Koom ont pensé à la reconstitution&comma; dans les limites de 1932&period;<&sol;p>&NewLine;<p>A cette période-là&comma; côté moaga&comma; on a créé l&rsquo&semi;UDIHV &lpar;Union pour la défense des intérêts de la Haute-Volta&rpar;&comma; qui était d&rsquo&semi;obédience moaga et qui se limitait à l&rsquo&semi;ère géo-culturelle moaga&period; Monseigneur Thévenoud&comma; qui était tout puissant à l&rsquo&semi;époque &lpar;il n&rsquo&semi;y avait pas un gouverneur&comma; mais un administrateur supérieur&rpar;&comma; a dit qu&rsquo&semi;il faut élargir le mouvement au reste des peuples&period; La création d&rsquo&semi;un territoire sur la base de la simple unicité géographique et culturelle ne pouvait pas être acceptée par le colon&comma; parce qu&rsquo&semi;il allait se retrouver devant un bloc ingouvernable&period; C&rsquo&semi;est dans ce contexte que Nazi Boni est apparu&comma; lui qui a refusé de rejoindre le RDA&comma; créé en 1946 à Bamako&period; Il reprochait&comma; en substance&comma; à Houphouët-Boigny&comma; de faire&comma; en tant que président du syndicat des planteurs &lpar;Syndicat agricole africain&comma; SAA &colon; ndlr&rpar;&comma; le jeu du colonat français&comma; ayant autant besoin de la main-d&rsquo&semi;œuvre mossi que le colon&period; Il a refusé d&rsquo&semi;être RDA et a rejoint les Mossis qui voulaient l&rsquo&semi;établissement de la Haute-Volta&period;<&sol;p>&NewLine;<p>L&rsquo&semi;ambassadeur Bassirou Sanogo&comma; posant ici avec le président palestinien&comma; Yasser Arafat &lpar;à gauche&rpar;&comma; en 1984 à Alger<&sol;p>&NewLine;<p>Il faut rendre hommage à Nazi Boni&comma; à la mesure et son apport à la reconstitution de la Haute-Volta&period;<&sol;p>&NewLine;<p>C&rsquo&semi;est dire simplement qu&rsquo&semi;il y a eu un élan unitaire&comma; affirmé par nos pères pour la reconstitution&period; On est allé à ce rythme-là jusqu&rsquo&semi;à l&rsquo&semi;indépendance&period; La Haute-Volta était un des rares pays où on trouvait tous les partis à vocation fédérale&comma; comme le RDA&comma; le PRA &semi; et on avait une élite politique très brillante&comma; très consistante &lpar;des élus qui se sont frottés au palais Bourbon&comma; à des élus comme Edgar Faure&comma; Maurice Thorez&comma; Antoine Pinay&comma; etc&period;&rpar;&period; C&rsquo&semi;étaient des « animaux » politiques bien formés qu&rsquo&semi;on a retrouvés au début de l&rsquo&semi;indépendance &colon; Maurice Yaméogo était par exemple un militant de Gérard Kango &lpar;Ouédraogo&rpar; dans le cadre du MDV &lpar;Mouvement démocratique voltaïque&rpar; &semi; Nazi &lpar;Boni&rpar; a créé&comma; d&rsquo&semi;abord en 1954&comma; le MPEA &lpar;Mouvement populaire d&rsquo&semi;émancipation africaine&rpar;&comma; devenu le MPA &lpar;Mouvement populaire africain&rpar; en 1957 et qui a rejoint&comma; en tant que parti national&comma; le PRA &lpar;Parti pour le regroupement africain&rpar;&period; C&rsquo&semi;était une faune politique combattive&comma; déterminée à retrouver la Haute-Volta reconstituée &colon; Ouezzin Coulibaly&comma; Joseph Conombo&comma; Gérard Kango Ouédraogo&comma; Nazi Boni&comma; Henri Guissou&comma; entre autres&comma; animeront une vie politique des plus palpitantes en AOF&comma; certainement à la mesure de la qualité du personnel politique&period;<&sol;p>&NewLine;<p>A la veille des indépendances&comma; c&rsquo&semi;est ici qu&rsquo&semi;il y a eu la première crise parlementaire&comma; où une coalition a tenté de renverser le gouvernement Ouezzin &lpar;Coulibaly&rpar; en 1957&period; Maurice Yaméogo&comma; qui était militant du MDV &lpar;dont le secrétaire général était Gérard Kango Ouédraogo&rpar;&comma; a quitté ce parti pour renforcer le RDA de Ouezzin Coulibaly&period; Ce qui a permis au gouvernement Ouezzin d&rsquo&semi;échapper à la chute&period; Après cet épisode&comma; Ouezzin a formé son gouvernement et nommé par reconnaissance Maurice Yaméogo comme ministre de l&rsquo&semi;Intérieur&comma; donc second personnage de l&rsquo&semi;Etat&period; Quand il était souffrant&comma; il a appelé son second pour lui passer la main&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Au vrai&comma; ce qu&rsquo&semi;il faut retenir&comma; c&rsquo&semi;est que la génération de nos aînés était des politiciens constants&comma; aguerris&comma; avec une grande culture nationale &lpar;ils étaient imprégnés de leur culture nationale&rpar;&period; Ils avaient une formation solide &semi; leurs collaborateurs français les respectaient au palais Bourbon&period;<&sol;p>&NewLine;<p>La classe politique était de qualité et avait une particularité &colon; elle tenait à rester ensemble&period; Donc&comma; après la reconstitution&comma; ils ont cheminé ensemble jusqu&rsquo&semi;à l&rsquo&semi;indépendance&period; Après la proclamation de l&rsquo&semi;indépendance&comma; le président Maurice Yaméogo a essayé d&rsquo&semi;être très inclusif dans la gestion du pouvoir&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Je m&rsquo&semi;explique &colon; il était président de la République&comma; son ministre des Affaires étrangères était Lompolo Koné &lpar;de 1960 au 3 janvier 66&rpar;&comma; son président de l&rsquo&semi;Assemblée nationale était Begnon Damien Koné&comma; secondé par Douoni Séré &semi; le président de la Cour de sûreté était Domba Konaté &semi; le chef d&rsquo&semi;Etat-major général des armées était Sangoulé Lamizana et le commandant de la Garde républicaine était Laknapé Lamizana &semi; le commandant de la Gendarmerie nationale était Maurice Sanou&comma; etc&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Bref&comma; l&rsquo&semi;ensemble de la Haute-Volta se trouvait représentée dans le pouvoir&period; Côté administration&comma; vous trouverez un Lobi comme commandant de Dori&comma; un Gulmantché à Toma&comma; un Mossi à Bobo-Dioulasso&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Dès l&rsquo&semi;indépendance&comma; il y a eu cette vision inclusive qui se retrouvait dans l&rsquo&semi;organisation administrative et politique pour créer une nation&period; Après le 3 janvier 1966&comma; Lamizana&comma; dans son premier discours&comma; a dit &colon; « Je ne suis d&rsquo&semi;aucun village&comma; d&rsquo&semi;aucune ethnie&comma; d&rsquo&semi;aucune région &semi; je suis Voltaïque tout court »&period; Il croyait en la nation&period; Et il a géré le pays pendant quatorze ans dans cet esprit&period; Quand Saye Zerbo est venu&comma; il a fait le tour du Burkina&comma; pratiquement à pied&period; Je ne parle pas de l&rsquo&semi;intermède Jean-Baptiste Ouédraogo&comma; parce qu&rsquo&semi;il n&rsquo&semi;a pas duré&period; Quant à Sankara&comma; il s&rsquo&semi;est identifié de façon charnelle au Burkina&comma; à la nation&period;<&sol;p>&NewLine;<p>C&rsquo&semi;est à partir de 92&comma; avec Blaise Compaoré&comma; que l&rsquo&semi;ethnie&comma; le clan et la région ont compté dans la formulation des politiques de développement &lpar;peut-être les conditions dans lesquelles il est venu au pouvoir y sont pour quelque chose&rpar;&period; Et cela se voyait durant ses 27 ans dans le positionnement des unités de production&comma; les projets et programmes de nominations&period; La décentralisation en tant que forme de gouvernance politique et administrative est venue renforcer ce fait&period; Les gens ont compris la décentralisation-là comme « chacun chez soi &excl; »&period; Ça a fait reculer la construction et le sentiment de nation&period; Blaise Compaoré a surfé sur cette donne&period; Pour pouvoir renforcer son pouvoir&comma; il a également promu les chefs traditionnels&comma; qui avaient été écartés sous la Révolution&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Pour me résumer&comma; je dirais que la marche vers la nation a marqué le pas&comma; surtout à partir de Blaise Compaoré&period; Comment &quest; Par un recul du sentiment national par des choix de développement dictés par des considérations parfois régionalistes&period;<&sol;p>&NewLine;<p><span class&equals;"spip&lowbar;document&lowbar;141652 spip&lowbar;documents spip&lowbar;documents&lowbar;center"><br &sol;>&NewLine;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p>Durant les 27 ans de pouvoir de Blaise Compaoré&comma; on a dépolitisé la jeunesse&comma; on lui a dit &colon; « Jouissez&comma; débrouillez-vous pour réussir&comma; quelle qu&rsquo&semi;en soit la manière »&period; Résultat &colon; au bout d&rsquo&semi;un quart de siècle&comma; on a fabriqué un type d&rsquo&semi;hommes&comma; qui n&rsquo&semi;ont pas une vision nationale&comma; une vision du bien commun et qui se replient parfois dans un cadre identitaire&period; Le pouvoir devenait une fin en soi&comma; l&rsquo&semi;administration a été fortement politisée et orientée&period; Et comme c&rsquo&semi;était un pouvoir fort et répressif&comma; il s&rsquo&semi;est tout permis&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Retenons que l&rsquo&semi;esprit de nation a reculé&period; Aujourd&rsquo&semi;hui&comma; quand on en parle dans les discours&comma; c&rsquo&semi;est beaucoup plus de l&rsquo&semi;incantation&period; Il y a des conditions à rétablir&period; Ces conditions&comma; c&rsquo&semi;est d&rsquo&semi;abord considérer que tous les Burkinabè sont égaux &lpar;en devoirs et en droits&rpar;&period; C&rsquo&semi;est ensuite développer le pays en tenant compte des potentiels et des équilibres régionaux &colon; il y a des productions qu&rsquo&semi;on peut promouvoir au Sourou&comma; mais qui doivent profiter à l&rsquo&semi;ensemble du pays&period; Il y en a qui sont adaptés au Yatenga&comma; d&rsquo&semi;autres aux Cascades&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Cette préoccupation s&rsquo&semi;inscrit&comma; du reste&comma; dans la revendication citoyenne&comma; une des composantes majeures de la réconciliation nationale&period; Autre frein à la construction de la nation &colon; le déficit de l&rsquo&semi;éducation de nos enfants&period; Nous sommes à l&rsquo&semi;ère de la mondialisation qui est aussi et d&rsquo&semi;abord celle des médias&period; Nos enfants subissent de la déperdition culturelle au contact des chaînes de télévision occidentales&period; A qui la faute &quest; Aux parents &lpar;famille&rpar;&comma; à l&rsquo&semi;école&comma; à l&rsquo&semi;Etat &quest; Sûrement à la conjugaison de tous ces facteurs&period; Je crois que chacune de nos cultures doit concourir à l&rsquo&semi;émergence d&rsquo&semi;une culture nationale&period; Au préalable&comma; il faut les valoriser toutes&period;<&sol;p>&NewLine;<p><strong>En résumé&comma; il faut définir un minimum sur lequel on construit la nation &excl;<br &sol;>&NewLine;<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>C&rsquo&semi;est d&rsquo&semi;abord respecter l&rsquo&semi;égalité en droits et en devoirs&comma; comme l&rsquo&semi;exige notre Constitution&period; Cette égalité en droits doit s&rsquo&semi;appliquer surtout dans le domaine du développement&comma; en termes d&rsquo&semi;équilibre dans la mise en valeur des régions&period; Le pouvoir se doit d&rsquo&semi;être inclusif&period; L&rsquo&semi;inclusivité n&rsquo&semi;est pas le régionalisme&comma; mais une recherche de représentativité favorable à la diversité nationale et à la participation&period; Pendant les années Blaise Compaoré&comma; le poste ministériel permettait parfois de promouvoir la région au dépens de la nation &colon; « La chèvre devait brouter là où elle était attachée »&period; Résultat &colon; on a assisté à un déséquilibre dans le développement des régions&comma; source de frustrations sociales&period; Je suis originaire d&rsquo&semi;une région qui a souffert de cette approche de développement&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Qu&rsquo&semi;on se rappelle la pétition signée par 8 000 Burkinabè de toutes les régions pour la construction du siège de l&rsquo&semi;AMVS au Sourou&period; Rien n&rsquo&semi;y fit&period; L&rsquo&semi;infrastructure a été érigée à Ouaga 2000&period; Pourtant&comma; le bien-fondé de son implantation dans la vallée collait fortement au bon sens et à l&rsquo&semi;équité&period; Autre exemple &colon; dans les années 2010&comma; la ville de Tougan était coupée de la capitale&comma; faute de voies d&rsquo&semi;accès praticables&period; La seule compagnie de transport qui desservait la ville n&rsquo&semi;en pouvait plus&period; Résultat &colon; la ville a été coupée de la capitale pendant dix jours&period; La réaction de la population a été la suivante &colon; elle a sorti drapeau malien et l&rsquo&semi;a promené à travers la ville en disant &colon; « Puisqu&rsquo&semi;on ne nous considère pas comme des Burkinabè&comma; eh bien&comma; nous allons retourner au Soudan français &lpar;actuel Mali&rpar; »&period; Comme entre 1932 et 1947&period;<&sol;p>&NewLine;<p><span class&equals;"spip&lowbar;document&lowbar;141651 spip&lowbar;documents spip&lowbar;documents&lowbar;center"><br &sol;>&NewLine;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><strong>Commentaire&comma; leçons à tirer du passage du MPSR au MPSR II et perspectives envisageables &quest;<br &sol;>&NewLine;<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>La leçon essentielle à tirer est qu&rsquo&semi;on ne peut pas ruser avec le pouvoir&period; Damiba s&rsquo&semi;est vite démarqué des objectifs premiers&period; Son objectif de prise de pouvoir n&rsquo&semi;était pas celui de ceux qui l&rsquo&semi;ont placé au pouvoir&period; Manifestement&comma; il y avait une différence fondamentale d&rsquo&semi;appréciation entre Damiba et les jeunes auxquels il devait&period; Ambiguïté quant à la définition même du MPSR&period; « Sauvegarder » et « restaurer » n&rsquo&semi;avaient pas le même sens selon Damiba et Ibrahim Traoré&period; Le passage du MPSR au MPSR II signifie une rectification&comma; un retour aux intentions premières&period; Les perspectives sont dans le camp de capitaine Ibrahim Traoré et ses compagnons &semi; ils ont le choix entre sortir la tête haute&comma; en patriotes vainqueurs du mal qui nous ronge&comma; ou s&rsquo&semi;engager dans une impasse&period; Mon opinion est qu&rsquo&semi;ils ont l&rsquo&semi;audace&comma; la foi et la légitimité populaire nécessaire pour entrer dans l&rsquo&semi;histoire d&rsquo&semi;un pays reconquis&comma; digne et lancé sur le chemin d&rsquo&semi;un développement tel qu&rsquo&semi;initié par Sankara&period; La condition de réussite est d&rsquo&semi;être à l&rsquo&semi;écoute du peuple profond&comma; qui attend d&rsquo&semi;eux de rassembler&comma; de combattre&comma; de vaincre&period;<&sol;p>&NewLine;<p><strong>Capitaine Thomas Sankara&comma; capitaine Ibrahim Traoré&comma; des traits communs &quest;<br &sol;>&NewLine;<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>Ibrahim Traoré est sans doute un héritier de Thomas Sankara&comma; du point de vue âge et vision&comma; quoi que n&rsquo&semi;ayant connu et vécu l&rsquo&semi;odyssée du 4 août 83&period; Le discours&comma; le comportement et l&rsquo&semi;élan du jeune capitaine Ibrahim Traoré rappellent à bien des égards ceux de Thomas Sankara&comma; le degré de charisme en moins&comma; la complexité du contexte en plus&period; Mais Sankara est un géant&comma; une icône planétaire&period; Ses héritiers se doivent de lui laisser l&rsquo&semi;exclusivité du piédestal sur lequel il est perché&period; IB peut et doit avoir l&rsquo&semi;audace&comma; l&rsquo&semi;imagination et l&rsquo&semi;intégrité de Sankara&comma; ainsi que son sens du sacrifice et du travail&period; Nous lui souhaitons de réussir&comma; au regard de ses atouts&period;<&sol;p>&NewLine;<p><strong>Concernant le gouvernement à venir…&comma; quels profils &quest; <&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>Un postulat est à retenir &colon; il s&rsquo&semi;agit de nommer un gouvernement de combat&comma; de sacrifice&comma; de compétence&period; A ce triptyque doit s&rsquo&semi;adosser l&rsquo&semi;exécutif à installer&period; Les hommes et les femmes à choisir doivent être des serviteurs intègres et moralement acceptés par le peuple&period; Je pense que ce pays&comma; malgré les trois décennies de mal gouvernance caractérisée&comma; renferme des patriotes à même de répondre à l&rsquo&semi;appel&period; Il faut chercher&comma; trier&comma; sélectionner&comma; mais surtout faire attention aux élans d&rsquo&semi;une certaine classe politique affairiste&comma; comptable d&rsquo&semi;un passé ruineux&period;<&sol;p>&NewLine;<p><strong>Interview réalisée par O&period;L<br &sol;>&NewLine;Lefaso&period;net <br &sol;>&NewLine;<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<&sol;div>

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