L’ambassadrice de Cuba au Burkina Faso, Nadieska Navarro, a convié ses compatriotes et amis de son pays, à sa résidence, le jeudi 20 octobre 2022, à Ouagadougou, à l’occasion de la Journée de la culture cubaine. « La culture, c’est la patrie », a été le thème de la célébration.
La trace de l’Afrique dans l’identité cubaine est indéniable du fait de l’histoire tragique de l’esclavage. Et Cuba reconnait à sa juste valeur la présence de cette culture africaine dans son histoire, selon l’ambassadrice de Cuba au Burkina Faso, Nadieska Navarro. A l’occasion de la célébration de la Journée de la culture cubaine, le 20 octobre 2022, à Ouagadougou, un accent particulier a été mis sur le continent africain.
Pour la circonstance, des masques burkinabè ont été exposés dans l’enceinte de la résidence de la diplomatie cubaine. Des danseurs de la chorégraphe Irène Tassembedo sont également venus donner une touche « endiablée » à cette soirée culturelle. Aux dires de l’ambassadrice, l’origine de la journée de la culture cubaine remonte au 20 octobre 1868 où les notes de l’hymne national du pays ont été exécutées pour la première fois par les troupes de l’armée qui célébrait la victoire sur les forces espagnoles dans la bataille pour la libération de la ville de Bayamo.
L’histoire raconte comment l’avocat et patriote, Pedro Figueredo y Cisneros, sur son cheval, a écrit les paroles de l’hymne de Bayamo dont il avait au préalable composé la mélodie. « Les vers de cet hymne de guerre et de victoire se sont répandus rapidement dans tout le pays et ont présidé, depuis lors, à chacun des actes du mouvement indépendantiste cubain. De nos jours, l’hymne est devenu un symbole de la nation cubaine et du caractère patriotique de notre peuple, résumé dans la première strophe : « Mourir pour la patrie, c’est vivre », a déclaré Nadieska Navarro. A l’entendre, rendre hommage à la culture cubaine, c’est également célébrer les racines profondes de la cubanité ou la condition d’être cubain.
Promouvoir les liens culturels
La contribution de l’Afrique, a-t-elle précisé, à la formation de l’identité nationale cubaine a été et demeure essentielle. « L’entrée massive des Africains aux Amériques en tant qu’esclaves entre le XVIIe et XIXe siècle a produit des changements profonds dans le panorama ethnique et sociologique du continent. Malgré la cruauté de la traite négrière et les horreurs de l’esclavage, les colonisateurs n’ont pas pu extirper les coutumes et traditions de ces hommes et femmes, ou les empêcher de faire partie du magnifique héritage culturel présent aujourd’hui dans nos sociétés », a détaillé la diplomate cubaine.
Dans cette perspective, il est tout à fait normal, selon elle, de consacrer cette célébration à la trace de l’Afrique dans la culture cubaine. A son avis, de grands intellectuels cubains ont mené des travaux approfondis dans ce sens. Pour elle, l’Africain est présent dans toutes les manifestations culturelles cubaines. Des arts plastiques à la musique, la danse, en passant par la littérature, à l’espagnol parlé à Cuba, à la nourriture, aux manières de travailler la terre et la religiosité, l’Afrique y transpire.
« L’Africain est palpable, en bref, dans notre façon d’être et de percevoir la réalité. Les Cubains se reconnaissent comme de fiers héritiers de ces esclaves qui n’ont pas hésité à les rejoindre, avec bravoure et détermination, pour lutter en faveur de l’indépendance de l’île », a confié l’ambassadrice Nadieska Navarro. Elle a laissé entendre que ces liens indissolubles entre l’Afrique et Cuba ne pourront jamais être altérés ni par la distance géographique encore moins par les circonstances politiques.
L’ambassadrice a indiqué qu’elle va œuvrer à la promotion de la culture burkinabè et cubaine, de part et d’autre, dans les deux pays. Le secrétaire exécutif de l’Association pour la sauvegarde des masques (ASAMA) et enseignant-chercheur, Léonce Ky, a remercié Mme Navarro de les avoir associés à cette journée qui célèbre la culture. Selon lui, la culture irrigue les passerelles entre les peuples et favorise leur rapprochement au quotidien.
Karim BADOLO
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