Politique

Manifestations « anti-françaises » à Ouaga : « Nos valeurs sociales cardinales comme le respect de la mort foutent le camp », déplore Dr Ablassé Ouédraogo

Dans la déclaration ci-après parvenue à notre rédaction, Dr Ablassé Ouédraogo, par ailleurs président de Le Faso autrement, situe sur les circonstances par lesquelles, ses images se sont retrouvées associées aux manifestations « anti-françaises » qui ont eu lieu le vendredi, 18 novembre 2022 à Ouagadougou.

Mise au point de Dr Ablassé OUEDRAOGO, président du parti Le Faso Autrement, sur sa prétendue participation à une manifestation anti-française de pro-Russes contre la France, à Kamboinsin sur la route de Dabaré.

Depuis quelques heures, circulent sur la toile, à mon insu, sans mon consentement et à mon corps défendant, des images me présentant comme un participant à la marche anti-française et pro-russe mentionnée en objet.

Il n’en est rien car, Dr Ablassé OUEDRAOGO s’est retrouvé pris en otage pendant 20 minutes sur le lieu de la manifestation à Kamboinsin sur la route de son village Dabaré, situé à 32 Kms de Ouagadougou, dans la commune rurale de Pabré, avec le corps de sa belle-sœur, Mme Rihanata OUEDRAOGO/KANAZOE, décédée autour de 07h 30, ce vendredi 18 novembre 2022 d’une crise de diabète au Centre Hospilalier Unversitaire de SCHIFFRA.

Voici les faits :

Il était 13h30, quand je suis tombé à Kamboinsin sur la manifestation avec le cortège funéraire en route pour le village pour l’enterrement de la défunte belle-sœur.

A Kamboinsin, au lieu de la manifestation, des barricades avaient été dressées sur la route. L’un des responsables de la manifestation, un certain Sankara, éleveur de son état vivant à Saaba, m’a contraint de descendre de mon véhicule pour marcher avec eux avant que la route ne soit ouverte pour permettre au cortège funéraire de passer.

Sur les images diffusées, c’est la personne que j’ai prise sous mon épaule droite pour négocier.

Au bout de 20 minutes de négociations et d’explications, la route nous a été ouverte et nous avons pu continuer notre voyage au village. La défunte a été mise sous terre à 16h00 et nous avons regagné Ouagadougou en début de soirée.

Paix à l’âme de la défunte belle- sœur Rihanata et Union de prières.

Donc, plus de peur que de mal, mais nous avons eu très chaud au milieu de la foule de manifestants excités. Je puis vous rassurer que j’ai eu des sueurs froides, mais dans l’ensemble, tout s’est passé pour le mieux.

De ce que j’ai vécu malgré moi et contre ma volonté, je peux dire que le désordre et la gouvernance par la rue prennent une importance effrayante dans notre pays.
Il appartient donc au Président de la Transition, Chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahim Traoré, de prendre ses responsabilités pour y mettre fin, car à terme cette tendance pourrait se retourner contre lui-même et de toutes les façons à cette allure tout le monde pourrait y passer.

Pire et c’est le comble, nos valeurs sociales cardinales comme le respect de la mort foutent le camp. Cela fait très peur pour notre avenir.
L’un dans l’autre, de ma connaissance et de mon expérience en matière politique et des relations internationales, je voudrais attirer l’attention des plus hautes autorités de notre pays sur la nécessité et l’urgence de sensibiliser et de discipliner le citoyen burkinabè au respect de l’autre.

Il est évident que le respect et la considération que nous attendons des autres, notamment des pays amis et des partenaires, dépendront de notre comportement et de notre disposition à les considérer et à les respecter.
En la matière, les autorités morales de notre pays ont aussi leurs contributions à apporter en soutien aux actions des gouvernants.

Dieu sauve le Burkina Faso, notre bien et notre dénominateur communs.

« Rien n’arrête une idée arrivée à son heure »

Ouagadougou, le 20 novembre 2022

Dr Ablassé OUEDRAOGO

Commandeur de l’Ordre National

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