Economie

Prélèvement interbancaire : Une équipe du CONOBAFI en opération de charme à Ouagadougou

Le Comité ouest-africain d’organisation et de normalisation bancaire et financière (CONOBAFI) organise, ce mardi 6 décembre 2022 à Ouagadougou, une séance d’information sur le prélèvement interbancaire. Cette rencontre a réuni une trentaine de participants issus notamment du secteur bancaire privé, des impôts, du trésor public.

Le constat est sans appel. Le volume des prélèvements interbancaires dans le Système de traitement automatisé des moyens de paiement interbancaires (Sica-Uemoa) demeure faible. Afin d’analyser les causes de cette situation et proposer des solutions pour y remédier, le CONOBAFI a mis sur pied en 2019 un comité technique composé d’experts, lequel comité a élaboré et mis en œuvre un plan d’actions visant le développement et la normalisation de ce moyen de paiement dans la zone UEMOA.

Une trentaine de personnes ont répondu à l’invitation du CONOBAFI

Comprendre pour une meilleure adhésion

« Le prélèvement interbancaire, c’est le fait de pouvoir payer ses factures, de réaliser des dépenses courantes de façon automatisée », a déclaré Seye Assa Sangaré, secrétaire exécutif du CONOBAFI. A l’en croire, cette séance d’information au Burkina Faso vise à permettre aux participants de mieux prendre connaissance du prélèvement interbancaire. « Ce sera aussi l’occasion d’ échanger sur les inquiétudes des uns et des autres afin de mieux encadrer l’utilisation et permettre un développement optimal pour que cela enrichisse la palette des moyens de paiement disponibles dans l’écosystème de l’UEMOA ».

Réduire l’utilisation des espèces, promouvoir l’inclusion financière

Selon le président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Burkina (APBEF-B), Diakarya Ouattara, le projet du CONOBAFI contribue à l’ambitieux défi de réduire autant que possible, dans nos économies, l’utilisation des espèces dans les transactions financières.

Seye Assa Sangaré, secrétaire exécutive du CONOBAFI

« Dans le cadre du projet visant le développement et la normalisation du prélèvement interbancaire, plusieurs canevas normalisés ont été élaborés et permettront sans aucun doute d’harmoniser les pratiques et de faciliter la gestion de cet instrument de paiement.

De plus, un modèle de convention de service ainsi qu’un manuel d’information définissant les principes de fonctionnement du prélèvement interbancaire ont été mis à la disposition des banques et pourront être diffusés aux facturiers et autres usagers de ce moyen de paiement », a déclaré Diakarya Ouattara.

A l’en croire, l’adoption par tous les acteurs du prélèvement interbancaire constituerait une avancée importante dans la réalisation de cette noble ambition d’inclusion financière si chère à la BCEAO et au secteur bancaire.

Diakarya Ouattara, président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Burkina (APBEF-B)

La mise en œuvre d’un QR code interopérable

Créée par la BCEAO en coopération avec les associations professionnelles des banques et établissements financiers des États de l’Union monétaire ouest-africaine et les structures de régulation du secteur financier, le CONOBAFI a entre autres pour mission d’apporter des réponses adéquates aux questions liées à l’activité bancaire et financière d’ordre organisationnel et normatif et d’œuvrer dans le sens de l’interbancarité.

Au titre des chantiers déjà réalisés par le comité, il y a la publication de la nouvelle norme sur les spécifications techniques pour la mise en œuvre d’un QR code interopérable pour les paiements dans l’UEMOA (N CONOBAFI 1503 : 2021). Selon la secrétaire exécutif du CONOBAFI, cette norme a été rendue d’application obligatoire par une instruction de la BCEAO datant de mars 2021.

Richard Kima, conseiller du directeur national de la BCEAO au Burkina

L’appel de la BCEAO

A en croire Richard Kima, conseiller du directeur national de la BCEAO au Burkina, la Banque centrale a accompagné le processus en prenant les dispositions d’ordre réglementaire et technique pour faciliter leur implémentation. « En juillet 2022, des modifications ont été apportées à la convention SICA-UEMOA pour prendre en contre le prélèvement interbancaire », a-t-il déclaré avant d’exhorter l’ensemble des participants à adhérer au processus et à jouer leur partition.

Pour la banque centrale, la diversification des moyens de paiement constitue une opportunité pour l’écosystème bancaire. Elle encourage donc les acteurs à s’impliquer résolument pour la fourniture de solutions innovantes.

Les participants ont posé pour la postérité

2023 dans le viseur

Notons que la séance d’information a été l’occasion pour le CONOBAFI de dévoiler ses chantiers prévus à partir de 2023. Selon Seye Assa Sangaré, il s’agit de la mise en place de quatre nouveaux comités afin de mener des réflexions sur plusieurs thèmes. Il s’agit d’abord du déploiement optimal du dispostif de lutte contre le blarchiment des capitaux et le financement du terrorisme par les assujettis (LBC-FT). Ensuite, il y a les bonnes pratiques pour la protection des données et de la vie privée. Le troisième thème porte sur l’implémentation dans l’UEMOA de la norme SWIFT-ISO 20022 et la quatrième concerne la définition de spécifications pour faciliter les échanges de flux entre les différents acteurs dans le domaine monétique.

Fredo Bassolé
Lefaso.net

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