<p><strong>Depuis près d’une semaine, les populations de la ville de Tenkodogo et environnantes souffrent d’une pénurie de carburant dans les stations-services. Sidwaya a fait le constat dans quelques-unes de ces lieux, dans la matinée du lundi 5 décembre 2022. </strong></p>
<p>Il est 10 heures, ce lundi 5 décembre 2022, à la station-service SODYFA de Tenkodogo. Une foule immense avec des engins à deux roues pour certains et des bidons vides pour d’autres, a pris d’assaut les lieux, pour se ravitailler en carburant. Les Forces de défense et de sécurité (FDS) y sont également pour assurer la sécurité.</p>
<p><em>« Depuis près d’une semaine, nous connaissons une pénurie d’essence à Tenkodogo »,</em> nous confie la gérante de la station-service SODIFA de Tenkodogo, Sakina Ibriga. Selon elle, cette rupture de carburant s’explique par des difficultés d’approvisionnement de leurs véhicules-citernes à la SONABHY.</p>
<p><em>« Une fois à la SONABHY, il faut que nos engins attendent 2 à 3 jours pour être ravitaillés »,</em> a-t-elle précisé. Mme Ibriga indique en outre que le nombre de citernes dont dispose sa station lui a permis d’être ravitaillée la nuit dernière pour satisfaire la clientèle. La gérante de SODYFA a fait savoir que sa station se réserve de servir les détenteurs de bidons de 20 litres et plus.</p>
<p><strong>Sakina Ibriga, gérante de SODYFA: « le nombre de citernes dont dispose notre station nous a permis d’être ravitaillés »</strong></p>
<p><em>« Les populations se plaignent que ces derniers revendent le litre d’essence à 1 500 F CFA. Pourtant à la pompe, il est servi à 761 F CFA »</em>.</p>
<p>Soumaila Seonné, photographe à Bagré, est à la recherche du carburant à la station-service SODYFA de Tenkodogo. Il dit avoir pris le rang depuis 5 h du matin pour espérer être servi.</p>
<p><em>« J’ai acheté un bidon vide de 1,5 l à 100 F et et je fais le rang en espérant avoir 500 F d’essence pour rentrer à la maison. Mais c’est très compliqué ! », </em>s’offusque-t-il<em>.</em> Il invite, par ailleurs, l’autorité à consentir des efforts pour trouver des solutions à cette pénurie.</p>
<p>Contrairement à SODYFA, les autres stations de la ville de Tenkodogo, notamment, Shell, Total, n’ont pas une goutte de carburant à la pompe en cette matinée du 5 décembre. Le constat a également été fait par l’équipe de Sidwaya.</p>
<p>Seydou Zabsonré, lui, est un vendeur d’essence au bord de la rue. « <em>Je suis un vendeur d’essence mais je n’en dispose plus. Avant la rupture, je vendais le litre d’essence à 750 F CFA mais avec la pénurie, celui-ci se vend entre 1250 F CFA et 1500 F CFA. Aujourd’hui, il n’y en a même plus.</em> <em>Les gens disent qu’on ne peut plus faire venir l’essence des pays voisins, car la voie est impraticable</em> », explique-t-il.</p>
<p>Pour le directeur régional du Développement industriel, du Commerce, de l’Artisanat et des Petites et Moyennes entreprises du Centre-Est, Alidou Ouédraogo, cette pénurie de carburant, qui concerne la ville de Tenkodogo et par ricochet la région est liée à la perturbation des fournitures au niveau de la SONABHY.</p>
<p><strong>Pour le directeur régional en charge du commerce, Alidou Ouédraogo, cette pénurie de carburant est liée à la perturbation des fournitures au niveau de la SONABHY.</strong></p>
<p><em>« La semaine dernière, il y avait un mouvement d’humeur à la SONABHY. Ce qui a troublé le ravitaillement. Un long temps a été mis pour livrer ceux qui avaient leur bon en instance », </em>a-t-il soutenu. D’après lui, cette rupture s’explique aussi par la faible capacité des stations-services de Tenkodogo, car la plupart d’entre elles, a-t-il confié, disposent seulement d’une capacité de 10 000 litres d’essence.</p>
<p>En attendant, le directeur régional en charge du commerce a rassuré avoir reçu confirmation de sa hiérarchie, que tout va rentrer dans l’ordre par un ravitaillement des populations en carburant.</p>
<p><strong> Noufou Sawadogo</strong></p>
<h1><strong>Les non-dits d’une pénurie</strong></h1>
<p><strong>Selon nos sources, cette pénurie de carburant s’explique par les mesures prises par le gouvernement en vue d’assécher les filières illégales d’approvisionnement des terroristes en produits pétroliers. </strong></p>
<p><strong>Cette mesure, en vigueur dans certaines contrées du pays, consiste à ne pas servir, dans un bidon, plus de 60 litres de carburant à un client. Au-delà, ce dernier devra se munir d’une autorisation dûment établie par la police ou la gendarmerie, se faire identifier dans la station-service dans laquelle il achète le carburant, enregistrer la quantité achetée et donner la destination de celle-ci. </strong></p>
<p><strong>A cela, s’ajoute la destruction des dépôts et filières illégaux d’approvisionnement ; toute chose qui a entrainé une ruée vers les stations-services.</strong></p>
<p><strong>N.S.</strong></p>
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