Les fêtes de fin d’année approchent à grands pas. Le mois de décembre au Burkina Faso est la période généralement où on y trouve en abondance des denrées comme la salade, la tomate, l’oignon et autres. Mais cette année, les prix de ces produits que l’on trouve en abondance ont fortement augmenté. Le prix de la volaille telle que le poulet a également connu une augmentation.
Au marché de Larlé, un quartier populaire de la ville de Ouagadougou, le soleil se lève avec un vent de sec et de la poussière en l’air. Les commerçants et clients se bousculent. Les klaxons de motos et de véhicules se font entendre de partout. Certains commerçants, en retard, s’empressent d’étaler leurs marchandises. Tandis que d’autres appellent tout passant qui est un potentiel client pour eux. On peut entendre certaines femmes installées au bord du marché demander en langue mooré : « vous voulez quoi ? Il y a de la tomate et de l’oignon approchez pour voir ».
Vendeuse de diverses denrées, Adjaratou Ouédraogo s’approvisionne à Loumbila, une commune de la province de l’Oubritenga, dans la région du Plateau-central. Pour elle, l’augmentation des prix des denrées sur le marché s’explique par la forte augmentation du prix de l’engrais. Selon la commerçante, certains jardiniers n’ont pas pu travailler convenablement cette année à cause de la cherté de l’engrais.
Hadjara Ouédraogo
Tout comme Adjarata, Habibou Ouédraogo évoque la question de la cherté de l’engrais. Son bébé entre les mains, la vendeuse de salade, de concombres et de tomate accueille ses clients avec le sourire en ces termes : « tantie choco il y a de la bonne salade pour vous ». La jeune dame achète ses produits avec les jardiniers de Ouagadougou. D’après elle, en plus de la cherté de l’engrais, certains jardiniers n’ont pas commencé tôt la culture maraîchère cette année. Ce qui fait que certains produits sont encore chers.
« J’achète la salade par planche. Actuellement la longue planche coûte 10 000 FCFA et la petite planche coûte 5 000 FCFA. Or les années passées à pareille époque, on pouvait avoir la longue planche à 7 500 FCFA ou même à 5000 FCFA. Et la petite planche à 3000 FCFA ou 2500 FCFA. Cette année, beaucoup n’ont pas commencé le jardinage tôt. C’est pour cela qu’à cette heure, la salade est un peu chère. Je pense que d’ici janvier il y aura assez de salade et de concombre sur le marché », indique la vendeuse de salade.
Du marché de Larlé en passant par le marché du 15 de la Patte d’oie ou encore du marché de Karpala, les prix sont presque les mêmes. Les vendeuses elles-mêmes se plaignent de l’augmentation des prix des denrées cette année. Pour beaucoup, la raison de cette augmentation serait la flambée du prix de l’engrais.
La cherté de la volaille
Au marché du 15 de la Patte d’oie, un quartier de la ville de Ouagadougou. Il est 11h. Un véhicule communément appelé au Burkina Faso « dina » arrive. Sur le véhicule des centaines de poulets sont entassés dans des cages. Les propriétaires de ces poulets sont deux jeunes hommes. Ces volailles proviennent de la région de la Boucle du Mouhoun, selon leurs propriétaires.
« Nous venons de Dédougou. Comme les fêtes approchent, nous sommes allés acheter les poulets pour venir les revendre. Actuellement, le poulet est cher dans les villages à cause de la situation du pays et aussi à cause des fêtes. Les poulets qui étaient vendus dans les villages à 2 500 sont passés à 3 000 voire 4000 FCFA. Avec le transport qui est cher aussi, nous sommes obligés de vendre les poulets à partir de 4000 F », explique Idrissa Birba, un jeune déscolarisé qui s’adonne à la vente de volaille. Il confie que les poulets commencent à se faire rares dans les villages à cause de la situation sécuritaire.
Idrissa Birba
Pour les fêtes de fin d’année, la famille Bonkoungou envisage d’opter pour le poisson. « Je suis chrétien. Les années passées nous préparions au moins quatre poulets pendant la fête de Noël. Mais cette année, les temps sont durs et les poulets sont devenus chers. Si je gagne le poisson pour 5 000 FCFA cela pourra m’aider », explique Cyril Bonkoungou, le chef de famille. Il espère que les derniers jours avant les fêtes les prix de la volaille baissent.
Ramata Diallo
Lefaso.net
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