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COP27 : Le Burkina dévoile son cadre de transparence climatique à Sharm el-Cheikh

Dans le cadre de son programme d’activités à la 27e Conférence des Nations Unies sur le climat, le Burkina Faso a présenté son cadre de transparence climatique, le lundi 14 novembre 2022 à Sharm el-Cheikh en Égypte.

La COP27 rythme avec négociation sur le climat et évènements parallèles qui sont des moments de partages d’expériences entre pays, institutions et organisations de la société civile. Dans ce cadre, le Burkina Faso a une fois de plus présenté son expérience en matière de transparence climatique, en l’occurrence son système MRV (mesure, rapportage et vérification), lors d’un panel organisé à cet effet le lundi 14 novembre 2022 à Sharm el-Cheikh, en Egypte. Il s’agit d’un mécanisme de présentation des informations sur le soutien nécessaire et le soutien reçu en matière de financement, de technologie et de renforcement des capacités, ainsi que sur l’impact social et économique des mesures mises en œuvre.

Ce dispositif de rapportage porte sur trois domaines à savoir l’estimation des émissions, les impacts des politiques et mesures d’atténuation et d’adaptation climatique et sur le soutien à travers les flux financiers, les transferts de technologies, le renforcement des capacités.

Le système MRV permet à la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC) d’assurer une plus grande transparence, exactitude et comparabilité des informations relatives au changement climatique afin d’identifier les bonnes pratiques, favoriser un processus d’apprentissage et permettre une évaluation comparative internationale, a indiqué l’Autorité nationale désignée du mécanisme pour un développement propre (AND-MDP), Nebnoma Alain Combasséré.

Selon l’AND-MDP, Nebnoma Alain Combasséré, le système MRV permet de comptabiliser les progrès nationaux et internationaux, favorise l’accès aux financements.

Il permet également de comptabiliser les progrès nationaux et internationaux, d’identifier les lacunes et les besoins en matière de soutien international et de favoriser un accès aux financements, car un MRV robuste peut attirer des financements supplémentaires, a-t-il ajouté.

Se doter d’une architecture finance climat

Dans ce processus, le Burkina Faso a réalisé, entre autres, des études diagnostiques sur le système MRV national, le MRV soutien, sur la collecte des données, a renforcé les capacités des acteurs, a précisé M. Combasseré. Selon le secrétaire exécutif par intérim du Fonds Vert pour le climat au Burkina Faso (SE-FVC/BF), Nebyida Lamech Kaboré, dans le cadre de sa politique de transparence climatique, le  »pays des Hommes intègres » est engagé dans la mise en place d’un mécanisme de suivi-évaluation de la finance climat. Cela à travers un processus en six étapes à savoir, entre autres, la collecte des données, la classification des actions, l’estimation des fonds alloués aux changements climatiques, la notification de l’information à partir d’un système en ligne, a-t-il précisé.

L’objectif est de doter le Burkina Faso d’une architecture nationale formelle de finance climat. Le dispositif intègre également le secteur privé, notamment les banques et les entreprises œuvrant dans les énergies renouvelables. Comme actions déjà réalisées, M. Kaboré a cité, entre autres, les études sur la cartographie des projets et programmes climatiques au Burkina Faso, la Gestion des risques climatiques dans les portefeuilles des banques.

A cela s’ajoute la mise en place d’un outil de suivi du portefeuille de projets/programmes FVC (à partir de Excel) et d’un site web du SE-FVC/BF (www.fondsvertclimat.bf), dont les différentes rubriques ont été présentées par l’expert en communication, Remi Zougouri.

Un projet de cadre règlementaire

Toutes ces actions ont besoin d’un cadre juridique favorable. Pour ce faire, le Burkina Faso dispose de projet de décret sur le système national MRV qui a déjà fait l’objet d’un atelier national de validation et est en attente de signature.

Les préoccupations des participants ont porté, entre autres, sur les difficultés rencontrées par le Burkina Faso dans la mise en place de son système MRV.

Dans sa présentation du projet de cadre règlementaire, l’expert en droit de l’environnement, Banwabi Haoua Hetié, s’est appesanti sur les organes de mise en œuvre du système MRV, ainsi que les outils de son opérationnalisation que sont les plateformes MRV et le registre Carbone.

En ce qui concerne les champs d’application, il porte sur les secteurs énergie, déchets, procédés industriels et utilisation des produits (PIUP), agriculture, foresterie et autres affectations des Terres (AFAT), a-t-elle ajouté. Avec quatre types de données concernés par le système national MRV à savoir celles relatives aux activités, au soutien, à l’adaptation et aux facteurs d’émission.

Le projet de décret comporte également une clause de confidentialité et une obligation pour les acteurs de fournir les données sur leurs actions climat de l’année précédente au plus tard le 30 juin de l’année en cours, a indiqué Mme Hetié.

Tout en saluant les actions entreprises par le Burkina Faso en matière de transparence climatique, les participants se sont intéressés, entre autres, à l’obligation de communiquer les informations sur ses actions, les contraintes rencontrées dans la mise en œuvre du processus et la maitrise du système par tous les acteurs.

Pour ce dernier point, des actions de renforcement de capacités ont été menées et vont se poursuivre, a répondu Alain Nebnoma Combasséré. Et d’ajouter que la principale difficulté reste le nerf de la guerre ; d’où le besoin d’un appui technique et financier conséquent. Car, pour améliorer son système national MRV, le Burkina Faso a besoin de matériels d’équipements, d’un système d’archivage performant, d’un renforcement de l’expertise nationale ; mais aussi de la synergie d’actions entre les initiatives sectorielles pour une meilleure capitalisation des acquis, a conclu M. Combasséré.

Mahamadi SEBOGO

Windmad76@gmail.com

Depuis Sharm el-Cheikh

(Égypte)

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