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Changements climatiques : il faut adapter notre agriculture

Les changements climatiques ont un impact considérable sur l’agriculture au point que les productions sont en déça des attentes des producteurs. Faibles pluviométries, variations des précipitations et augmentations des températures sont entre autres maux de l’agriculture. Toute chose qui demande des solutions endogènes en l’adaptant aux effets des phénomènes naturels.

L’adoption, en mai 1992 de la Convention des Nations unies sur les changements climatiques, marque la prise de conscience, par la communauté internationale, de l’ampleur du réchauffement de la terre et de ses répercussions sur la vie humaine, sur les activités économiques et sur l’environ-nement. Le constat des populations tout comme l’analyse des données climatologiques indiquent une nette augmentation des températures et une régression de la pluviométrie.

La collaboration entre chercheurs et journalistes est plus qu’une nécessité pour trouver des solutions aux changements climatiques qui impactent négativement l’agriculture.

Les tendances climatiques à travers l’utilisation des modèles climatiques et des scénarii de changement climatique traduisent une augmentation des températures moyennes de 0,8°C à l’horizon 2025 et de 1,7°C à l’horizon 2050, une diminution de la pluviométrie de -3,4% en 2025 et à -7,3% en 2050. Selon le Programme d’action nationale d’adaptation à la variabilité et aux changements climatiques (PANA) en 2025, la projection indique une diminution du volume d’eau annuel écoulé de la Comoé et du Mouhoun par rapport à la normale de 1961-1990. En revanche, les volumes annuels d’eau des bassins du Nakanbé et du Niger augmenteront du fait de la diminution des infiltrations en faveur des ruissellements à la suite de la dégradation accrue du couvert végétal. En 2050, les phénomènes observés en 2025 auront tendance à s’aggraver. Pourtant, la majorité de la population au Burkina Faso dépend de l’agriculture de subsistance dont la production est essentiellement tributaire des aléas climatiques.

Un climat de plus en plus capricieux

En effet, le climat est devenu de plus en plus capricieux et se manifeste par la diminution des quantités pluviométriques et une répartition très irrégulière dans le temps et dans l’espace. II devient donc plus que nécessaire d’entreprendre dès à présent, des actions à minimiser les effets pervers de ces variations climatiques sur les hommes. Certes, la COP 27 organisée du 6 au 18 novembre 2022 à Charm El-Cheikh en Egypte a été une opportunité d’aborder la question où les responsabilités ont été situées. Toutefois, des solutions endogènes et urgentes doivent être prises pour remédier aux effets de ces variations climatiques. En d’autres termes, « Il faut adapter notre agriculture aux changements climatiques ».

Les pratiques de gestion des terres peuvent contribuer de manière significative à diminuer le risque de catastrophe. Par exemple, les techniques de stabilisation des terres associant les buttes et les cultures suivant les courbes de niveau, réduisent le risque d’inondation et de glissement de terrain. Elles contribuent en même temps à maintenir la productivité agricole. Remplacer par exemple, du maïs par du millet peut diminuer la vulnérabilité à l’augmentation de la température. Car, la plupart des variétés de millet sont plus tolérantes à la chaleur que celles de maïs. L’utilisation de l’engrais biologique en lieu et place de celui chimique est un avantage à une agriculture résiliente. La production des semences améliorées issues des résultats des chercheurs du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST) peut contribuer à une adaptation de l’agriculture. Pour ce faire, les résultats de la recherche peuvent être mis en lumière à travers leur promotion. C’est en cela que l’initiative de Danida Fellowship Center (DFC) du Danemark est à saluer en ce sens qu’elle a convié 24 journalistes d’Afrique francophone et anglophone et une trentaine de chercheurs à des échanges sur les questions liées aux changements climatiques et l’agriculture du 31 octobre au 5 novembre 2022 à Kilimandjaro en Tanzanie. Ces échanges ont permis aux deux parties de parler d’un même langage dans l’optique d’asseoir une franche collaboration.

Paténéma Oumar OUEDRAOGO

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