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Lutte contre le SIDA au Burkina : « Soigner » les inégalités

Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Lucien Kargougou, a présidé, le jeudi 1er décembre 2022 à Ouagadougou, la cérémonie commémorative de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA.

La Journée mondiale de lutte contre le SIDA a été instituée en 1988 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Malgré un contexte national difficile, caractérisé par les défis sécuritaire et humanitaire, le Burkina Faso a commémoré ladite journée et ce, au regard des externalités négatives de cette pandémie sur le développement économique et social du Burkina. Placé sous le thème : « Poussons pour l’égalité », l’événement a été présidé, le jeudi 1er décembre 2022, à Ouagadougou, par le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Lucien Kargougou. Selon M. Kargougou, le choix du thème de l’édition de 2022 interpelle sur la responsabilité individuelle et collective à œuvrer en faveur des actions concrètes pour lutter contre les inégalités et aider à mettre fin au SIDA. En effet, de son avis, il est inéluctable qu’il n’y aura point de victoire sur le SIDA, si des pans entiers de la société sont laissés de côté. Il a ajouté que pour mettre fin au SIDA comme menace de santé mondiale et atteindre les objectifs pour 2030, il est essentiel d’éliminer la stigmatisation et la discrimination, de mettre les individus sans exclusion aucune au centre de l’action. En plus de cela, il a laissé entendre qu’il faut tenir compte des droits humains dans la riposte et adopter des stratégies tenant compte du genre.

Selon le représentant des acteurs de lutte contre le SIDA, Pascal Ilboudo, la problématique des enfants infectés par le VIH et leur prise en charge médicale restent critiques.

Le premier responsable du département en charge de la santé a aussi confié que le leadership et l’engagement des communautés sont indispensables pour une riposte efficace contre le SIDA. Pour l’occasion, Lucien Kargougou a donné quelques chiffres qui montrent que le Burkina Faso a enregistré des progrès dans le domaine de la lutte contre le VIH et le SIDA. A ce titre, il a indiqué qu’il a été constaté une baisse significative de la prévalence du VIH, passée autour de 7,1% en 1997 à 0,6 % de nos jours et au 31 décembre 2021, 74 340 personnes connaissent leur statut sérologique, soit 81%.

Le Secrétaire permanent du Conseil national de lutte contre le SIDA et les Infections sexuellement transmissibles (SPCNLS-IST), Ally Ganamé, a déclaré que cette cérémonie donne l’opportunité d’apporter un soutien aux personnes infectées et affectées par le VIH/SIDA. Il a aussi témoigné sa gratitude à tous les collaborateurs pour leurs efforts consentis dans l’accomplissement de la mission de coordination de la réponse nationale au VIH-SIDA. La directrice-pays de ONUSIDA, Félicité N’Dimira N’Sabimana, pour sa part, a laissé entendre que les inégalités sociales, économiques, culturelles et juridiques freinent les progrès dans l’éradication de la pandémie du SIDA. Elle a aussi rendu hommage au rôle essentiel joué par les autorités gouvernementales, les représentants de tous les secteurs y compris la société civile et les organisations communautaires dans la réponse au SIDA. « Tous ces efforts ont permis de voir dans une certaine mesure la reprise du nombre de nouvelles infections et l’augmentation de l’accès au traitement par rapport à la première heure de lutte contre le VIH-SIDA », a-t-elle poursuivi.

Reconnaissance des engagements

L’assemblée a été informée que des activités de sensibilisation sur le VIH vont être poursuivies.

Cependant, selon la représentante de ONUSIDA, beaucoup d’efforts restent encore à fournir. Le représentant des acteurs de lutte contre le SIDA, Pascal Ilboudo, a loué cette commémoration et remercié toutes les actions de prise en charge à l’endroit des malades. « Dans le cadre de la lutte, de nombreuses actions notamment les actions, de prévention, de dépistage, des examens de suivi biologique ou d’accompagnement ont été engagées », a-t-il expliqué. A l’entendre, si cela a pu être réalisé, c’est grâce à l’investissement de l’Etat et ses partenaires. Il a aussi reconnu que des acquis ont été engrangés, mais, il y a des défis à relever pour venir à bout de ce mal. A la faveur de la commémoration, il y a eu une remise d’attestations et de trophées de reconnaissance aux meilleures structures de lutte contre le SIDA et contre la tuberculose. En outre, certains acteurs intervenant dans le domaine de la santé ont reçu des décorations pour leur engagement.

Evariste YODA

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